Sur les vaccins, Jean-Luc Mélenchon cumule les approximations

POLITIQUE - Quand Jean-Luc Mélenchon aborde les questions de santé publique, et plus particulièrement la campagne de vaccination contre le Covid-19, le chef des Insoumis affirme avoir pleinement conscience de la gravité du moment et du sens...

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POLITIQUE - Quand Jean-Luc Mélenchon aborde les questions de santé publique, et plus particulièrement la campagne de vaccination contre le Covid-19, le chef des Insoumis affirme avoir pleinement conscience de la gravité du moment et du sens de la mesure qu’un responsable politique doit s’imposer lors de ses prises de parole. “Je dois faire attention et peser mes mots parce que ce n’est pas mon rôle de semer la pagaille et d’effrayer les gens”, déclarait-il récemment.

Mais en multipliant les déclarations fondées sur des approximations, des erreurs et parfois des contre-vérités, le député marseillais n’apporte pas toujours sa contribution à la pacification des esprits à laquelle il dit aspirer.

Après avoir mis en doute mi-décembre sur BFMTV la capacité logistique de la France à organiser correctement la distribution des vaccins à ARNm conservés à très basse température, en comparant au passage le sérum mis au point Pfizer-BioNTech aux surgelés vendus dans les supermarchés, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau dénigré le vaccin commercialisé par la firme américaine lors de son passage dans l’émission “C l’hebdo” ce samedi 16 janvier sur France 5.

Déclarant qu″en aucun cas” il ne se sera vacciné “au machin Pfizer”, il a ensuite mis en doute son innocuité en affirmant que la phase 3, dernière étape de l’essai vaccinal réalisée sur un grand nombre de volontaires en vue d’obtenir l’homologation des autorités sanitaires, n’avait été “testée nulle part”, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de cet article.        

Testé et approuvé 

Fin juillet, un communiqué du laboratoire Pfizer annonçait pourtant le lancement de la phase de test 2/3 incluant “30 000 participants âgés de 18 à 85 ans dans environ 120 sites dans le monde entier”. Courant décembre, fort des résultats obtenus, le candidat-vaccin a successivement reçu le feu vert de l’Agence britannique de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA), de l’Agence américaine des médicaments (FDA), avant d’être validé par l’Agence européenne du médicament (EMA) puis par l’OMS début janvier. 

Opération transparence 

Autre angle d’attaque de Jean-Luc Mélenchon : dénoncer l’opacité des travaux menés par l’alliance germano-américaine Pfizer-BioNTech. “Depuis quand on met un vaccin (sur le marché) sur la base seulement des communiqués de l’AFP et des agences de presse?”, s’interrogeait-il le 13 décembre sur BFMTV. 

“Contrairement à ce que dit Jean-Luc Mélenchon, les données du vaccin Pfizer/BioNTech ont bien été publiées, et pas seulement dans des communiqués de presse ou des dépêches de l’Agence France Presse. L’agence américaine du médicament (FDA) a ainsi publié les résultats des tests du vaccin. On peut les trouver ici”, a rectifié dans la foulée le JDD. Par ailleurs, “la revue scientifique américaine “New England Journal of Medicine”, fonctionnant avec un système dit de revue par les pairs, a publié les résultats complets de l’essai clinique de phase III du candidat-vaccin de Pfizer et BioNTech”, annonçait Les Echos le 10 décembre, soit 3 jours avant que Jean-Luc Mélenchon ne prétende l’inverse. 

La santé privatisée ? 

Remonté contre l’organisation de la deuxième phase de la campagne de vaccination française contre le coronavirus élargie notamment aux plus de 75 ans ne résidant pas en Ehpad, le président du groupe LFI à l’Assemblée a ciblé le chef de l’État. ″Macron décide d’un partenariat officiel avec Doctolib pour gérer les centres de vaccination”, a tweeté ce mardi 12 janvier Jean-Luc Mélenchon qui n’apprécie guère le recours à des sociétés privées, choisies selon lui au détriment du service public de la santé. 

“Le député des Bouches-du-Rhône s’égare en affirmant que Doctolib va gérer les centres de vaccination. Ceci est faux puisque le ministère de la Santé nous a précisé que ceux en charge de la gestion des centres seront les préfets associés aux Agences régionales de santé et des acteurs locaux. Doctolib et les deux autres [entreprises] coordonnent les rendez-vous”, détaille le lendemain la radio RTL. 

Sur BFMTV, un représentant de Maiia, start-up spécialisée dans la prise de rendez-vous médicaux, doit se défendre d’une autre accusation portée par Jean-Luc Mélenchon. “Une entreprise privée pourra donc ficher toute personne passée par ses mains. (...) Choix contraint du privé et des données de santé privatisées”, croyait savoir le député de Marseille. Mais conformément à une clause imposée par le gouvernement dans le contrat signé avec ses prestataires, les sites proposant des rendez-vous pour la vaccination anti-covid promettent la confidentialité des données recueillies qui ne devraient donc pas être commercialisées, assure Richard Kritter. ”À l’issue de cette campagne de vaccination, toutes les traces des rendez-vous seront effacées”, jure le directeur produit de la plateforme qui ne souhaite pas communiquer les prix des prestations que sa start-up facture à la nation. 

À voir également sur Le HuffPostQuand Mélenchon pensait qu’en matière de vaccin “on fait d’abord la campagne et on discute après”