Sur son troisième album, le “Charm” de Clairo opère toujours
Propulsée par une poignée de morceaux post-internet et lo-fi par contrainte (Pretty Girl, Flaming Hot Cheetos), cataloguée à son insu dans la bedroom pop, Clairo a méticuleusement élaboré sa stratégie pour éviter les pièges d’une industrie...
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Propulsée par une poignée de morceaux post-internet et lo-fi par contrainte (Pretty Girl, Flaming Hot Cheetos), cataloguée à son insu dans la bedroom pop, Clairo a méticuleusement élaboré sa stratégie pour éviter les pièges d’une industrie qui aurait voulu en faire une poule aux œufs d’or. Fonder son label dès que possible pour garantir son indépendance, s’attacher les services de producteurs de renom (l’ex-Vampire Weekend Rostam Batmanglij ou Jack Antonoff) pour coproduire ses deux 1ers albums (Immunity, 2019 et Sling, 2021) et s’entêter quoi qu’il en coûte pour revitaliser ses influences folk et soft rock.
Rien d’étonnant donc à voir Clairo choisir la carte de la littéralité en nommant son troisième disque Charm. Un mot idoine, souvent usité pour qualifier l’enchantement et l’insolente délicatesse de sa discographie, mais qui traduit aussi le pouvoir de fascination magique de sa musique : un sortilège d’envoûtement.
Une musique hautement addictive
Envisagé par la principale intéressée comme une synthèse de ses deux précédents albums (le spectre d’influences élargi du 1er, le pouvoir d’évocation et les arrangements du second), Charm impressionne toujours par sa maestria orchestrale doucement psychédélique, avançant à pas feutrés.
Pour l’épauler dans cette tâche, elle s’est associée cette fois au producteur Leon Michels (The Dap-Kings, El Michels Affair, Lee Fields) pour faire entrer son expertise soul dans cette cosmogonie d’influences qui convoquait jusqu’alors Joni Mitchell, Harry Nilsson, Todd Rundgren ou Carole King. Si l’on croit entrapercevoir quelques appels du pied à Stereolab (Echo), c’est bien la soul qui irrigue ce disque enregistré sur bandes (rehaussé de quelques instruments à vent et synthés analogiques) entre le Queens et Woodstock.
Si l’entreprise métanostalgique rappelle l’œuvre de Weyes Blood, elle évoque aussi sans détour le pas de côté nu soul du second album de Billie Eilish (Happier Than Ever, 2021). Deux immenses autrices de la pop contemporaine rejointes dans un même geste par Claire Cottrill, popstar discrète mais à la musique hautement addictive, qui signe déjà son deuxième très grand album.
Charm (Clairo Records/Universal). Sortie le 12 juillet.