Sur YouTube, les représentations sexistes en hausse, selon un rapport

ÉGALITÉ - C’est un rapport accablant pour la représentation des femmes sur Internet qui sort ce jeudi 26 août. La Fondation des Femmes, en partenariat avec Sciences Po a étudié les 200 vidéos les plus vues en France -en l’occurrence sur YouTube- ...

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Photo pretexte

ÉGALITÉ - C’est un rapport accablant pour la représentation des femmes sur Internet qui sort ce jeudi 26 août. La Fondation des Femmes, en partenariat avec Sciences Po a étudié les 200 vidéos les plus vues en France -en l’occurrence sur YouTube-  entre 2019 et 2020, pour observer les rôles attribués aux femmes dans ces contenus.

La plupart (74%) sont des clips de musique, le reste des programmes d’animation (8%), des contenus humoristiques (2%), des tutoriels (3,5%), des contenus liés aux jeux vidéo ou des divertissements. Parmi ces 200 vidéos, près de 70% (68,2%) présenteraient des contenus stéréotypés, soit une hausse de 10% par rapport à 2019. Les autrices du rapport n’ont pas souhaité divulguer le nom des vidéos en question “pour ne pas viser tel ou tel artiste, mais pour dénoncer un problème global de société”, explique l’une des responsables de la Fondation des Femmes.

“C’est la confirmation d’une photographie inquiétante de notre étude faite au CSA à la fin de mon mandat en 2018. Nous avons recommencé la même étude et nous retrouvons la même situation en pire, aggravée en 2020”, résume Sylvie Pierre-Brossolette, membre de la Fondation des femmes qui a initié et coordonné la rédaction du rapport.

96% des propos à connotation sexuelle tenus par des hommes

Sur ces 200 contenus, 15,2% contiennent des propos à connotation sexuelle, prononcés à 96% par des hommes. Les personnages “sexualisés”, présents dans 20% des vidéos sont tous des femmes. Plusieurs vidéos mettent en scène “le harcèlement de rue et le non-consentement”, alertent les autrices qui constatent “une inversion des responsabilités, en rendant coupable la protagoniste qui refuse les avances”. 

Chiffre le plus stupéfiant du rapport, la hausse de près de 20 points en deux ans des contenus “dégradants pour les femmes” qui passent de 15,5% en 2018 à 34,7% en 2020, soit une augmentation de 44%. Plus précisément, les autrices notent “une image dévalorisante des femmes”, dans des rôles “secondaires esthétiques ou inactifs” et des femmes “globalement objectifiées”. Une hausse qui s’explique aussi par l’évolution des critères choisis pour comptabiliser ces représentations. 

Par ailleurs, un quart des vidéos analysées contient des contenus jugés “violents” par les rapporteures qui notent qu’aucun avertissement n’est indiqué au préalable.

Hausse des contenus “stéréotypés” ou “dégradants”

Les confinements successifs ont aggravé la condition des femmes en France et dans le monde. Ce constat est aussi visible en ligne avec une hausse de 13 points des contenus stéréotypés entre 2019 et 2020 (62%, contre 75%), dix points de plus sur la même période pour les contenus à caractère sexiste et 7 points sur les contenus présentant une image dégradante des femmes. 

“Il faudrait essayer de réguler l’image des femmes dans le numérique pour ce qui est des images les plus dégradantes”, en conclut Sylvie Pierre-Brossolette. Parmi les pistes de solutions évoquées: changer la loi sur l’audiovisuel de 1986 pour “faire entrer dans le champ de régulation du CSA l’image des femmes sur Internet” et notamment “les propos et images sexistes manifestant un traitement dégradant à raison du sexe ou de l’identité de genre”.  

Le rapport préconise aussi des accords signés entre le gendarme de l’audiovisuel et les Gafam, comme par exemple une charte de bonne conduite et compte aussi sur l’autorégulation des plateformes par des mécanismes de modération plus poussés.

Des propositions de réformes

Le rapport propose enfin l’éga-conditionnalité qui consiste à “conditionner les financements publics ou privés par un engagement à ce qu’il n’y ait pas de vidéos qui contiendraient des séquences dégradantes pour les femmes”, précise l’ancienne patronne du CSA. Ce qui passerait notamment par des négociations avec le Centre national de la musique et le centre national du cinéma. À ceux qui crieraient à la censure, l’autrice répond: “On le fait bien pour la protection des mineurs contre la pornographie ou pour la haine en ligne. C’est une question de choix politique”.

“Nous voulons attirer l’attention des pouvoirs publics sur le fait que les rapports sont gravement déséquilibrés”, explique Sylvie Pierre-Brossolette. Le rapport sera largement diffusé auprès des politiques et institutions, à commencer par Emmanuel Macron et sa secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Élisabeth Moreno.

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