TEMOIGNAGE. Adélaïde Albertini : "Il ne reste rien de ma maison"
Télé Star : Comment avez-vous vécu ce 2 octobre 2020 ?Adélaïde Albertini : Juste après le repas de midi, nous nous sommes rendu compte que la Vésubie ne faisait pas le même bruit que d'habitude. L'eau était en train d'inonder mes parcs au bord...
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Télé Star : Comment avez-vous vécu ce 2 octobre 2020 ?
Adélaïde Albertini : Juste après le repas de midi, nous nous sommes rendu compte que la Vésubie ne faisait pas le même bruit que d'habitude. L'eau était en train d'inonder mes parcs au bord de la rivière. J'ai commencé à évacuer mes chevaux. L'eau continuait à monter jusqu'à atteindre un mètre dans les écuries et la maison. J'ai vraiment pris conscience de la gravité de la situation quand la sirène a retenti et que j'ai fini d'évacuer les chevaux. J'ai alors récupéré ma mère, ma sœur et son fils, et nos chiens. Dix minutes plus tard, la maison était emportée.
Il y a une vidéo de votre maison emportée, non ?
Je l'ai vue quelques jours plus tard. J'ai voulu voir ces images pour prendre conscience que c'était vraiment arrivé. Quand je suis partie, il y avait une maison. Quand je suis revenue, il n'y avait plus rien. Comme si nous n'avions jamais été là.
Vos parents et vous possédiez une maison, une écurie et deux hectares de terrain avec des boxes et des parcs. Que vous reste-t-il aujourd'hui ?
Nos chevaux sont en pension chez un ami. Notre terrain est désormais un bout de rivière asséchée, soit deux hectares de cailloux. Il ne reste rien de la maison. Notre piscine de cinq ùmètres de profondeur avec les fondations a été rasée. L'eau a donc creusé le sol jusqu'à plus de cinq mètres puis a tout rebouché avec des pierres. C'est d'une violence difficilement compréhensible. Cela me fait penser aux photos de guerre après un bombardement.
Trois mois après la catastrophe, où en êtes-vous ?
La situation n'a pas beaucoup évolué. Nous sommes logés de manière provisoire chez des amis. Nous négocions encore avec les assurances et attendons toujours les aides de la métropole et du département des Alpes-Maritimes. Je sais que cela s'arrangera un jour, mais je ne sais pas dans combien de temps.
Et psychologiquement ?
Vous ne me verrez plus à côté d'une rivière. Je suis cynique mais cela m'aide à avancer. Ces choses changent une vie. J'ai eu peur de mourir. Cela va être compliqué pendant quelques mois, voire quelques années. Je suis convaincue que cela finira par s'apaiser avec le temps, et je ne suis pas fermée à l'idée de me faire aider, mais je ne pourrai jamais oublier. Mon objectif est de reconstruire quelque chose de similaire, voire de mieux. J'ai la vie devant moi, je ne veux pas me laisser abattre.
Que pensez-vous garder de cette catastrophe ?
La colère, l'injustice. Ces sentiments ne sont pas très positifs mais c'est difficile de tirer du positif d'un tel événement. À part la bienveillance des gens. Des inconnus nous ont aidés comme si nous étions leur famille. Cela fait une jolie balance entre la violence de ce que nous avons vécu et la beauté de ce que nous avons découvert.
Complément d'enquête : des catastrophes pas si naturelles ? © FTV