TEMOIGNAGE. Barbara Sellier : "Le RAID m'a fait réaliser ce qui est essentiel et accessoire dans la vie"
Télé Star : Comment êtes-vous arrivée au RAID ?Barbara Sellier :J'avais réussi les deux concours d'agent pénitentiaire et de police. J'ai commencé ma carrière comme surveillante à Fleury-Mérogis. Puis j'ai rejoint police secours sur Paris et...
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Télé Star : Comment êtes-vous arrivée au RAID ?
Barbara Sellier :J'avais réussi les deux concours d'agent pénitentiaire et de police. J'ai commencé ma carrière comme surveillante à Fleury-Mérogis. Puis j'ai rejoint police secours sur Paris et ensuite la brigade anticriminalité. En 2003, j'ai appris que le RAID recrutait des femmes. J'ai passé les tests. Je faisais pas mal de sport et j'avais envie de changer.
Ces tests physiques et psychologiques ont la réputation d'être extrêmement durs...
J'ai perdu cinq kilos en une semaine. Ils sont si difficiles qu'à la fin, vous vous demandez ce qu'il s'est passé. Vous avez l'impression d'être passée dans une machine à laver étape essorage. On vous a sortie de votre zone de confort et c'est dur de revenir à la réalité de la vie.
C'est un milieu masculin. Quel a été l'accueil des hommes ?
Nous n'étions que deux femmes à l'époque et nous étions chouchoutées. J'étais aussi un peu la mascotte, sans être un jouet. J'ai quand même dû montrer les crocs parfois. Nous sommes rapidement parties sur des missions de surveillance et de filature avec les hommes. Ils ont compris que c'était efficace. Mais une femme doit quand même faire ses preuves. Il faut trouver sa place, mesurer ses paroles, adapter sa tenue vestimentaire... Mais il suffit d'un peu de jugeote pour savoir comment se comporter. Avec le recul, je me dis que ce n'était pas facile...
Comment s'est passée la traque d'Yvan Colonna, à laquelle vous avez participé ?
Il y a pas mal d'adrénaline quand vous filochez. Après trois mois de surveillance etde filature, c'était comme si j'avais fait deux semaines de tests physiques. Vous êtes tellement dans l'action que vous ne pensez plus à rien d'autre. Vous êtes coupée de votre famille et n'avez pas envie de raconter ce qu'il se passe, encore moins que l'on vous pose des questions. À l'interpellation, la pression est retombée. Je ne savais plus où j'habitais.
Vous êtes restée neuf ans au RAID avant de rejoindre la DGSI, puis la magistrature.Que gardez-vous de cette expérience ?
Toute mon expérience professionnelle m'a enrichie, mais avoir affronté des situations de crise au RAID m'a fait prendre du recul et voir les choses différemment. J'ai réalisé ce qui est essentiel dans la vie et ce qui est accessoire.
Le RAID raconté de l'intérieur : 35 ans d'intervention à haut risque © CAPTURE D'ÉCRAN FTV Le RAID raconté de l'intérieur : 35 ans d'intervention à haut risque © © DR Le RAID raconté de l'intérieur : 35 ans d'intervention à haut risque © © DR Le RAID raconté de l'intérieur : 35 ans d'intervention à haut risque © © Capture Evok Le RAID raconté de l'intérieur : 35 ans d'intervention à haut risque © © DR Le RAID raconté de l'intérieur : 35 ans d'intervention à haut risque © © DR