TEMOIGNAGE. Laurent Baheux : "Depuis que je suis né, en 1970, la moitié des mammifères sauvages a disparu"

Télé Star : Diriez-vous que vous êtes un photographe animalier ?Laurent Baheux : Non, car je ne suis pas un naturaliste. Je ne cherche pas des comportements ou des scènes de prédation. Je suis plutôt un contemplatif. Tous ces animaux sont beaux,...

TEMOIGNAGE. Laurent Baheux : "Depuis que je suis né, en 1970, la moitié des mammifères sauvages a disparu"

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Télé Star : Diriez-vous que vous êtes un photographe animalier ?

Laurent Baheux : Non, car je ne suis pas un naturaliste. Je ne cherche pas des comportements ou des scènes de prédation. Je suis plutôt un contemplatif. Tous ces animaux sont beaux, même les mal aimés comme les hyènes. J'essaie de donner à voir, au plus près, une intimité dans l'authenticité du quotidien, sans la perturber. C'est l'animal qui choisit la rencontre et la distance, pas le photographe. J'ai souvent vu un lion approcher tout près de la voiture en ayant le sentiment que j'étais transparent. Il continuait sa vie comme si je n'étais pas là. C'est agréable de faire des images sans avoir l'impression de déranger.

Quel élément déclencheur vous a incité à défendre la cause animale ?

C'est plus une prise de conscience construite au fil des ans, à force de voir les humains mal se comporter et constater les dégradations que nos activités engendrent. Depuis que je suis né, en 1970, la moitié des mammifères sauvages a disparu de la Terre. Cela veut-il dire que dans les cinquante prochaines années, cette faune sera éradiquée ? J'ai du mal à l'accepter.

Avez-vous le sentiment de photographier des animaux en sursis ?

Dans certains endroits. La pression humaine s'exerce de plus en plus dans les zones encore préservées. Partout où l'homme avance, il exploite à outrance les ressources naturelles et prend le territoire des animaux. Les chiffres du braconnage sont stupéfiants, mais vous n'avez pas besoin de tuer les animaux pour les voir disparaître. Il suffit de leur prendre leur territoire. L'homme se place en dehors du monde animal. Il a oublié qu'il était aussi un mammifère et qu'il détruit l'environnement dont il dépend.

L'Afrique et les animaux sont riches de couleurs, mais vous les photographiez en noir et blanc...

Vous causez du zèbre ? (Rires.) La couleur n'est ni mon outil ni ma sensibilité. Elle ne m'inspire pas. En noir et blanc, ce qui me cause, ce sont les contrastes, les contre-jours, aller chercher ce que la lumière va révéler et l'ombre estomper. J'aime ce jeu-là. Je trouve aussi que le noir et blanc ajoute une dimension esthétique et dramatique.

Quelle est votre définition d'une belle photo ?

Une image qui fait passer une émotion. C'est le plus difficile : faire vivre par procuration aux personnes qui n'étaient pas là, l'émotion ressentie sur le terrain.

Félins, noir sur blanc © DOC. USHUAIA TV Félins, noir sur blanc © Laurent Baheux Tigre © Pixabay