Terrorisme en ligne: l'Appel de Christchurch compte sur Biden pour s'étoffer
POLITIQUE - Un signataire qui change tout? Plus de deux ans après le refus de Donald Trump, les États-Unis s’apprêtent à rejoindre le mouvement international contre l’extrémisme en ligne baptisé “l’Appel de Christchurch.” La décision devrait...
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POLITIQUE - Un signataire qui change tout? Plus de deux ans après le refus de Donald Trump, les États-Unis s’apprêtent à rejoindre le mouvement international contre l’extrémisme en ligne baptisé “l’Appel de Christchurch.” La décision devrait être entérinée ce vendredi 14 mai lors d’un sommet virtuel organisé par la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern et le président français Emmanuel Macron.
Une prise de choix pour les deux dirigeants qui avaient été les fers de lance de cette initiative en mai 2019, au lendemain d’une attaque terroriste ayant fait 51 morts dans deux mosquées du sud de la Nouvelle-Zélande, massacre dont les images avaient été partagées en direct sur internet par le tueur, puis largement diffusées.
Ce grand raout sera donc l’occasion d’accueillir les petits nouveaux; cinq nouveaux pays qui s’apprêtent aujourd’hui à apporter leur soutien aux principes et aux travaux qui visaient, il y a deux ans, à empêcher la diffusion d’images ou de contenus produits lors d’attentats.
Deux alertes en deux ans
Ce rendez-vous organisé en ligne permettra également de faire le bilan des 1ers “progrès substantiels réalisés” sur le front de l’extrémisme violent sur le web. Et, surtout, de “réaffirmer un soutien politique large et de haut niveau aux engagements”, selon les mots de l’Élysée.
Pour le reste... les avancées concrètes et autres perspectives de stratégie commune devraient rester maigres. Jusqu’à présent, l’initiative qui regroupe une cinquantaine de nations et une dizaine de “fournisseurs des services en ligne” a surtout débouché sur une réforme du Forum mondial d’internet contre le terrorisme (GIFCT). Initialement fondée par Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube, l’instance est désormais devenue un lieu d’échange entre gouvernements et acteurs du web pour bloquer la diffusion de contenus sensibles.
Ainsi, depuis le printemps 2019, le “protocole de crises” prévu à cet effet a été déclenché à au moins deux reprises, lors de l’attaque de Halle en Allemagne et celle de Glendale, en Arizona. Il n’a en revanche pas permis d’intercepter la publication de l’appel aux armes du terroriste de Christchurch, écrit depuis sa prison, cinq mois après les attentats dans le sud de la Nouvelle-Zélande.
La mise en garde des États-Unis
Côté américain, l’administration Biden voit “une importante priorité” dans le fait de “lutter contre l’utilisation que font d’internet les terroristes et extrémistes violents pour radicaliser et recruter (d’autres personnes).” Même chose pour la Tunisie, le Pérou, la République tchèque et la Croatie qui vont, eux aussi, venir grossir les rangs des signataires.
À Paris, on salue, “quelque chose de très symbolique” pour ce qui est de la Tunisie, “compte tenu des événements de ces derniers jours”, soit l’assassinat fin avril d’une policière à Rambouillet par un ressortissant tunisien. Et on espère, par la même occasion, que les États-Unis “contribueront utilement à la pression politique mise sur des plateformes.”
Mais cette volonté est-elle partagée outre-Atlantique à l’heure où Joe Biden s’est déjà engagé à créer une taxe internationale sur les géants du numérique? La porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki, estime pour sa part que l’Appel de Christchurch “renforce le besoin d’action collective”, deux ans après que Donald Trump a justifié sa décision de ne pas se ranger derrière l’initiative de Macron et Ardern par une volonté de protéger la liberté d’expression.
Nouvelle administration, nouvelles mœurs? Pas forcément. “Les États-Unis ne prendront pas de mesures qui violeraient les libertés d’expression et d’association protégées par le 1er amendement de la Constitution américaine ni ne violeront les attentes raisonnables en matière de vie privée”, a ainsi tenu à préciser Jen Psaki le 8 mai dernier, comme pour couper court à tout débat sur cette question éruptive.
La liberté d’expression en question
En France, elle l’est aussi. Et ce, même si Emmanuel Macron aimerait élargir le débat et pousser pour une meilleure sensibilisation des géants du web aux contenus faisant l’apologie d’attentats -ou appelant au passage à l’acte- quand l’initiative internationale se limite, aujourd’hui, aux contenus terroristes à proprement causer.
“La question sera posée, avec une saine pression politique sur les plateformes, pour faire en sorte que cet Appel de Christchurch puisse intégrer davantage les contenus faisant l’apologie des actes terroristes ou les contenus se présentant comme des appels à de tels actes de violence tout aussi dangereux dans leurs effets”, promet ainsi la présidence de la République, avant de vanter les mérites d’un “objet” qui, dans sa forme actuelle “crée un très fort équilibre entre l’enjeu de lutter contre les contenus terroristes en ligne d’une part et, d’autre part, de préserver les libertés et les droits fondamentaux.”
Toujours selon cette source,” la France, la Nouvelle-Zélande et les autres États
membres de l’Appel sont très attachés au fait que toute avancée dans le sens d’une extension du périmètre des contenus couverts par l’Appel se fasse dans le respect scrupuleux” de ces droits, la liberté d’expression en tête. Les négociations sur de potentielles avancées devraient donc se faire sur cette ligne de crête et avec ces impératifs au cœur du jeu.
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