The Old Oak : le serment de Ken Loach !

La crise économique, sociale et politique en France a poussé les réalisateurs à explorer un genre très britannique : le film social. Mais depuis The Full Monty, en passant par Billy Elliot, jusqu’à leurs productions de courts métrages, les...

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La crise économique, sociale et politique en France a poussé les réalisateurs à explorer un genre très britannique : le film social. Mais depuis The Full Monty, en passant par Billy Elliot, jusqu’à leurs productions de courts métrages, les Anglais sont devenus maîtres dans l’art de dépeindre les souffrances de la classe laborieuse. Avec The Old Oak, Ken Loach, dernier des mohicans dans un cinéma largement pollué par l’entertainment des super-héros en cascade, brosse le portrait d’une campagne anglaise envahie par une horde de “méchants migrants”. Loin de s’aventurer dans l’angélisme de la plupart des réalisateurs qui traitent de ce sujet, Ken Loach met l’accent sur les frustrations d’une classe laborieuse rurale exclue de la mondialisation économique.

The Old Oak : Un coin de campagne !

Depuis 20 ans, les partis et idéologies d’extrême droite s’emparent de l’Europe. Mais pourquoi donc ? La plupart des électeurs d’extrême droite pensent, à tort ou à raison, être les victimes des diktats européens et de la mondialisation. Ils imaginent aussi qu’ils sont envahis par des migrants qui viseraient à terme à les remplacer et à instaurer “une république islamique” (théorie du grand remplacement). Si ces idées peuvent vous paraître absurdes, elles trouvent néanmoins un large écho. Même les gouvernements issus de la droite modérée adoptent des politiques qui répondent aux idéologies effarantes de l’extrême droite, probablement dans un souci d’apaisement.

Le scénario est l’œuvre de Paul Laverty, à qui l’on doit La Part des Anges du même réalisateur. Les acteurs, sans arrogance ni surjeu, contribuent à dresser un portrait très réaliste. Parmi eux, on retrouve Paul Brannigan et John Henshaw.

Le pitch de cette histoire est assez simple : “Un petit groupe de réfugiés s’installe dans une province anglaise touchée par une crise économique sévère. Une photographe afghane et le propriétaire d’un bar, The Old Oak, tentent d’apaiser les tensions entre les populations.” Le génie de Ken Loach réside sans doute, et c’est lié à la particularité anglo-saxonne de l’acceptation du fait communautaire, dans le traitement de la question sous un angle social. The Old Oak est une démonstration sans angélisme que les idées racistes les plus virulentes sont le fruit d’une misère économique et intellectuelle. Dans ce bar, The Old Oak, qui a accompagné pendant des années les rébellions ouvrières de l’ère Thatcher, les habitués veulent désormais en faire un exutoire d’extrême droite pour afficher leurs idées contre les migrants dans l’arrière-salle. C’est le déclic pour le héros, qui utilisera l’arrière-boutique de son échoppe pour accueillir des réunions entre migrants et habitants. En quelques minutes, le réalisateur anglais résume le problème européen : fatiguées de combattre les grands argentiers, les classes laborieuses sombrent dans la haine de l’étranger. Qu’est-ce qui a changé en 20 ans ? Rien. L’usine a disparu, laissant une classe ouvrière malade et vieillie à ses angoisses.