“The Velvet Underground” de Todd Haynes, la fabrique d’un mythe

Qui d’autre que Todd Haynes pouvait se permettre d’enchaîner un film-dossier au classicisme tranquille (l’émouvant Dark Waters, sorti juste avant la pandémie) avec un documentaire sur le groupe qui a littéralement vomi toute conception mainstream...

“The Velvet Underground” de Todd Haynes, la fabrique d’un mythe

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Qui d’autre que Todd Haynes pouvait se permettre d’enchaîner un film-dossier au classicisme tranquille (l’émouvant Dark Waters, sorti juste avant la pandémie) avec un documentaire sur le groupe qui a littéralement vomi toute conception mainstream de l’art ?

Sobrement intitulé The Velvet Underground, le dernier film de l’auteur de Safe déroule la création et la fin de l’un des monuments pop du XXe siècle, plongeant dans la fabrique du mythe au cœur des années 1960 underground à New York. Alors que son biopic fantasmé de Bob Dylan, I’m Not There (2006), tentait de trouver une forme narrative aussi folle que son sujet, Haynes choisi cette fois d’évoquer la formation lancée par Andy Warhol de façon linéaire. Les survivant·es du groupe (John Cale et Maureen Tucker en tête) et quelques compagnons de route (Jonas Mekas, La Monte Young, Mary Woronov, notamment) décrivent par le menu l’énergie féroce du Velvet, ses origines à la fois rock et expérimentales, son histoire chaotique marquée par les dissensions entre John Cale et Lou Reed après The Velvet Underground and Nico (1967) et White Light, White Heat (1968), deux 1ers albums légendaires.

>> À lire aussi : Notre entretien avec Todd Haynes pour son film I’m Not There

L’esprit Velvet

Sans faire tomber de leur chaise celles et ceux qui connaissent bien l’affaire, le film vaut par sa pédagogie. Il met avant l’importance de la batteuse Maureen Tucker, souvent sous-estimée, et montre à quel point le projet du Velvet Underground, au-delà de ses “tubes” (Heroin, I’m Waiting For The Man, etc), réunissait la musique, le cinéma et l’art dans un geste encore radical aujourd’hui.

Todd Haynes utilise beaucoup les images trop peu connues de certains Screen Tests tournés par Warhol au milieu des années 1960, ces petits films muets en noir et blanc où diverses personnalités fixaient la caméra. Lou Reed et John Cale y sont absolument vénéneux. Et après presque deux heures où se mêlent dans une sorte de cut-up bruitiste les images et les sons d’une époque révolue, quelque chose de l’esprit du Velvet est retrouvé.

The Velvet Underground de Todd Haynes. Hors-compétition. Diffusion prochaine sur Apple TV+.

>> À lire aussi : “Dark Waters”, captivant film-enquête de Todd Haynes