Thierry Solère épinglé par Mediapart pour ses frais de mandat
POLITIQUE - Thierry Solère a-t-il détourné 167.000 euros d’argent public? Mediapart affirme, ce mardi 16 mars, que le député LREM des Hauts-de-Seine est suspecté d’avoir utilisé une part de son indemnité mensuelle représentative de frais de...
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POLITIQUE - Thierry Solère a-t-il détourné 167.000 euros d’argent public? Mediapart affirme, ce mardi 16 mars, que le député LREM des Hauts-de-Seine est suspecté d’avoir utilisé une part de son indemnité mensuelle représentative de frais de mandats (IRFM) pour des dépenses personnelles, sans lien avec sa fonction de parlementaire.
L’élu, conseiller officieux d’Emmanuel Macron à l’Élysée, est déjà mis en examen pour “fraude fiscale”, “trafic d’influence passif” ou “détournement de fonds publics”, depuis le mois d’octobre 2019. C’est dans ce cadre, que les investigations ont été élargies, en décembre 2020, à des soupçons d’utilisation d’une partie de ses indemnités de député à des fins personnelles.
Les faits remonteraient à la “législature 2012-2017 et postérieurement, pour des sommes de plus de 150.000 euros”, expliquait une source proche du dossier le 10 mars dernier à l’AFP. Ce que confirme Mediapart ce mardi, avançant la somme de 167.000 euros d’argent public, dépensée entre 2012 et 2019, pour des activités de loisirs, des frais de scolarité ou autres retraits sans justificatif.
Ikea, clubs sportifs...
“Au rayon des curiosités, les enquêteurs sont par exemple tombés sur des prélèvements sur le compte IRFM suspectés d’avoir pu servir à payer des loyers pour sa résidence familiale (14.730 euros), des frais de scolarité de ses enfants (4.490 euros) ou encore des ‘abonnements familiaux’ dans des clubs sportifs (6.700 euros)”, écrit le média d’investigation, qui évoque encore “520 euros suspectés d’avoir été dépensés pour des paris à la Française des jeux, 2.500 euros chez Ikea et 8.489 euros pour des primes d’assurance chez Axa.”
L’usage fait par Thierry Solère de son Indemnité représentative de frais de mandat était déjà l’objet d’une enquête du parquet national financier, chargé de procédures similaires pour une quinzaine de parlementaires signalés fin 2019 par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.
Le PNF s’est toutefois dessaisi de son cas au profit du parquet de Nanterre, qui a donc décidé en décembre de joindre cette procédure, via un “réquisitoire supplétif” aux investigations du juge d’instruction qui avait déjà mis le marcheur en examen.
Des ”éléments hautement fantaisistes”, pour Solère
Thierry Solère, lui, conteste. Interrogé par Mediapart, il évoque des ”éléments (...) hautement fantaisistes”, en expliquant qu’il n’y a “pas d’abonnements familiaux” ou “de prime hors enveloppe dédiée à ses collaborateurs.” “Je conteste des erreurs d’interprétations pour certains cas, l’existence même pour d’autres cas”, se défend-il.
Quant aux 24.710 euros de retraits en liquide, évoqués dans l’enquête? Il n’y avait “pas de justificatifs à fournir lors de retrait d’espèces”, dit-il, confirmant au passage le flou qui entourait cette enveloppe, destinée à couvrir les frais de mandat (location d’une permanence, déplacements, correspondance...), avant qu’elle soit réformée en 2018.
“Je vous confirme avoir utilisé l’indemnité conformément aux règles en vigueur”, martèle encore l’élu des Hauts-de-Seine, en indiquant toutefois avoir procédé, “de manière unilatérale (...) au remboursement de quelques dépenses.” Sans préciser lesquelles.
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