“Top Chef 2021”: Arnaud Baptiste réagit à son élimination

TÉLÉVISION - Sa piraterie et sa “chacalerie” ne lui auront pas permis d’aller jusqu’au bout. Après avoir intégré les cuisines de “Top Chef 2021” dans la brigade jaune de Michel Sarran, puis être devenu candidat solitaire avant de rejoindre...

“Top Chef 2021”: Arnaud Baptiste réagit à son élimination

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Arnaud Baptiste, le candidat éliminé de la compétition de “Top Chef” réagit

TÉLÉVISION - Sa piraterie et sa “chacalerie” ne lui auront pas permis d’aller jusqu’au bout. Après avoir intégré les cuisines de “Top Chef 2021” dans la brigade jaune de Michel Sarran, puis être devenu candidat solitaire avant de rejoindre la brigade rouge d’Hélène Darroze, Arnaud Baptiste a finalement rendu ses manchettes lors de l’épisode 11 du mercredi 21 avril sur M6

Avec sa moustache de pirate et ses tatouages, Arnaud Baptiste, qui révèle au HuffPost en avoir fait trois autres depuis “Top Chef”, aura marqué cette 12e saison. Dès le début, le candidat aux nombreuses punchlines a prouvé plus d’une fois qu’il était un sérieux adversaire et qu’il en avait sous le coude. Et pour cause, l’univers de la gastronomie le passionne depuis tout petit.“C’est un truc qui était en moi, et que j’ai cultivé avec les années en voyant ma mère et ma grand-mère cuisiner, mais aussi en allant dans la boulangerie familiale dans le Sud-Ouest”.

De ses souvenirs d’enfance, le cuisinier aujourd’hui âgé de 33 ans se souvient d’un gâteau en particulier: le tourteau fromager de sa grand-mère, une spécialité du Poitou. “Franchement j’ai la recette chez moi, j’ai tout ce qu’il faut, mais je n’arrive pas à le refaire comme elle. Après, peut-être qu’elle m’a donné une recette erronée, je ne sais pas , mais en tout cas je n’ai jamais réussi et pourtant j’en ai fait des essais”, explique-t-il.

Il décide d’intégrer le lycée hôtelier d’Arras et effectue des stages dans des grandes maisons étoilées: le Grand Véfour avec Guy Martin et Le Meurice avec Yannick Alléno. Une fois son bac en poche, Arnaud continue d’évoluer dans des adresses renommées comme le Carré des Feuillants ou encore Molitor. “J’ai fait pas mal de restaurants étoilés, d’autres sans étoiles, des palaces, etc. Je suis allé là où je savais que j’allais apprendre des trucs.”, explique-t-il. Et c’est finalement dans le restaurant de son mentor, Yannick Alléno, qu’il évoluait en tant que sous-chef juste avant de rentrer dans le concours de M6. 

Après son élimination, il a accepté de répondre à quelques questions posées par Le HuffPost avec franchise et humour:

Quelles ont été vos motivations pour vous lancer dans  l’aventure “Top Chef”?

J’ai plein de potes qui me parlaient sans cesse de “Top Chef”. Ils se demandaient pourquoi je n’y participais pas, quand je comptais me lancer, ils me répétaient que j’avais le profil, etc. Au bout d’un moment, je pense que j’en ai eu marre et j’ai postulé. Et puis vu que cette année-là je fêtais mes 33 ans, l’âge du Christ, je me suis dit que j’allais ressusciter comme lui (rires). 

Connaissiez-vous d’anciens participants des saisons précédentes?

Je connais Jean-Philippe Berens, Wilfried Graux, Tiffany Depardieu, ou encore Paul-Arthur Berlan. Mais je ne les ai jamais sollicités pour avoir des conseils. Même au chef Alléno. Je lui ai juste fait goûter mon testing de présélection à “Top Chef”. Dans ce concours, on y entre et on en sort tout seul, donc je voulais rester dans cette optique de seul contre tous.

Vous aimez vous définir comme un “pirate du goût”. Pourquoi cette expression?

Je vogue sur tous les océans, du moment qu’il y a du goût, que ça me plaît et que c’est bien. Je me dis “pirate” parce qu’en cuisine, il ne faut pas s’arrêter à ce que l’on fait chez soi. Il faut aller au-delà pour progresser. Lorsque je découvre une nouvelle saveur, je vais essayer de me l’accaparer, de le faire à mon goût et de la proposer à ma carte de restaurant.

Et si on vous décrit comme Monsieur Moustache, ça vous convient également?

C’est pas mal aussi. En plus, il y a des pirates moustachus (rires).

L’image que l’on voit de vous, est-elle fidèle à la réalité?

Oh oui! Même mes potes pensaient que je me calmerais un peu, mais pas du tout. Je suis comme ça tout le temps. Le Arnaud de la télé est le Arnaud de tous les jours (rires). 

“Il y aura tout le temps des cons pour critiquer”

Votre personnalité vous a valu de nombreuses critiques d’internautes, surtout au début de la saison. Est-ce que ça vous a blessé? 

En fait, les gens qui regardent “Top Chef” et qui disaient que j’avais le melon, ne savent pas que ça fait 15 ans que je me suis saigné pour en arriver là. Au bout d’un moment, quand ça fait tout ce temps et que j’ai un poste de sous-chef dans un restaurant étoilé, bien sûr que je vais avoir confiance en moi. Il faut arrêter de se mentir. Il faut s’affirmer dans la cuisine que l’on fait. Ce n’est pas une question d’avoir la grosse tête ou pas. Notre apprentissage nous a servi à être là où l’on est aujourd’hui, et on maîtrise ce que l’on sait faire. Alors oui on a confiance en soi, en notre travail, en qui l’on est, tout simplement parce qu’on se connaît. 

Personnellement, ça ne m’a pas affecté. Ça m’a plutôt fait marrer. J’ai envie de leur dire qu’ils n’ont qu’à croire ce qu’ils veulent, moi je sais d’où je viens, ce que je vaux et je suis loin d’être une personne qui se la explique. Je sais que dans toute ma vie de cuisinier, j’aurai toujours à apprendre de quelqu’un et vice-versa. C’est un métier de partage et de passion. Je pense que c’est important d’avoir des convictions dans ce que l’on fait. 

Pourtant, plus les semaines passaient, plus ils vous appréciaient.

L’un ne va pas sans l’autre. Au début, ils me jugeaient sur ma personnalité et après ils se sont rendus compte que les deux allaient ensemble. De toute façon, il y aura toujours des gens qui vont aimer ce qu’on fait et d’autres qui vont détester. C’est comme ça. On peut être le meilleur chef du monde, avoir gagné les Jeux Olympiques, tout ce que l’on veut; il y aura tout le temps des cons pour critiquer. Ces gens-là je les mets dans la case des jaloux. Ça me fait rigoler et limite ça me donne plus de forces pour être déterminé. Il y en a qui sont méchants gratuitement parce qu’ils ne savent pas quoi faire de leur journée. Le plus important c’est d’avoir des projets, de les accomplir, et “Fuck les rageux” (rires).

Pensiez-vous arriver jusqu’à ce stade du concours?

Je prenais les épreuves comme elles arrivaient et je donnais tout. À chaque fois que je franchissais une étape, je me disais que j’avancerai jusqu’au jour où je ne pourrai plus. Plus on se rapproche de la fin, plus on a envie de rester. Pour ne pas vous mentir, je me voyais aller en finale. Je m’étais déjà fixé comme objectif de figurer dans le top 5 et je n’étais pas très loin. Dans “Top Chef”, on peut sauter à n’importe quelle épreuve. Je suis content de mon parcours et de tout ce que j’ai fait.

Qu’est-ce qui a pu vous manquer lors de cette dernière chance?

Franchement, même moi à cette heure-ci, je ne comprends toujours pas pourquoi j’ai été éliminé. Mon assiette n’était ni négative, ni positive. Elle était entre les deux, donc je me disais que ça passait. C’était exactement ce que je voulais faire, j’étais content de moi quand les autres étaient insatisfaits de leur travail. J’avais grave les boules, ça m’a saoulé et j’étais énervé. Je ne l’ai pas trop montré mais pour moi, c’était l’incompréhension.

Avez-vous cherché à obtenir des explications?

Non. Une fois que la guerre est perdue, ça ne vaut pas le coup. J’aurais peut-être dû faire autre chose, je ne sais pas. Après, avec des si, on peut mettre Paris en bouteille. 

“Ça m’a fait chier de ne pas réintégrer ma brigade d’origine”

Que retenez-vous de votre participation?

J’ai appris qu’en 1 heure, on peut faire trop de choses (rires). On a plein de facteurs qui font qu’on se met dans des modes jamais expérimentés dans nos établissements. Je retiens également que je suis resté moi-même et que j’ai fait ce que j’avais envie de faire. Pour moi c’est le principal.

Vous faites partie des candidats qui ont changé de brigade à mi-saison. Comment l’avez-vous vécu, vous qui avez également été candidat solitaire le temps d’une épreuve? 

Avec l’épreuve du retour des éliminés, on savait qu’il y aurait forcément un candidat qui réintégrerait le concours mais on ne s’attendait pas à ce que ce soit les deux. C’était un peu la surprise pour tout le monde. Ça m’a fait chier de ne pas réintégrer ma brigade d’origine. Il y avait vraiment un truc avec Thomas, Bruno et le chef Sarran. Je voulais finir dans la brigade avec laquelle j’avais commencé.

Comment se sont déroulées vos onze semaines de compétition avec vos différentes brigades?

Ça s’est super bien passé. J’ai vécu plus de moments avec Michel Sarran qu’avec Hélène Darroze, mais les deux étaient cools. En plus ils viennent du Sud-Ouest, comme mes parents, donc c’était familial, dans la déconnade, tout en étant sérieux. J’aimais bien cet état d’esprit-là.

Avec les autres candidats c’était cool aussi. On s’était dit avec Mohamed que ce serait trop bien d’être dans la même brigade et c’est arrivé. Pour le peu de temps où on était ensemble, on a bien rigolé. 

Vous avez également travaillé avec Sarah pour la guerre des restos. Comment ça s’est passé?

Je n’avais pas encore travaillé avec elle, donc c’était l’occasion d’échanger et de partager avec quelqu’un à l’univers culinaire différent.On était sur la même longueur d’ondes, donc forcément ça a facilité la chose pour tout mettre en œuvre. C’est un super souvenir. 

Revenons un instant sur la décoration extérieure du restaurant. Pourquoi être partie sur ce concept? 

On voulait vraiment cet esprit de rue, de hangar un peu désaffecté. À Paris, il y a plein de trucs comme ça qui ont ouvert dans des anciens entrepôts et des anciennes usines. Je me suis dit que ça pouvait être sympa à faire. Et puis parfois, quand on va manger de la street-food à Paris, on se balade dans des rues pas forcément propres où on peut trouver n’importe quoi: des vélos, une roue, une poubelle ouverte, etc. Donc on a vraiment voulu reproduire cette rue dans le restaurant et aux abords du restaurant. 

“Mon pronostic pour la finale: Mohamed, Matthias et Pierre”

Votre réalisation lors de l’épreuve du trompe-l’œil avec le chef espagnol Andoni Aduriz en avait choqué plus d’un, le chef invité également. Avez-vous des regrets sur cette épreuve?

J’attends toujours qu’il vienne déguster mon assiette (rires). En vrai, j’étais grave dans le thème de l’assiette à l’aspect repoussant et je pense que je l’ai pris à son propre jeu. Il ne s’attendait pas à ça. Dans son restaurant, on mange des clous et des savons. Je trouve que c’est aussi repoussant qu’une crotte. Je suis partie dans un délire sur nos habitudes alimentaires. On est habitués à manger de la merde comme McDo ou des plats industriels. Donc j’ai voulu représenter ça mais avec une merde qui était bonne. Quand j’ai vu le château de sable de Mathieu, j’ai trouvé qu’il était hors sujet, comme les chandeliers d’ailleurs. Alors qu’une éponge qui a fait la vaisselle et un cendrier, là on est dans le trash. Je pensais que la brigade jaune était grave dans le thème, mais pas du tout. On nous a dit saison de l’audace, moi je suis dans l’audace (rires).

Quels sont maintenant vos projets futurs? 

Je vais bientôt lancer une collaboration avec une célèbre sandwicherie à Paris qui fait du pastrami. On est en train de mettre tout ça bien à plat. Je vais normalement faire une collab avec Seth Gueko. Vous aurez toutes les infos quand ce sera lancé. 

Après, avec la réouverture des restaurants, je vais chercher une place de chef dans un bel établissement, et en parallèle, je vais monter mon projet de restaurant que j’aimerais bien ouvrir d’ici 1 an.

Un petit pronostic pour la finale?

Des candidats restants, je vais en dire trois: Mohamed, Matthias et Pierre. Mohamed est comme moi, il ne lâche rien. Quand tu t’accroches et que tu as du mental, tu peux aller n’importe où. Entre cuisiniers, on arrive à savoir un peu le niveau de chacun. On connaît nos faiblesses et nos points forts et du coup je vois bien ce trio aller jusqu’au bout. 

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