Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les films maudits d’Hollywood

Il suffit d’entrouvrir un jour la biographie d’un·e grand·e cinéaste pour se rendre compte que l’histoire du cinéma est celle d’une lutte à mort entre une vision (le film tel qu’on le rêve) et la réalité – chaque film relance le match et le·la...

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Il suffit d’entrouvrir un jour la biographie d’un·e grand·e cinéaste pour se rendre compte que l’histoire du cinéma est celle d’une lutte à mort entre une vision (le film tel qu’on le rêve) et la réalité – chaque film relance le match et le·la gagnant·e n’est jamais le·la même : il y a tous ces immenses films qui n’ont pas vu le jour ou qui naissent au terme d’un accouchement extrêmement douloureux.

Tous ces films, aussi, qui n’auraient jamais dû se faire mais qui ont “forcé” les portes du réel. Pour certains d’entre eux, l’histoire de cette lutte à mort est encore plus épique, et la chaîne OCS a eu la très bonne idée de leur consacrer une série documentaire, Hollywood maudit, écrite et réalisée par Claudia Collao.

La 1ère saison se focalise sur quatre exemples passionnants, pris d’un bout à l’autre de l’histoire du cinéma américain : Les Rapaces d’Erich Von Stroheim (1924), joyau naturaliste dont le director’s cut de neuf heures reste à jamais introuvable.

Près d’une centaine de morts

Le désastre du Conquérant de Dick Powell (1956), nanar improbable commandé par Howard Hugues où John Wayne ose jouer Gengis Khan. Le film est resté tristement célèbre pour l’histoire de son tournage, qui prend place aux abords d’un site d’essais nucléaires : plus d’une centaine de membres de l’équipe mourront d’un cancer, Wayne compris. La Porte du paradis de Michael Cimino (1980), dont l’échec aurait sonné le glas du Nouvel Hollywood. Mais le documentaire en propose une autre lecture : à l’orée des années Reagan, ce désastre a surtout servi de prétexte aux studios pour mettre fin à une certaine idée du “cinéma d’auteur hollywoodien”.

A lire aussi : Michael Cimino, au bout du voyage

Enfin, le dernier épisode est consacré au Cléopâtre de Mankiewicz (1963), trois ans de tournage et de malédictions qui ruineront la Fox. Le studio lance au même moment une comédie intimiste, Something’s Got to Give (1962) de Cukor, qui restera inachevé suite à la mort de Marilyn.

Bonheur de pédagogie et qui se démarque par la qualité de ses intervenant·es, Hollywood maudit explique une certaine histoire du cinéma américain, mue par l’hubris d’une industrie qui, à intervalles réguliers, doit procéder à une sorte de “dépense improductive” dans des projets aussi désastreux que pharaoniques – on pense à La Part maudite de George Bataille. C’est aussi une histoire collective, hallucinée, qui avance grâce à la folie conjuguée de producteurs excessifs et de poètes maudits, mais aussi d’historien·nes du cinéma, de cinéphiles, dernier·ères et précieux·euses gardien·nes de ces splendides excès – la série, au fond, leur est dédiée.

Hollywood maudit de Claudia Collao, en 4 épisodes de 52 minutes. Sur OCS