Tricky suprend avec Lonely Guest, un projet collectif et vaporeux
Electron très libre de la scène anglaise, comptant parmi les laborantins majeurs du mouvement trip hop, Tricky a fait une réapparition assez éclatante en septembre 2020 avec l’album Fall to Pieces. Quelque temps avant, durant l’été, nous l’avions...
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Electron très libre de la scène anglaise, comptant parmi les laborantins majeurs du mouvement trip hop, Tricky a fait une réapparition assez éclatante en septembre 2020 avec l’album Fall to Pieces. Quelque temps avant, durant l’été, nous l’avions rencontré à Berlin, où il vit depuis plusieurs années. Il nous avait alors déclaré traverser une période d’effervescence créatrice, amplifiée par la pandémie de Covid-19, et avait également souligné l’importance essentielle à ses yeux du travail en collaboration avec d’autres musicien·nes.
Un peu plus d’un an après, les propos de l’auteur de Maxinquaye trouvent une parfaite illustration en Lonely Guest. Signé d’un tout aussi mystérieux Lonely Guest, cet album, loin d’avoir été élaboré en solitaire, réunit plusieurs invité·es d’horizons différents aux côtés de Tricky. Agissant ici en maître d’orchestre tapi dans l’ombre, celui-ci semble avoir réactivé, vingt-cinq ans plus tard, le processus de son fameux album collectif Nearly God (1996), réalisé notamment avec Björk, Neneh Cherry et Terry Hall (des Specials).
Désireux à l’évidence de s’effacer plus encore derrière le projet Lonely Guest, Tricky ne donne de la voix que sur deux morceaux, mais non des moindres : le vaporeux Atmosphere, d’où émergent surtout les harangues spectrales de (feu) Lee Scratch Perry, et le vigoureux Pre War Tension, que secoue en particulier Joe Talbot, l’atrabilaire chanteur du groupe IDLES.
Déjà très présente sur Fall to Pieces, la jeune chanteuse polonaise Marta se fait également entendre sur ces deux morceaux ainsi que sur le morceau-titre (en ouverture), langoureuse berceuse rehaussée de cordes frémissantes, et sur Move Me, complainte chaotique hérissée de guitares vrombissantes.
Rengaine syncopée
Rappeur londonien qui monte, Kway livre une prestation pleine de morgue fervente sur l’intense On a Move, tandis que Paul Smith, le chanteur de Maxïmo Park, met en lumière Christmas Trees, entêtante rengaine syncopée. L’album s’achève avec Big Bang Blues, suave ballade interprétée par la chanteuse new-yorkaise Breanna Barbara. Contrasté et concis (les dix morceaux durent moins de trois minutes en moyenne, ce qui aide à digérer les moins consistants), l’ensemble reflète bien l’étendue de la palette sonore de son principal concepteur. Même s’il surprend (trop) peu, il procure un indéniable plaisir d’écoute.
Lonely Guest (False Idols/PIAS). Sorti le 22 octobre.