trois courts métrages nommés aux césar
Je serai parmi les amandiers (2019) de Marie Le Floc’h, produit par Films Grand Huit C’est l’histoire d’une intégration, celle d’une famille syrienne installée depuis peu à Lorient et dont le couple parental travaille à l’usine de Keroman....
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Je serai parmi les amandiers (2019) de Marie Le Floc’h, produit par Films Grand Huit
C’est l’histoire d’une intégration, celle d’une famille syrienne installée depuis peu à Lorient et dont le couple parental travaille à l’usine de Keroman. Maysan (Masa Zaher) et Iyad (Jalal Al Tawil) obtiennent enfin une réponse positive à leur demande de statut de réfugié, mais cette annonce relance la question de leur divorce. Oscillant entre un environnement âpre, celui de l’usine, et une sphère familiale aimante au premier abord, le film expose un sentiment partagé. D'un côté, le soulagement suite à l’annonce positive de leur statut de réfugié, de l'autre la contrariété à l’idée de cette séparation. L’image elle-même, est constamment tiraillée entre ces deux personnages qui ne parviennent plus à être ensemble dans le cadre. L’usine, environnement professionnel déshumanisant, devient un territoire intime dans lequel Maysan tente de recoller les morceaux. Si le film dévoile toute la complexité d’une administration quasi muette, la douleur de Maysan se traduit par ses égarements. Je serai parmi les amandiers n’est donc pas seulement l’histoire d’une intégration, mais plutôt la douloureuse histoire d’une séparation incertaine.
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Un adieu (2019) de Mathilde Profit, produit par Apaches Films
Diplômée de la Fémis, Mathilde Profit travaille d’abord comme script sur plusieurs longs-métrages et signe avec Un adieu, sa première réalisation. La jeune cinéaste filme la relation timide entre un père et sa fille et saisit les derniers instants précieux avant leur au revoir. À bord d'un véhicule utilitaire, un père (Satya Dusaugey) et sa fille (Luna Carpiaux) sont sur le point de se séparer. Cette dernière emménage à Paris. Toute la force du film réside dans sa tonalité minimaliste, la mise en scène évite totalement le pathos. Le trajet puis l’installation de la jeune fille dans cette piaule de 9m2 deviennent alors l’occasion pour ce duo de se découvrir, alors qu’ils vont inexorablement de séparer. Ce moment est d'ailleurs capté avec une grande délicatesse. Comme une sorte de "chorégraphie de l'adieu", l'image s'engage aux côtés du père qui suit discrètement sa fille au volant de son véhicule. Elle est de dos, insaisissable et émancipée, prête à s'engager dans cette ville nouvelle, Paris.
Qu’importe si les bêtes meurent (2019) de Sofia Alaoui, produit par Envie de Tempête Productions
À la fois contemplatif et étrange, le film de Sofia Alaoui entame une réflexion spirituelle auprès de personnages engoncés dans leur croyance. Alors qu’Abdellah (Fouad Oughaou), un jeune berger, est missionné par son père (Saïd Oughaou) de se rendre au village pour s’approvisionner en nourriture, une mystérieuse apparition dans le ciel bouleverse les convictions religieuses de chacun·e. Prise dans une esthétique documentaire, la manifestation de ce phénomène paranormal fait basculer le film dans un autre genre, à la frontière du fantastique. Il semblerait que l’utilisation du genre permette à la cinéaste d’interroger les croyances de ces personnages. En aucun cas, le film ne propose "une vérité", encore moins une explication rationnelle vis-à-vis de ce phénomène, mais invite au contraire ces personnages à une réflexion sur la place qu’ils occupent. Le périple d'Abdellah le conduit au cœur des hautes montagnes de l’Atlas. Le paysage, éculé et désertique, domine totalement ce jeune homme qui semble malgré tout, chercher sa place.
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