“Trois Mille Ans à t’attendre” de George Miller : coup de génie ou vœux pieux ?

Dans l’intimité d’une chambre d’hôtel à Istanbul se joue la double thérapie d’une experte en narratologie, Alithea Binnie (Tilda Swinton) et d’une créature magique (Idris Elba). Le deal : trois vœux à formuler en échange d’une liberté convoitée...

“Trois Mille Ans à t’attendre” de George Miller : coup de génie ou vœux pieux ?

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Dans l’intimité d’une chambre d’hôtel à Istanbul se joue la double thérapie d’une experte en narratologie, Alithea Binnie (Tilda Swinton) et d’une créature magique (Idris Elba). Le deal : trois vœux à formuler en échange d’une liberté convoitée par le djinn depuis trois mille ans. Ces deux grandes figures solitaires (l’une par choix de vie, l’autre par sortilège) vont ainsi se dévoiler l’une à l’autre dans une suite de flashbacks à travers les âges.

Bien vite, le film prend des airs de bluette bizarre et désarmante d’inventivité. Il fait semblant de nous donner tout à voir et garde, à l’image d’un génie dans une bouteille, ses secrets les plus fous : les paradoxes infinis que charrient l’âme humaine.

A priori anti-Fury Road du même George Miller, (tout en intérieur et très bavard), le conte partage pourtant avec lui une identité commune, une quête d’évanouissement des frontières entre les plans par la toute-puissance du mouvement.

Le cinéma de Miller n’a peut-être jamais été aussi fantomatique, mystique, sans âge

Le film est un tunnel fuyant, fluide, liquide. Les murs sont poreux, nous pénétrons dans les mémoires du récit comme un djinn s’éparpille de couloir en couloir. Le cinéma de Miller n’a peut-être jamais été aussi fantomatique, mystique, sans âge. Tout est fumée, tout est vapeur.

Comme un sortilège, une radiation géante, le film suit ainsi le cours des ondes qui vibrent dans le génie, soumis au bruit et à la fureur électromagnétique du monde moderne. Il prend alors des allures de breloque incandescente, celle qui brûle d’un feu immémorial. En contrepoint des jaillissements et des tournoiements, la matière 1ère de Miller, la chambre d’hôtel devient une petite scène de théâtre d’où émerge un tandem miraculeux. Deux êtres sublimes traversent les mystères de l’amour et de la solitude dans l’écoulement d’un cinéma qui permet de se reconnecter au désir par la mélancolie. Peut-être son vœu le plus cher.

Trois Mille Ans à t’attendre de George Miller, avec Tilda Swinton, Idris Elba (2022, 1h48). En salle.