Trois réformes concrètes pour lutter contre l'abstention

L’abstention aux élections départementales et régionales –à hauteur de 68%- est une menace pour la République et la démocratie. Paradoxe français, nos concitoyens n’ont jamais autant ignoré les urnes –surtout dans les quartiers populaires–...

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Un électeur dépose son bulletin dans un bureau de vote au Puy-en-Velay, pour le 1er tour des élections régionales, le 20 juin 2021. (Photo by THIERRY ZOCCOLAN/AFP via Getty Images)

L’abstention aux élections départementales et régionales –à hauteur de 68%- est une menace pour la République et la démocratie. Paradoxe français, nos concitoyens n’ont jamais autant ignoré les urnes –surtout dans les quartiers populaires– alors qu’ils n’ont jamais eu autant besoin de politique, en particulier locale. Nous l’avons vu durant la crise sanitaire: le rôle des collectivités de proximité a été conforté. Elles assurent en effet des missions essentielles à la vie de nos concitoyens, en matière de transports, de protection de l’environnement, de sécurité, d’éducation, de développement économique, de santé et de solidarité.

Restaurer la vitalité démocratique est une impérieuse nécessité. Les demi-mesures ne suffiront pas. Il est urgent de moderniser en profondeur notre système électoral, de revoir les modes de scrutin –illisibles pour nos concitoyens- et de rendre enfin plus digeste notre mille-feuille administratif… Qui est capable aujourd’hui de dire qui fait quoi?  

Trois idées de réforme pour y parvenir

- La 1ère, finalement la plus évidente et la plus efficace, consiste à restaurer la réalité du corps électoral. On estime en effet que 25 à 33% des électeurs sont mal inscrits, parce qu’ils le sont dans une ville qu’ils n’habitent plus. Si cela n’entraîne pas de difficultés pour la présidentielle où les candidats sont les mêmes partout sur le territoire, cela a des conséquences lourdes pour une élection locale. Il appartient à l’État –pourquoi pas via France Connect-, de procéder automatiquement au changement d’inscription sur les listes électorales dès lors qu’un changement d’adresse est effectué auprès du centre des impôts, de l’état civil ou des services de préfecture. Un pays comme l’Estonie a mis cela en pratique depuis longtemps, de même que le vote électronique. Il est temps de moderniser et de simplifier l’inscription électorale au même titre que toutes les modalités du vote (procuration, scrutin électroniques…)

- La deuxième réforme est relative à la création du conseiller territorial imaginé par Nicolas Sarkozy et proposée aujourd’hui par Xavier Bertrand. La concomitance des scrutins cette année a confirmé l’absurdité d’un système où les conseillers régionaux sont élus à la proportionnelle sur une liste départementale tandis que les conseillers départementaux sont élus au scrutin majoritaire nominal dans un canton… Le conseiller territorial permettrait de désigner un seul représentant pour siéger au Département et à la Région. Élu dans le cadre d’une circonscription cantonale, il serait connu et reconnu des électeurs. Je reste persuadé que la notoriété des candidats et leur engagement sur le terrain sont les clefs de la participation.

 

Après chaque élection, le constat reste le même et les citoyens grondent de plus en plus fort.

 

- La troisième réforme, à la fois la plus nécessaire et la plus difficile, vise à clarifier une fois pour toutes les compétences entre le Département et la Région. En cela, le conseiller territorial, siégeant dans les deux instances, pourra y concourir. Alors que le Gouvernement s’acharne sur sa loi 4D (projet de loi sur les collectivités), technique et sans vision aucune, il vaudrait mieux, après l’élection présidentielle, porter une nouvelle ambition de décentralisation. Elle consacrera des compétences exclusives, compréhensibles pour chaque échelon et permettra d’optimiser la gestion des deniers publics.

Après chaque élection, le constat reste le même et les citoyens grondent de plus en plus fort. Il est désormais urgent d’en tirer les conséquences et de prendre des mesures fortes. Sans cet effort de simplification et de clarification, nous ne pourrons réconcilier nos concitoyens avec leurs élus. Il en va triplement de notre cohésion sociale, territoriale, et de la vitalité du pacte républicain.

 

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