Trop anxiogène le Covid-19? La RTBF veut réduire sa place dans ses JT

BELGIQUE - “Ne pourrait-on pas parfois simplement diffuser des images un peu plus positives, porteuses d’espoir?” “Lancer des chiffres de telle façon est anxiogène″. Voici quelques-uns des messages reçus par la RTBF récemment. La Radio-télévision...

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La RTBF dispose de trois offres, une offre télévisuelle, une offre radio et une offre internet.

BELGIQUE - “Ne pourrait-on pas parfois simplement diffuser des images un peu plus positives, porteuses d’espoir?” “Lancer des chiffres de telle façon est anxiogène″. Voici quelques-uns des messages reçus par la RTBF récemment. La Radio-télévision belge francophone se voit reprocher d’être trop angoissante dans sa couverture médiatique de la crise sanitaire.  

La rédaction a donc décidé de réagir. Dans un article publié sur leur propre site internet ce lundi 18 janvier, cette dernière explique “s’être fixé un objectif, que le Covid n’occupe pas plus de la moitié des différents journaux”. 

Il faut dire que depuis quasiment un an maintenant, l’actualité liée au Covid-19 occupe une place prépondérante dans le quotidien des gens. “On essaie de faire deux ou trois sujets sur le Covid. Mais parfois, l’actualité nous rattrape”, reconnaît Xavier Mouligneau, éditeur du journal télévisé. 

Le constat est le même concernant les journaux radiophoniques. “Le timing des journaux parlés est relativement court, 15-16 minutes pour le 18h de La Première. Une fois qu’on a mis les sujets incontournables traitant du Covid, il ne reste souvent que peu de temps pour aborder d’autres thèmes”, explique Joëlle Meert, éditrice des Journaux Parlés de La Première et de Vivacité. 

Mais consciente de l’angoisse qu’engendre cette crise, la RTBF souhaite changer les choses, et cela s’est déjà traduit lors du JT du 12 janvier dernier. “Alors qu’on est à un moment où on se demande s’il y aura une troisième vague, nous avons consacré dix minutes au Covid sur 35, c’est donc une proportion largement diminuée. Nos autres émissions traitent d’autres sujets. Prenons le magazine ”#Investigation” où on a fait 3 sujets Covid sur une vingtaine d’enquêtes”, fait valoir Jean-Pierre Jacqmin, le directeur de l’information. 

 “Il faut qu’on puisse s’évader un peu”

Afin de dresser un premier bilan de la “stratégie du 50-50”, la RTBF a décidé de revisionner ses récents journaux télévisés et parlés. Résultat, l’objectif semble atteint sur les journaux parlés, principalement au sein des antennes régionales de la RTBF, à Liège par exemple. “Soit on a du 50-50, soit on arrive à 80% de sujets ‘non-Covid’”, détaille Anne Poncelet, la responsable éditoriale de l’antenne liégeoise. Avant d’ajouter: “On a toujours fait davantage dans la variété. C’est l’avantage de la proximité, on a une actualité judiciaire, politique, de grands chantiers, des projets immobiliers, des meurtres, de la culture, etc.”

Mais comment atteindre cet objectif sur le long terme pour les journaux télévisés, alors que l’épidémie ne cesse de faire parler d’elle? 

Pour Jean-Pierre Jacqmin, il faut “renforcer la couverture journalistique des solutions” et offrir “des éléments d’intérêt général, d’intérêt public, mais qui peuvent ouvrir la fenêtre quand on est en confinement”. Et de conclure: “Il faut qu’on puisse s’évader un peu. Et s’évader, je pense que ça peut exister par l’information”.

À voir également sur Le HuffPostComment la loi Sécurité globale peut compliquer mon travail de journaliste