UE : pourquoi Macron ne veut pas lancer de procédure d'exclusion de la Hongrie

HONGRIE -“Nous Européens, devons-nous poser des questions sur nous-mêmes” et déterminer “comment combattre” la dérive illibérale dans certaines sociétés post-communistes, a affirmé ce vendredi 25 juin Emmanuel Macron, à propos d’une loi hongroise...

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HONGRIE -“Nous Européens, devons-nous poser des questions sur nous-mêmes” et déterminer “comment combattre” la dérive illibérale dans certaines sociétés post-communistes, a affirmé ce vendredi 25 juin Emmanuel Macron, à propos d’une loi hongroise homophobe, tout en reconnaissant la difficulté pour l’Europe de répondre rapidement.

La législation hongroise controversée a suscité un débat d’une virulence inhabituelle lors d’un sommet des Vingt-Sept à Bruxelles, selon des participants. Cette loi a conduit 17 pays membres, dont la France et l’Allemagne, à interpeller dans une lettre les dirigeants de l’UE sur la nécessité de faire respecter les valeurs européennes.

Le président français a pour l’heure exclu toute procédure d’exclusion contre la Hongrie, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article. “On essaie de régler, de tenir au contact. Si on exclut tout de suite quand on a un problème, c’est un échec”, a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse à Bruxelles. Il a exclu aussi les sanctions financières.

Emmanuel Macron estime pour l’heure que la seule réponse à court terme est de “soutenir la procédure engagée par la Commission européenne, même si elle est lente, et de renforcer notre position dans l’opinion publique et les médias” dans ces pays les dirigeants “démocratiquement élus et soutenus par leur peuple”.

Une question “existentielle”

Pour lui, cette question des valeurs est pour l’Europe “existentielle, principielle”. “Quelle crédibilité aurions-nous si nous acceptions que ces valeurs soient sapées en notre sein? Comment dire alors à des Albanais, à des Serbes, ‘faites des efforts sur l’État de droit’ pour entrer dans l’UE?”, s’est-il écrié.

“Il y a une montée de l’illibéralisme dans les sociétés post-communistes” , qui “sape ce qui a construit le coeur des démocraties libérales occidentales”, a-t-il jugé, craignant de les voir attirées par des modèles russes ou chinois.

“C’est la tendance profonde de ces sociétés, pas de quelques dirigeants, il serait trop facile de pointer un dirigeant. Nous devons réfléchir à comment ces peuples en arrivent là”.

“Ça n’est pas un problème avec Viktor Orban (le Premier ministre hongrois, NDLR), ce n’est pas vrai”, a-t-il poursuivi, en appelant à être “dur avec les dirigeants et convaincant avec les peuples”.

“On doit réengager un travail avec les intellectuels des sociétés civiles, être plus présent dans la presse de ces pays, mieux soutenir ceux qui défendent les idées européennes, nous avons besoin d’une stratégie en la matière”, a-t-il plaidé. “Il faut un débat en profondeur, c’est un sujet qui doit sortir dans la Convention sur l’avenir de l’Europe”, a-t-il souhaité.

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