Ukraine: Poutine reconnaît l'indépendance des séparatistes prorusses

INTERNATIONAL - Nouvelle étape dans l’escalade sur le dossier ukrainien. Le président russe Vladimir Poutine a annoncé, ce lundi 21 février lors d’une déclaration à la télévision, que la Russie reconnaissait l’indépendance des séparatistes...

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Vladimir Poutine, le 21 février 2022 à Moscou.

INTERNATIONAL - Nouvelle étape dans l’escalade sur le dossier ukrainien. Le président russe Vladimir Poutine a annoncé, ce lundi 21 février lors d’une déclaration à la télévision, que la Russie reconnaissait l’indépendance des séparatistes prorusses en Ukraine.

“Je juge nécessaire de prendre cette décision qui était mûre depuis longtemps: immédiatement reconnaître l’indépendance de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk”, a-t-il déclaré, demandant au Parlement russe “d’approuver cette décision puis de ratifier les accords d’amitié et d’entraide avec les deux républiques”.

Au cours de sa longue allocution de plus d’une heure, le président russe a intimé à l’Ukraine de cesser immédiatement “ses opérations militaires” contre les séparatistes prorusses, “autrement toute la responsabilité de la poursuite de l’effusion de sang reposera totalement sur la conscience du régime en territoire ukrainien”.

Sanctions américaines contre les régions séparatistes

Cette décision ouvre la voie à un appel à l’aide à la Russie de la part de ces territoires en tant qu’États souverains et donc l’entrée de forces russes dans ces régions. Le scénario a un précédent : en 2008, le Kremlin a reconnu l’indépendance de deux “républiques” séparatistes prorusses en Géorgie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, après une guerre éclair contre Tbilissi, ex-république soviétique qui, comme l’Ukraine, ambitionne de rejoindre l’Otan.

À l’issue de cette annonce, les États-Unis, qui alertent depuis plusieurs jours sur une invasion imminente de l’Ukraine, ont annoncé des sanctions contre les régions séparatistes. Joe Biden va “publier un décret qui interdira tout nouvel investissement, échange ou financement par des personnes américaines à destination, en provenance ou dans les régions” prorusses de Donetsk et Lougansk, a indiqué sa porte-parole, Jen Psaki.

La Maison Blanche a également fait savoir que le président américain s’entretiendrait au téléphone avec Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz. Par ailleurs, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré lundi soir s’être entretenu avec Joe Biden de la décision de Vladimir Poutine. Mais aucune des deux parties n’a donné de détails sur son contenu.  

Dans la soirée, le président français a demandé la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité et des “sanctions européennes ciblées”, a indiqué l’Élysée. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait annulé dans la journée de lundi une visite en République démocratique du Congo et décidé de revenir précipitamment à New York en raison de l’aggravation de la crise autour de l’Ukraine.

“L’UE et ses partenaires réagiront avec unité, fermeté et détermination”

Le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen ont, quant à eux, assuré dans deux tweets séparés que “la reconnaissance des deux territoires séparatistes en #Ukraine est une violation flagrante du droit international, de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et des accords de #Minsk. L’UE et ses partenaires réagiront avec unité, fermeté et détermination en solidarité avec l’Ukraine”.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a annoncé son intention de soumettre aux ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne des mesures prévues dans le paquet de sanctions préparé en cas d’agression militaire de l’Ukraine par la Russie.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a, de son côté, dénoncé lundi reconnaissance de l’indépendance des régions séparatistes en Ukraine par Moscou comme “une violation flagrante de la souveraineté” du pays et une “répudiation” des accords de paix de Minsk.

Boris Johnson a assuré que le Royaume-Uni continuerait à faire tout son possible pour soutenir les Ukrainiens, au moyen notamment d’un “paquet de sanctions très robuste”, lequel sera déclenché dès que la Russie procédera à une “incursion” ou une “invasion” en Ukraine.

Pour la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, la reconnaissance de l’indépendance des régions prorusses met en exergue “la décision de la Russie de choisir la voie de la confrontation plutôt que le dialogue”. “Nous coordonnerons notre réponse avec les alliés”, a-t-elle ajouté sur Twitter. Le Royaume-Uni annoncera mardi ses sanctions contre la Russie.

Les accords de Minsk

Sur Twitter, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg “a condamne” la reconnaissance de l’indépendance des régions séparatistes par Moscou. “Cela mine les efforts de résolution du conflit et viole les accords de Minsk”, a-t-il ajouté, assurant que l’Otan “soutient la souveraineté de l’Ukraine et l’intégrité de son territoire”.

Le conflit entre les forces ukrainiennes et les séparatistes de Donetsk et Lougansk a éclaté il y a huit ans, dans la foulée de l’annexion russe de la péninsule de Crimée. Leur indépendance, proclamée à l’issue de référendums, n’est pas reconnue par la communauté internationale. La résolution du conflit, prévue par les accords de Minsk de 2015, est dans l’impasse, Kiev et séparatistes s’accusant mutuellement de ne pas les respecter.

Le Donbass est aussi au cœur d’une bataille culturelle entre Kiev et Moscou, qui soutient que cette région, de même qu’une large partie de l’Est ukrainien, est peuplée de russophones devant être protégés du nationalisme ukrainien.

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