Ultra : Le testament du Duc de Boulogne !
Même s’il ne traîne plus à Boulogne mais en Floride, le « Duc de Boulogne » qui tient son titre de noblesse d’un extrait de « Ouest Side » est une référence dans le rap français. Booba sur le trône ? Sans prendre aucun parti, ni faire preuve...
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Même s’il ne traîne plus à Boulogne mais en Floride, le « Duc de Boulogne » qui tient son titre de noblesse d’un extrait de « Ouest Side » est une référence dans le rap français.
Booba sur le trône ?
Sans prendre aucun parti, ni faire preuve d’aucune subjectivité, qu’on soit plutôt Kaaris, Booba, Rohff,ou la Fouine, il est indéniable que ces rappeurs ont façonné le rap qu’on connaît aujourd’hui. Pour Booba ce sera la longévité et le côté avant-gardiste. Oui le « DUC » a ramené l’autotune avec 0.9, supporté la Trap Music avec Kaaris et « Future« , et il a même confectionné la chanson urbaine avec « Petite Fille« . Les rappeurs s’influencent du Duc sans le savoir comme ils se battent pour savoir si Kaaris a « ramené ou pas la lumière à Sevran« . En tout cas, Therapy et Kaaris ont été à l’origine avec l’appui d’un certain B2O du plus gros mouvement d’américanisation du rap français avec la Trap. Et rassurez vous, Booba aussi « sait faire de la Trap de merde » (Booba – Pinocchio).
Booba : La défaite du 92i ?
Mais Booba a aussi un caractère de cochon. Avec le 92i, son label il lance des artistes exceptionnels comme Benash, Damso, Shay et Siboy. Le rappeur du 92i s’est peut être acheté « une son-mai » avec l’argent d’Ipséité« , mais tous ses artistes ont quitté le navire. Shay part en de bons termes, Damso prépare la guerre à coup de featurings, tandis que Benash a été évangélisé et promeut un rap chrétien. A part la seule Shay qui est aussi liée au Duc par l’intermédiaire de son frère beatmaker (renommé) tous sont partis en croisades… Et on sait qu’elles ne sont pas toujours heureuses.
Alors on se met dans la tête du leader du 92i. Depuis « Temps Mort » en 2002, le Duc a tout raflé sauf des Victoires de la Musique. Sa vision de la vie l’a un peu éloigné de ce genre de podium. Dans « 4G« , il tente une rime improbable qui passe inaperçue : « J’te traite comme négro dans plantation / 400 ans d’fouet t’as pas retenu la leçon« . Autant dire que si la rime ne venait pas de lui, il serait devenu le nouveau Bassem. Mais on connaît le DUC, et on sait lire entre les lignes.
Donc le Duc, « impertinent » comme un certain Fabe se dit « j’ai tout réussi sauf le 92i« … Donc lorsqu’il annonce que Ultra est son dernier album. Il annonce pas à pas tous les featurings qui viendront à l’appui du projet. Et dans ces featuring, à part les deux fidèles Maes, et Gato, les autres seront les jeunes talents qui représenteront le son label Piraterie Music.
Ultra : le testament
Et la technique n’est pas nouvelle. Le DUC lance avec des featuring. Il l’a fait pour Bramsito avec « Sale Mood » à l’époque, avec Maes sur « Madrina » même si étrangement il n’est pas signé chez lui, et … même si ça relève de la polémique avec Kaaris sur « Kalash« . Donc il invite tous ses artistes à venir réaliser un featuring chez lui. Le pari est risqué. La plupart des grosses têtes tentent de réunir le plus possible de grosses têtes (!) autour de leur projet. Et les albums de rap ressemblent clairement aujourd’hui à des gangs bangs artistiques. Pour Booba, l’album sera familial.
On connaissait Bramsito et JSX qui avait déjà featé avec le Boss sur « Pompéi« . Le titre « Mona Lisa » avec ce dernier est aussi apocalyptique que « Pompéi » par ailleurs. A croire que le rappeur se complaît dans la noirceur comme un certain d…Chut. Bramsito a déjà imposé son style par ailleurs, entre chant, love et réalité. Il a une signature à part dans le Rap game. On est heureux de retrouver SDM et Dalla qu’on connaît un peu moins bien sur des titres qui leur ressemblent vraiment.
C’est ça aussi la force de cet « Ultra » ! En présentant ces artistes un par un, Booba arrive aussi à déployer l’ensemble de son répertoire. Les artistes sont différents, et B2O maîtrise tous les styles. Grosse surprise avec Ella, une Khâgneuse que B2O est parti chercher à la sortie de la prépa L. Son talent pour les lettres et son style lui assurent une place dans le rap qu’elle n’a absolument pas besoin de légitimer.
Avec « Ultra« , Booba fait comme Dre avec « Compton« , il laisse son testament, il lègue le Rap Game à ses héritiers. Il n’y aura pas de guerre de successions. Mais entre le 92i, les anciens, et Piraterie Music, les nouveaux, le rappeur aura même réussi à laisser son empreinte, chose que la première génération de rappeur n’a pas réussi à faire. « Longue Vie« .
L’article Ultra : Le testament du Duc de Boulogne ! via @ Urban Tracks.