Un confinement à Paris? La mairie calme le jeu après les critiques

POLITIQUE - L’annonce a fait l’effet d’une petite bombe ce jeudi soir, le 25 février: pour pallier les atermoiements du gouvernement face à la dégradation des indicateurs sanitaires en Île-de-France, la mairie de Paris entendait proposer au...

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La mairie de Paris calme le jeu après une pluie de critiques sur sa proposition de confinement (photo d'illustration prise le 18 mars 2020)

POLITIQUE - L’annonce a fait l’effet d’une petite bombe ce jeudi soir, le 25 février: pour pallier les atermoiements du gouvernement face à la dégradation des indicateurs sanitaires en Île-de-France, la mairie de Paris entendait proposer au préfet de confiner la capitale et sa périphérie pour trois semaines. 

“L’une des options que nous souhaiterons mettre sur la table, c’est plutôt qu’un confinement le week-end, un confinement tout court”, expliquait le premier adjoint Emmanuel Grégoire sur franceinfo, en prônant “des mesures volontaristes, courageuses qui offrent de la visibilité de réouverture y compris aux restaurants, aux cafés, aux lieux de culture” plutôt que la situation hybride actuelle, marquée par un couvre-feu à 18 heures “très contraignant” à ses yeux et trop peu efficace face au Covid-19.

Mais quelques heures et une flopée de critiques plus tard, le bras droit d’Anne Hidalgo se montre nettement moins offensif sur la question. ”Ça n’a jamais été une proposition, j’ai fait trois interventions médiatiques hier soir, ça n’a jamais été une proposition, c’est une hypothèse que nous souhaitons mettre sur la table”, a-t-il tenté de préciser ce vendredi matin devant la presse.

Pluie de critiques locales

Mais que s’est-il passé entre ces deux prises de parole? La demande, proposition ou hypothèse, c’est selon, formulée par Emmanuel Grégoire a suscité une réprobation quasi unanime, au niveau local, mais pas seulement.

Le groupe d’opposition au conseil municipal Changer Paris (Républicains, centristes et indépendants) a par exemple dénoncé une proposition “aberrante”, dès jeudi soir sur son site. “Prétendre confiner Paris sans tenir compte de ses voisins est un non-sens absolu: le virus ne s’arrête pas aux portes du périphérique!”, fustigent les élus de droite et du centre parisiens qui reprochent à Anne Hidalgo d’avoir fait cette proposition “sans aucune concertation, ni avec les maires d’arrondissement, ni avec les élus des communes limitrophes”.

Même agacement du côté de la présidente de région Valérie Pécresse. La possible future candidate à la primaire de la droite qualifie “d’illusions” d’éventuelles décisions sanitaires prises “au niveau départemental en Île-de-France dans une déclaration au Parisien. 

À droite comme à gauche, les maires d’arrondissements ou autres élus locaux raillent une proposition solitaire en forme de coup de com’. “Visiblement madame Hidalgo a pris la décision de faire cette annonce sans aucune concertation, ni des maires d’arrondissement, ni des départements limitrophes. C’est vraiment un coup de com’ pour faire parler d’elle pour sa campagne présidentielle”, écrit par exemple la conseillère municipale insoumise Danielle Simonnet ce vendredi sur les réseaux sociaux. 

Le gouvernement réservé

Dans le même temps les maires Les Républicains du XVe arrondissement, Agnès Evren ou du XVIIe, Geoffroy Boulard fustigent de plateau en plateau, une situation “de grand n’importe quoi”, “une totale improvisation” ou une ”annonce faite en catimini, prise à la va-vite.”

La riposte est donc particulièrement violente sur la scène locale, mais les critiques ne s’y limitent pas. Interrogé sur la question ce vendredi, le porte-parole du gouvernement a expliqué que cette option serait ”étudiée” dans le cadre d’une concertation avec les élus, tout en émettant plusieurs réserves, sur la fermeture des écoles ou la durée des restrictions. 

“Il y a assez peu de scientifiques qui considèrent que, avec un confinement de trois semaines, on peut terrasser le virus et tout ouvrir, comme l’ont dit les élus de la mairie de Paris”, a prévenu Gabriel Attal sur France Inter, avant cette autre mise en garde: “On a un objectif, c’est de laisser autant que possible les écoles ouvertes et donc je comprends que, désormais, la mairie de Paris appelle à fermer les écoles, c’est vraiment pas une décision anodine.”

Le ministre des Transports Jean-Baptise Djebbari s’est quant à lui montré plus mordant, sur LCI, à l’égard de la majorité socialiste menée par Anne Hidalgo. “Anne Hidalgo a probablement des capacités visionnaires en matière scientifique et épidémiologique que je n’ai pas”, a-t-il lâché, appelant “chacun à avoir un peu d’humilité.”

Que dit la mairie de Paris?

Dans ce contexte, le rétropédalage de la mairie de Paris suffira-t-il à éteindre ce début d’incendie? C’est en tout cas ce qu’a tenté de faire Emmanuel Grégoire ce vendredi matin, en précisant ou atténuant ses propositions. En cas de confinement, “nous sommes favorables au maintien de l’ouverture des écoles, c’est très important pour les enfants”, a-t-il tenu à indiquer notamment, en réponse aux doutes formulés par Gabriel Attal. 

“Nous ne proposons pas de mettre en œuvre le confinement à Paris d’abord, parce que cette décision relèvera de l’exécutif national, mais nous pensons que la politique des demi-mesures avec des résultats très contestables a une forme de fin de cycles”, a-t-il également expliqué, en ajoutant, dans un souci de concertation: “Il faut que nous discutions des modalités pratiques de ce confinement, s’il était formulé ainsi.”

Pas question toutefois d’accepter un éventuel confinement le week-end, comme celui mis en œuvre par le gouvernement à Nice et Dunkerque. Invoquant “la question de l’acceptabilité” et le rejet du seul “prisme un peu utilitariste de l’activité économique”, Emmanuel Grégoire a précisé que “la maire dira son avis négatif” sur cette option. Pour l’instant, Anne Hidalgo reste très silencieuse.

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