“Un petit frère”, un chronique sociale bien trop scolaire
Comment gravir la marche du second long métrage ? Quand ils·elles arrivent à le financer (et c’est déjà une gageure), les cinéastes sont face à un choix : tout raser et aller ailleurs ou creuser le même sillon. Dans Un petit frère, sélectionné...
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Comment gravir la marche du second long métrage ? Quand ils·elles arrivent à le financer (et c’est déjà une gageure), les cinéastes sont face à un choix : tout raser et aller ailleurs ou creuser le même sillon. Dans Un petit frère, sélectionné en compétition après sa Caméra d’or il y a cinq ans pour Jeune femme, Léonor Serraille ne choisit pas, ou plutôt elle choisit les deux. Elle veut l’ailleurs et le sillon, avoir la meilleure note partout.
Mais bien qu’Un petit frère se regarde sans déplaisir et dans sa 1ère partie même avec un vif intérêt, l’application que met le film à s’assurer, ou nous assurer, qu’il passe haut la main l’obstacle du second film finit par donner l’impression qu’il déroule plus un programme de campagne qu’il n’essaie d’être un film.
Il épouse d’abord la vie d’une jeune mère célibataire débarquée de Côte d’Ivoire avec ses deux garçons. À Paris, puis à Rouen et aux sons des années 1980, elle enchaîne les aventures sentimentales. Mais à peine s’est-on attachée à elle (et à Annabelle Lengronne, son espiègle interprète) qu’on nous projette une décennie plus tard aux côtés de son fils (solide Stéphane Bak) qui échoue à réaliser son rêve d’enfant. Il se conclut enfin avec le petit dernier, devenu adulte (Ahmed Sylla), qui est lui parvenu à devenir prof de philo, mais qui subit malgré tout les délits de faciès d’une police raciste.
Méritocratie française
À mesure qu’Un petit frère grandit, il se recroqueville dans un réalisme social qui fait penser au cinéma de Philippe Faucon, sans son unique justesse. Au contraire, Serraille multiplie les scène gênantes, elle fait prendre à son actrice un accent ivoirien très marqué alors qu’elle l’a complètement abandonné dans la scène suivante et met en scène une soirée où Stéphane Bak danse pieds nus, le visage couvert de peinture tribale sur un morceau d’électro mâtiné d’afro-beat.
D’abord porté par une belle et singulière énergie qui rappelle son 1er film, Serraille se perd dans une certes louable, mais maladroite chronique sociale battant en brèche la méritocratie à la française. Sur le papier ambitieux, Un petit frère a beaucoup d’envies mais peine à en faire du cinéma.
Un petit frère de Léonor Serraille, avec Annabelle Lengronne, Ahmed Sylla, Stéphane Bak