Un printemps sous le signe du cinéma précieux de Dominique Cabrera
Il y a dans Dominique Cabrera. L’intime et le politique, riche ouvrage consacré à la cinéaste, un très beau texte d’Annie Ernaux dans lequel l’écrivaine se remémore sa 1ère vision de Demain et encore demain, film documentaire qui appartient...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
Il y a dans Dominique Cabrera. L’intime et le politique, riche ouvrage consacré à la cinéaste, un très beau texte d’Annie Ernaux dans lequel l’écrivaine se remémore sa 1ère vision de Demain et encore demain, film documentaire qui appartient à la veine autobiographique de Cabrera, qui a, aussi, réalisé des fictions. En 1995, celle-ci décide de filmer chaque jour d’une année qui s’ouvre sur une dépression.
Cabrera y filme la rue depuis sa fenêtre, son fils, son amant, une femme endormie dans le métro, une jacinthe, sa mère, la préparation d’un repas, mais aussi elle-même, une partie de son visage, son reflet dans un miroir…
>> A lire aussi : L’écriture, les femmes, les Gilets jaunes : entretien avec Annie Ernaux
Le temps suspendu
Tout ce qui fait le plus banal du quotidien, ou le plus intime de la vie (une chambre après l’amour ; une dispute avec son enfant), ici encapsulé par sa caméra, est extirpé de l’oubli ou du secret et devient le témoin d’une existence, d’un temps suspendu.
Six ans plus tard, dans Grandir (2013), autre grand film d’écriture de soi, Cabrera confesse, en parlant de ses proches, qu’elle les filme plus qu’elle ne les regarde, ne pouvant s’empêcher d’enregistrer, quasi maladivement, leur présence. Pour “que ça reste”.
En 1992, dans Chronique d’une banlieue ordinaire, elle fait le portrait des habitant·es d’une tour de Mantes-la-Jolie, prête à être démolie. C’est cette persistance, cet engagement du regard, incapable de regarder autrement que par l’œilleton de sa caméra, tourné vers l’intime pour mieux voir les autres et le monde, qui fait la si grande beauté du cinéma de Dominique Cabrera.
Dominique Cabrera. L’intime et le politique sous la direction de Julie Savelli (De l’Incidence Editeur), 460 p., 26 €
Dominique Cabrera, l’intégrale documentaire par la Bpi du Centre Pompidou, en ligne du 3 au 15 mai
A venir programmation des 5 films de fiction de Dominique Cabrera à la Cinémathèque française, Paris – dates à préciser