Un Tour de France au féminin pour dynamiser la mixité dans le cyclisme à l’échelle locale
Ce samedi 17 juin, les coureuses de Donnons des Elles au vélo J-1 arriveront aux Champs Elysées. Cette septième édition a été l’occasion, pour Aline Clément, Céline Lauret et les autres ambassadrices, de mettre en lumière la pratique du cyclisme...
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Ce samedi 17 juin, les coureuses de Donnons des Elles au vélo J-1 arriveront aux Champs Elysées. Cette septième édition a été l’occasion, pour Aline Clément, Céline Lauret et les autres ambassadrices, de mettre en lumière la pratique du cyclisme au féminin en région. Rencontre.
Un jour avant leurs homologues masculins, les cyclistes de Donnons des Elles au vélo J-1 se sont engagées sur les routes du Tour de France pour promouvoir le cyclisme au féminin. 21 étapes et 3400 km. Leur parcours est exactement le même que celui des hommes. Ambassadrice des Vosges, Aline Clément a rejoint le projet en 2018 pour le défi sportif et pour faire évoluer les mentalités et les réalités. Professeure d’EPS en collège, elle s’engage constamment auprès de ses élèves pour la mixité dans le sport.
Une fête populaire
Lors du lancement de ce projet, le but ultime était de relancer une course par étapes pour les cyclistes professionnelles. Le dernier Tour de France féminin avait couronné Jeannie Longo en 1989. Depuis, les coureuses professionnelles étaient privées de cette course mythique. En 2020, Amaury Sport Organisation a annoncé le retour de cette course par étape. Objectif atteint pour l’association basée à Evry. Face à l’engouement grandissant, mettre un terme à l’aventure était inconcevable. Le projet se réinvente. Désormais, il est axé autour du sport-santé et du développement du cyclisme au féminin en région.
Les organisateurs ont souhaité transformer ce J-1 en une grande fête populaire du vélo. L’objectif est de mettre en place des évènements dans les régions « de manière à mobiliser les gens autour du cyclisme féminin et à fédérer des petits groupes de femmes qui n’osent pas rouler ou qui ne roulent peu », explique Aline Clément, fondatrice de Donnons des Vosgi’Elles au vélo. La pandémie n’a pas gâché la fête. En 2020, le J-1 s’était élancé un mois avant le lancement officiel de la Grande Boucle. Cette modification du calendrier s’est révélée être une chance. « Les collectivités avaient à cœur de créer de l’animation dans leur ville. On a pu aussi les inviter à se mobiliser pour être ville d’accueil au départ ou à l’arrivée du Tour de France féminin. »
Des évènements régionaux pour développer le cyclisme
A l’instar de Solène Marquet en Auvergne et de Céline Lauret en Lozère, Aline Clément a créé une aile vosgienne. Ces ambassadrices organisent dans leurs régions respectives des animations sportives. « Le but c’est de démocratiser la pratique du sport, de faire changer les mentalités dans le monde sportif », déclare Céline Lauret, présidente des Loz’Elles.
Tous les samedis, les Elles d’Iso arpentent les routes du Puy-de-Dôme, en fonction de leur niveau. De leur côté, les Loz’Elles se sont élancées en amont d’une étape du Tour Cycliste Féminin International de l’Ardèche. « On avait parcouru ensemble 130 km. Des femmes n’avaient jamais roulé plus de 50km », affirme fièrement Céline Lauret. Certains membres se sont même engagés sur quelques étapes de la Grande Boucle. Les amateurs de cyclisme peuvent se joindre à ces coureuses, le temps d’une étape voire de plusieurs.
Cette année, le Tour de France ne passait pas dans le Grand Est. Aline Clément a donc eu l’idée d’importer une étape dans les Vosges. Le samedi 26 juin, deuxième étape du J-1, les coureuses reliaient Perros-Guirec au Mûr de Bretagne. Le même jour, à 800 km de là, un peloton d’une trentaine de personnes dans les Vosges s’engageait dans un parcours avec la même distance (182 km) et le même dénivelé (2 300 m) qu’en Bretagne. Etape jumelle appelée Epinal-Mur de Mortagne avec une double ascension pour le final. Presque identique à l’étape bretonne. Hommes, Femmes, bénévoles, collectivités. Tous se sont mobilisés de manière à créer un évènement vosgien autour du cyclisme féminin. « Finalement le Tour et le J-1 sera un peu passé par les Vosges », se réjouit Aline Clément.
Développer la pratique féminine sportive
Pour l’aider dans son combat pour la mixité dans le sport, la grimpeuse vosgienne a fait appel à sept sportives vosgiennes de haut-niveau. Accompagnatrice montagne, traileuse, VTT, biathlon, ski de fond, course à pied et cycliste. Ensemble, elles forment les Vosgi’Elles. Elles ont organisé quatre évènements pour donner le gout de l’effort à des femmes ne pratiquant pas ou peu de sport. Initiation au trail et au cross fit, sortie VTT et reconnaissance partielle de l’étape jumelle au départ d’Epinal. Pour l’instant, le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux fonctionnent pour mobiliser les femmes. Mais leur prochain défi va être d’atteindre la femme qui ne pratique pas de sport et qui n’est pas en lien avec des sportives. « L’objectif est qu’une pratique sportive régulière s’installe chez le plus grand nombre possible de femmes sur le territoire vosgien », conclu-t-elle. Novices ou confirmées, ces ailes locales de l’opération Donnons des Elles au vélo sont ouvertes à toutes et à tous.
Crédit photo : Germain Hazard
L’article Un Tour de France au féminin pour dynamiser la mixité dans le cyclisme à l’échelle locale via @ Les Sportives.