Une candidate voilée aux départementales met LREM dans tous ses états

POLITIQUE - Stanislas Guérini a-t-il tweeté trop vite? Plusieurs élus de La République en marche reprochent au patron de leur formation d’avoir répondu à Jordan Bardella sur les réseaux sociaux, lequel interpellait Marlène Schiappa à propos...

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En répondant à Jordan Bardella sur la présence d'une candidate voilée, Stanislas Guérini a provoqué des réactions indignées de membres de La République en marche.

POLITIQUE - Stanislas Guérini a-t-il tweeté trop vite? Plusieurs élus de La République en marche reprochent au patron de leur formation d’avoir répondu à Jordan Bardella sur les réseaux sociaux, lequel interpellait Marlène Schiappa à propos d’une affiche de campagne pour les prochaines élections départementales dans l’Hérault. Des bisbilles qui se sont invitées dans la réunion de groupe des députés LREM ce mardi matin.

Sur le document, pointé du doigt par le numéro deux du Rassemblement national, Sara Zemmahi, candidate remplaçante dans le canton de Montpellier 1 porte un voile sous le slogan “Différents mais unis pour vous!”

Inacceptable pour Stanislas Guérini. Le député de Paris a ainsi expliqué, lundi 10 mai au soir, sur les réseaux sociaux, que “les valeurs portées par LREM ne sont pas compatibles avec le port ostentatoire de signes religieux sur un document de campagne électorale”, en réponse au message du bras droit de Marine Le Pen, tête de liste du RN en Île-de-France pour régionales.

Stanislas Guérini menace

Et le délégué général du parti fondé par Emmanuel Macron d’enfoncer le clou, promettant à ces candidats le retrait du soutien de la formation présidentielle s’ils décidaient de garder cette photo, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Depuis, le message du patron des marcheurs a été relayé par Marlène Schiappa, la ministre déléguée à la Citoyenneté et par plusieurs élus de la majorité. C’est le cas du député de l’Hérault, Nicolas Démoulin lequel lance, toujours sur Twitter: “trop éloigné de l’idée que je me fais de la laïcité. Ce sera sans moi.”

Son collègue de l’Eure-et-Loir Guillaume Kasbarian rappelle, pour sa part, que lorsque “on est un élu de la République (ou quand on aspire à le devenir), on représente tous les Français.” ”À ce titre, on réserve ses éventuelles convictions religieuses à son intimité personnelle. Ligne de conduite républicaine classique, qui devrait faire largement consensus”, estime-t-il. Même position pour Aurore Bergé, la députée des Yvelines, partisane d’une ligne “dure” sur la laïcité.

Le choix de Stanislas Guérini est également assumé par le porte-parole du gouvernement. Gabriel Attal a confirmé, ce mardi, sur France Inter, que “pour LREM, effectivement, on ne souhaite pas présenter de candidats qui s’affichent sur des documents officiels de campagne avec un signe ostensible religieux.” “C’est une question de choix politique”, a-t-il avancé, en rappelant les positions de Martine Aubry ou Jean-Luc Mélenchon en 2010, quand ils avaient critiqué le fait que le NPA présente une candidate voilée dans le Vaucluse.

Des critiques sur le fond et la forme

Mais derrière ces soutiens, le patron des marcheurs est loin de faire l’unanimité avec son message, sur la forme, comme sur le fond alors qu’il a mis moins de deux heures, mardi soir, à répondre à l’interpellation de Jordan Bardella sur les réseaux sociaux. Et comme depuis le début de cette polémique, c’est notamment sur Twitter que se déroule la fronde.

“L’extrême droite ne doit pas dicter notre agenda politique, et encore moins les règles électorales. Aucun texte de loi n’interdit le port de signes religieux dans une campagne électorale ou lors d’un mandat”, a par exemple tenu à rappeler la députée du Val-d’Oise Cécile Rilhac sur les réseaux sociaux, avant que sa collègue Stella Dupont en rajoute une couche, dans le même esprit: “la loi, rien que la loi! Le port du voile n’est pas interdit aux candidats aux élections françaises. C’est le choix de chacun: candidats et électeurs.”

Pour la députée du Val d’Oise Naïma Moutchou, “écarter cette candidate serait une discrimination”. “Le mépris du droit, c’est l’agenda du RN. Pas le nôtre”, a-t-elle ajouté, toujours sur Twitter, quand la députée de l’Hérault Coralie Dubost enfonçait le clou sur Radio J: “je suis en désaccord avec mon parti politique. Lorsque vous avez une jeune femme ingénieure, qui fait des heures de bénévolat, qui s’engage dans un parti pour porter des valeurs progressistes, qu’elle soit voilée ou non, elle a toute sa place chez nous”.

Stanislas Guérini reconnaît une “erreur”

Des divisions qui se sont aussi exprimées en réunion de groupe ce mardi matin. Selon nos informations, le député LREM de la Vienne Sacha Houlié a ouvert le bal en exprimant à Stanislas Guérini son profond désaccord. “Si c’est légal, alors on va nous demander de changer la loi”, a fait valoir l’élu venu la gauche, plaidant pour la liberté de conscience: “je suis plus Édit de Nantes que nuit de la Saint-Barthélémy...”

Sacha Houlié a également reproché au patron de LREM d’avoir répondu directement à Jordan Bardella, ce qui revient à “nier la raison même d’En Marche”. Autre reproche fait au député de Paris, le fait d’avoir livré les candidats figurant sur cette affiche ”à la vindicte” des réseaux sociaux

De son côté, Stanislas Guérini a reconnu avoir fait “une erreur”, en répondant “trop vite” au numéro 2 du RN... sans se renier sur le fond. Le patron des marcheurs a ainsi rappelé la ligne qu’il compte préciser dans un communiqué: “pas d’affichage de signe ostentatoire sur du matériel électoral.” Suffisant pour calmer les critiques?  

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