Une quatrième vague de Covid est "possible", mais elle sera différente des précédentes

SCIENCE - Avec un taux d’incidence qui n’a jamais été aussi bas depuis 9 mois, Jean-François Delfraissy a prédit ce mardi 8 juin sur RTL “un été qui va globalement bien se passer si on ne fait pas trop de bêtises”. Mais juste après, le président...

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SCIENCE - Avec un taux d’incidence qui n’a jamais été aussi bas depuis 9 mois, Jean-François Delfraissy a prédit ce mardi 8 juin sur RTL “un été qui va globalement bien se passer si on ne fait pas trop de bêtises”. Mais juste après, le président du Conseil scientifique sur le Covid-19 se montre bien moins optimiste: “je pense qu’il y aura une reprise en septembre ou en octobre”.

“On peut l’appeler 4e vague, mais elle sera très différente des 1ères vagues, car on aura la vaccination”, a-t-il estimé. Si le risque d’une reprise à l’automne, avec l’arrivée du froid, est bien connu, ce qui inquiète Jean-François Delfraissy est plus spécifique: l’arrivée en France du variant delta (indien).

Et de prendre en exemple la situation britannique où ce nouveau variant du coronavirus plus contaminant, potentiellement plus dangereux et échappant en partie à l’immunité et aux vaccins, s’est imposé depuis quelques semaines. À tel point que plusieurs chercheurs estiment qu’une nouvelle vague de contaminations est en cours depuis que le variant delta est devenu majoritaire au Royaume-Uni.

Une vague “très différente”

Pour l’instant, la France est loin de cette situation. Mais le variant delta (indien) a déjà été repéré sur le territoire. Pire, dans certains départements, comme dans les Landes, il circule sans que l’on puisse remonter les chaînes de contamination. “Je crains que nous nous trouvions pendant l’été ou à la rentré face à, nous aussi, un switch, avec la disparition du variant anglais pour aller vers le variant indien”, a explicité Jean-François Delfraissy.

Mais même si ce variant s’imposait et que les contaminations repartaient à la hausse, le président du Conseil scientifique pense que cette 4e vague sera “très différente des 1ères vagues, car on aura la vaccination”.

On perçoit déjà cet effet dans les villes britanniques les plus touchées par le variant delta. Si les cas explosent chez les jeunes, ils restent quasi-inexistants chez les 60 ans et plus, comme le montre le graphique ci-dessous du journaliste John-Burn-Murdoch.

Le vaccin est donc efficace, mais moins que sur le variant alpha (anglais), alertent les autorités de santé britanniques. Dans leur dernier rapport, elles estiment, avec un niveau de confiance haut, que les vaccins sont un peu moins efficaces face au variant. C’est surtout l’efficacité avec une seule dose qui est diminuée.

Pour la France, Jean-François Delfraissy pense donc qu’à la rentrée, si une bonne partie de la population est vaccinée, nous n’aurons pas atteint une proportion suffisante de personnes entièrement vaccinées pour avoir une immunité collective et le variant delta pourra circuler. Mais il trouvera moins de monde susceptible d’être contaminé, notamment chez les personnes âgées les plus à risque, déjà massivement vaccinées. Ce qui devrait, en tout état de cause, diminuer le bilan humain de cette possible quatrième vague.

Dans le futur, le professeur Delfraissy assure qu’“on va aboutir à un moment donné à ce que le virus devienne comme les autres virus de type corona, (soit) un virus saisonnier”. “Est-ce qu’on va y arriver dès l’hiver 2022 ou est-ce qu’il va nous falloir deux ans, je ne sais pas”, ajoute-t-il.

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