Une reprise épidémique liée au variant anglais cet été? Les scénarios de l'Institut Pasteur

CORONAVIRUS - Des éclaircies à l’horizon. Alors que la France a entamé cette semaine la deuxième étape de son déconfinement, avec notamment les réouvertures des terrasses, musées, cinémas et commerces non-essentiels, les perspectives pour la...

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Dépistage à l'aéroport de Nice, le 1er mars 2021

CORONAVIRUS - Des éclaircies à l’horizon. Alors que la France a entamé cette semaine la deuxième étape de son déconfinement, avec notamment les réouvertures des terrasses, musées, cinémas et commerces non-essentiels, les perspectives pour la période estivale s’annoncent plutôt encourageantes. 

Ce samedi 22 mai, dans une mise à jour de ses scénarios, publiée sur son site, l’Institut Pasteur se dit confiant face à l’été qui vient. En intégrant à ses données “l’accélération de la décroissance de l’épidémie et de la vaccination” des dernières semaines, l’Institut estime qu’il ne devrait pas y avoir de “reprise importante de l’épidémie liée au variant B.1.1.7″, le variant dit “anglais” devenu ultra-majoritaire en France.

Il pose néanmoins plusieurs conditions pour que ce scénario optimiste se réalise: une augmentation de la vaccination et la poursuite de la décrue des infections et hospitalisations jusqu’au 9 juin, prochaine étape du déconfinement qui comprend entre autres un assouplissement des jauges, du télétravail et un couvre-feu repoussé à 23h.

Des perspectives déjà évoquées par le professeur Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique, ce vendredi. “Si on arrivait à descendre au 15 juin en dessous des 5000 cas, à 200-100 hospitalisations par jour, on basculerait vraiment dans une nouvelle ère de l’épidémie. On serait dans un autre schéma qui nous permettrait de passer un été beaucoup plus tranquille”, a-t-il déclaré sur BFMTV.

Un autre scénario, moins optimiste

Dans le cas où ces conditions ne seraient pas remplies, l’Institut Pasteur se fait l’écho de conditions épidémiologiques nettement moins optimales. “Si la décrue s’arrête suite à la deuxième étape du calendrier de réouverture le 19 mai et que les taux de transmission repartent à la hausse dès cette date, la situation épidémiologique durant l’été est plus incertaine. Dans ce scénario, un rebond épidémique cet été ne pourrait être exclu”, indique-t-il ainsi.

Un rebond qui “dans tous les scénarios resterait plus petit que la 3e vague”, mais dont l’ampleur dépendrait des taux de transmission entre la mi-mai et la fin juin, du rythme de la vaccination, mais aussi d’une possible transmissibilité accrue du variant anglais. 

Arnaud Fontanet, a jugé lui que si le nombre de cas stagnait entre 10.000 et 15.000 par jour -il était de 15.415 jeudi-  “on ne peut pas dire ce qui se passera pendant l’été parce qu’un variant de type indien qui arriverait en territoire français pourrait rendre la situation difficile”, a-t-il poursuivi, tablant également sur une vaccination de 60% de la population nécessaire pour “entrer dans des zones beaucoup plus confortables”.

Saisonnalité et variants

Dans les deux cas, l’Institut Pasteur précise que les projections ont été faites avec comme paramètres les conditions de contrôle de l’été 2020. À cette période, les discothèques, entre autres n’avaient pas rouvert, mais le port du masque n’était pas encore généralisé, et les tests de dépistage moins accessibles. “Il est probable que les conditions de transmission en mai-juin soient à mi-chemin entre celles de l’hiver et celles de l’été (du fait de facteurs climatiques ou en termes d’interactions sociales)”, note-t-il également. 

Par ailleurs, aucun des deux scénarios ne prévoit l’émergence d’un variant qui résisterait aux vaccins et qui “pourrait compliquer la situation”. Enfin l’Institut Pasteur rappelle que de grandes différences peuvent néanmoins subsister entre les régions. “Certaines régions comme l’Ile-de-France ont une proportion plus importante de leur population qui a été infectée, ce qui pourrait en partie les protéger”.  

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