“Vacances” : porté par Géraldine Nakache et Andranic Manet, un très bel objet cinématographique aux confins de l’étrange
Une quadragénaire, Marie (jouée par Nakache, à contre-emploi), part en vacances avec ses trois enfants et la fille de son mari, Marcel, qui les laisse partir seul·es au dernier moment. Iels vont passer quelques semaines dans les landes, dans...
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Une quadragénaire, Marie (jouée par Nakache, à contre-emploi), part en vacances avec ses trois enfants et la fille de son mari, Marcel, qui les laisse partir seul·es au dernier moment. Iels vont passer quelques semaines dans les landes, dans une vieille maison de famille dont Marcel a hérité, mais qui ne bénéficie d’aucun confort moderne (pas de connexion Internet, pas même de ligne de téléphone).
Marie, le cheveu terne et tombant, est vite au bout de sa vie. Deux ados, un pré-ado flippé et un bébé, ça fait beaucoup. Le soir, elle rejoint une cabine pour tenter de causer à Marcel, qui ne répond jamais. Parfois, elle répète à qui veut bien l’entendre qu’on l’a déjà diagnostiquée folle, sans qu’on sache trop ce qu’elle entend par là. On sait juste qu’elle a peur de l’eau.
Et puis Marie fait la connaissance de Martin, un joli jeune homme au sourire doux (joué par l’étrange Andranic Manet, qu’on avait découvert dans le magnifique Mes Provinciales de Jean-Paul Civeyrac), qui vit avec sa mère, Jeanne (Béatrice de Staël), à l’écart du monde, son père ayant disparu en mer. Des “cassos” un peu inquiétant·es, mais dont tout le monde dit qu’iels ne sont pas dangereux·euses. Se sentant seule, abandonnée, mal-aimée, Marie se laisse peu à peu séduire par Martin, et accepte même de monter sur une barque avec lui, surmontant son aquaphobie. C’est alors, dans la nuit, qu’il tente de la violer.
Un rêve, du début à la fin
Vacances ne tient que par sa mise en scène. Tout ici est impossible, invraisemblable. Nous sommes dans un rêve du début à la fin, mais on s’en fiche parce qu’on a envie d’y croire, de s’y infiltrer, dans cette histoire, de la suivre, presque au sens propre.
La scène de l’agression rappelle L’Aurore de Murnau. Le film, lui, change de tons plusieurs fois : parfois psychologique, parfois fantastique / horrifique (la scène où Marie règle ses comptes avec chacun·e de ses enfants est terrifiante), parfois conte de fées. Un très bel et étrange objet cinématographique, amoral, sur une femme qui va pouvoir se libérer de ses peurs au prix d’un sacrifice et grâce à une rencontre improbable avec une femme extraordinaire.
Vacances de Béatrice de Staël et Léo Wolfenstein, avec Géraldine Nakache, Andranic Manet, Béatrice de Staël… France, 2022, 1 h 45.