Vaccin contre le Covid-19: La Haute autorité de santé recommande d'espacer la 2e injection

CORONAVIRUS - Décidément, et comme depuis le début de la crise sanitaire du covid-19, difficile de s’accorder entre avis scientifiques, considérations pratiques et volontés politiques. Alors que l’Académie de médecine avait livré à la mi-janvier...

Vaccin contre le Covid-19: La Haute autorité de santé recommande d'espacer la 2e injection

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Photo d'illustration: un homme de plus de 75 ans se fait vacciner à l'Institut Pasteur, le 21 janvier 2021. 

CORONAVIRUS - Décidément, et comme depuis le début de la crise sanitaire du covid-19, difficile de s’accorder entre avis scientifiques, considérations pratiques et volontés politiques. Alors que l’Académie de médecine avait livré à la mi-janvier un plaidoyer très clair contre l’espacement trop important des deux doses de vaccin, la Haute autorité de Santé vient de recommander d’allonger le délai à six semaines. Pour des raisons logistiques.  

Espacer de six semaines cette injection de deux doses, au lieu de trois à quatre semaines actuellement (les fabricants des vaccins recommandent, eux, de se rapprocher le plus possible des délais indiqués), constitue une option “raisonnable”, assure la HAS ce samedi 23 janvier, pour protéger les plus vulnérables et faire face à la “flambée épidémique”. 

Vacciner 700.000 personnes supplémentaires en un mois

“Dans un contexte de limitation en nombre de doses de vaccin et afin de permettre une augmentation de la couverture vaccinale des personnes les plus vulnérables à court terme, l’allongement du délai entre deux doses vaccinales est une option à considérer”, indique la HAS dans son rapport.

Le schéma de vaccination suivi jusqu’ici est l’administration de deux doses espacée d’au moins 21 jours pour le vaccin Pfizer-BioNTech et de 28 jours pour celui produit par Moderna.

L’allongement du délai d’injection des deux doses permettra d’“accélérer l’administration de la première dose aux personnes les plus vulnérables”, soit, selon les projections de la HAS, au moins 700.000 personnes supplémentaires “qui seraient protégées par le vaccin” sur le premier mois d’application de cette mesure.

Quelle perte d’efficacité sans seconde dose?

À l’échelle individuelle, “le risque de perte d’efficacité” du vaccin entre deux doses “paraît limité”, indique la HAS. À ce propos, les fabricants des vaccins étaient moins catégoriques, rappelant que l’efficacité du vaccin bondit à la suite de l’injection de la seconde dose.

Les résultats des essais cliniques de phase 3 pour les vaccins à ARN messager “montrent une efficacité du vaccin Comirnaty® de Pfizer BioNtech qui débute à partir du 12e jour après la première dose et celle du vaccin de Moderna à partir du 14e jour après la première dose”, explique de son côté la HAS, toujours dans l’optique d’offrir une protection, même si elle n’est pas optimisée, au plus grand nombre possible de personnes vulnérables.

Par la suite, les personnes les plus âgées vaccinées “montrent une réponse immunologique satisfaisante et une efficacité vaccinale similaire à celle retrouvée chez les personnes les plus jeunes”.

Trois conditions à respecter

Mais pour qu’une telle mesure d’espacement des doses de vaccins puisse accélérer la couverture vaccinale et freiner la circulation du virus, la Haute autorité estime qu’il faut respecter trois conditions préalables.

La première: vacciner les personnes les plus à risques par ordre de priorité, à savoir celles âgées de 75 ans et plus, puis “celles de 65 ans à 74 ans en commençant par ceux qui présentent des comorbidités”, et donc plus de risques de décès liés au Covid.

Deuxio, la mise en œuvre de cette modification du schéma vaccinal doit être “rapide”. Tertio, “la totalité des doses disponibles des deux vaccins” doit être utilisée et “la capacité vaccinale y compris, pendant les potentielles périodes de confinement” doit être maintenue.

Les masques en tissus également sujets à controverse

À noter que ce genre de recommandations contradictoires concernent également les masques, ce samedi 23 janvier. Alors que le Haut conseil de la santé publique (HCSP) déconseillait il y a cinq jours de porter certains masques en tissus, qui manqueraient notamment d’efficacité face aux variants du coronavirus, l’OMS et l’Académie de médecine se sont montrées bien plus mesurées. 

Face au manque de preuves scientifiques du risque présenté par ces masques artisanaux, “un tel changement des recommandations concernant une pratique avec laquelle l’ensemble de la population avait réussi à se familiariser risque de susciter de l’incompréhension et de raviver les doutes sur le bien-fondé des préconisations officielles”, écrit ainsi l’Académie de médecine. 

“Les masques en tissu, non chirurgicaux, peuvent être utilisés par toutes les personnes âgées de moins de 60 ans qui ne présentent pas des problèmes de santé particuliers”, souligne quant à elle la responsable de la gestion de la pandémie à l’Organisation mondiale de la santé, Maria Van Kerkhove.

“Dans les zones où le virus circule, les masques doivent être portés lorsque les gens sont entassés et qu’il devient impossible de se tenir à au moins un mètre de distance les uns des autres, ainsi que dans des pièces peu ou mal aérées”, a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse.

“Nous n’avons aucune indication suggérant que le mode de transmission aurait changé”, a encore fait valoir Maria Van Kerkhove, qui rappellent que les États sont libres de prendre les mesures qu’ils souhaitent. Et d’ajouter qu’en ce qui concerne les recommandations en vigueur, l’OMS n’a “pas l’intention de les modifier à ce stade”.

À voir également sur le HuffPost: Quand Mélenchon cumule les approximations sur la vaccination