Vaccin contre le Covid: La France promet 30 millions de doses aux pays pauvres
CORONAVIRUS - La France s’engage à donner d’ici la fin 2021 “au moins 30 millions de doses de différents vaccins” au programme Covax, le mécanisme mondial de fourniture de vaccins anti-Covid aux pays pauvres. C’est ce qu’a annoncé vendredi...
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CORONAVIRUS - La France s’engage à donner d’ici la fin 2021 “au moins 30 millions de doses de différents vaccins” au programme Covax, le mécanisme mondial de fourniture de vaccins anti-Covid aux pays pauvres. C’est ce qu’a annoncé vendredi 21 mai Emmanuel Macron lors d’une allocution enregistrée pour le Sommet mondial de la Santé de pays du G20 réuni à Rome.
“Nous n’avons pas le droit de stocker les vaccins dans certains pays alors que d’autres en manquent. Et il est choquant qu’on commence parfois à vacciner les enfants là où on n’a pas encore commencé à vacciner les plus âgés, les plus fragiles dans d’autres pays”, a lancé le président français dans un discours enregistré en vidéo, relayant un appel de l’OMS (voir la vidéo ci-dessus).
“Dans le cadre d’une initiative européenne, la France partagera au moins 30 millions de doses de différents vaccins d’ici la fin de l’année”, a-t-il ajouté, pour dire “non au clientélisme, oui au multilatéralisme vaccinal”. Emmanuel Macron, qui prononcera lundi 24 mai, par vidéo, un discours d’ouverture de l’Assemblée mondiale de la santé, l’instance suprême de l’OMS, a aussi annoncé que la France donnerait 500 millions d’euros supplémentaires à l’initiative Act-A, à l’origine de Covax.
“1,5 million de doses mi-juin”
Selon l’Élysée, “100.000 doses” ont déjà été transférées en avril à destination de la Mauritanie. Une participation applaudie par l’Alliance du vaccin qui saluait alors auprès de Libération le ”1er don à Covax de doses achetées par un pays à revenu élevé”.
“En mai, ce seront 500.000 doses à destination de six pays africains. On va continuer pour obtenir plus de 1.5 million de doses mi-juin, détaille l’Élysée. Au total, ce seront 30 millions comme annoncé par le chef de l’État. C’est un chiffre historique pour un pays à l’échelle de la France.”
Actuellement, un tiers des populations des pays les plus riches ont déjà eu au moins une 1ère dose contre 0,2% dans les pays pauvres, selon Covax. L’OMS a donc appelé les pays riches à faire passer la solidarité internationale avant la vaccination des enfants et adolescents.
Car d’ici la fin mai, 140 millions de doses manqueront à Covax et encore 50 millions en juin par rapport aux volumes initialement prévus pour vacciner 20% de la population des pays pauvres. Jusqu’ici les États-Unis ont annoncé vouloir donner à Covax 80 millions de doses, dont 60 millions d’AstraZeneca. La France, appelant ses partenaires européens à la suivre, avait déjà annoncé un don de 500.000 doses d’ici fin juin et la Suède 1 million.
3,5 milliards de doses promises par les labos
Les principaux producteurs de vaccins contre le Covid-19, les pays du G20 et le FMI se sont engagés vendredi 21 mai à accélérer la vaccination des pays pauvres, très en retard, pour mettre un terme à la pandémie et relancer l’économie mondiale.
Invités lors du sommet sur la santé co-organisé par la présidence italienne du G20 et la Commission européenne, les laboratoires Pfizer/BioNTech, Moderna et Johnson & Johnson ont promis de fournir 3,5 milliards de doses aux pays les plus pauvres en 2021 et 2022. Ces vaccins ne seront cependant pas donnés, mais vendus à prix coutant ou à prix réduit.
Levée des brevets
Le chef de l’État par ailleurs dit disposé à soutenir une levée des brevets sur les vaccins, mais sous réserve qu’un rapport conjoint de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l’OMS la juge nécessaire pour accélérer la production dans le monde.
À l’instar du reste de l’UE, Emmanuel Macron a longtemps jugé que la levée des brevets, réclamée de nombreux pays en développement et ONG et soutenue par les États-Unis, n’était pas le véritable obstacle.
“Sur les questions de propriété intellectuelle, il ne doit y avoir aucun tabou, aucune idéologie, simplement des solutions reposant sur un diagnostic clair. À chaque fois que la propriété intellectuelle est un obstacle à la production, nous devons y apporter une réponse comme jadis” pour le VIH, a dit le président français.
“C’est pourquoi je demande (...) un rapport conjoint, incluant les analyses de l’OMC, de l’OMS” à remettre au G20 à Rome en octobre. “Si ses conclusions impliquent de faire usage de nouvelles mesures en matière de propriété intellectuelle, évidemment, je les soutiendrai”, a-t-il assuré.
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