Vaccin: le gouvernement s'appuie sur McKinsey, un cabinet privé, et s'attire les critiques

POLITIQUE - La tempête de critiques continue. Après les accusations d’impréparation ou de paralysie, le gouvernement s’attire désormais les foudres de l’opposition pour avoir fait appel à un cabinet de conseil privé chargé de l’épauler dans...

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Le gouvernement s'appuie sur un cabinet privé pour le déploiement du vaccin et s'attire une (nouvelle) pluie de critiques (photo d'illustration prise le 12 novembre)

POLITIQUE - La tempête de critiques continue. Après les accusations d’impréparation ou de paralysie, le gouvernement s’attire désormais les foudres de l’opposition pour avoir fait appel à un cabinet de conseil privé chargé de l’épauler dans la mise en oeuvre de sa stratégie de vaccination contre le covid-19, cela avant même qu’elle soit décriée par l’opposition et certains scientifiques. 

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a effectivement confirmé ce mercredi 6 janvier qu’il avait ”été fait recours au cabinet” McKinsey “pour la campagne vaccinale en appui des conseils stratégiques et logistiques.” “La dimension logistique -on en parle beaucoup évidemment depuis le 27 décembre- est centrale dans la réussite de cette campagne de vaccination”, a fait valoir le porte-parole du gouvernement à l’issue du premier Conseil des ministres de l’année, sans s’épancher sur ce sujet révélé le 5 janvier par Le Canard Enchaîné et Politico.

Pour l’instant, le flou règne sur le rôle exact joué par cette structure. “Ce cabinet est rattaché à la task force vaccination et collabore sur la stratégie et la logistique. Mais ce ne sont pas eux qui élaborent seuls la stratégie”, a simplement expliqué une source au ministère de la Santé à l’AFP, sans donner de précision sur la mission précise de ce cabinet ni sur sa rémunération.

“Ce n’est pas la première fois”

Au HuffPost, l’entourage d’Olivier Véran indique que le recours à un tel conseil n’est pas une nouveauté, encore moins “dans une situation de crise.” “Ce n’est pas la première fois qu’on fait appel à des partenaires privés. Lors de la première vague aussi on avait consulté des entreprises, pour tout ce qui a trait à la logistique à destination des établissements de santé. Tous les ministères font appel à ce type de cabinet, ce n’est pas une surprise”, nous explique-t-on, comme pour désamorcer les critiques. 

Car non contents de pilonner le gouvernement sur la lenteur de la campagne de vaccination française, les oppositions trouvent, avec le cabinet McKinsey, un nouvel angle d’attaque. “Cela signe une disqualification des agents de l’État qui en sont chargés (de la stratégie vaccinale, ndlr). Cela montre que jusqu’ici rien n’était prévu et c’est alarmant”, a estimé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure mardi sur Twitter, l’un des premiers responsables politiques à réagir.

“Le scandale d’État se poursuit sur la vaccination et les révélations du Canard Enchaîné complètent le diagnostic gravissime d’un pouvoir à la dérive dans la gestion de la pandémie!”, jugeait, également sur les réseaux sociaux, l’eurodéputé EELV Yannick Jadot. Il a demandé “la transparence complète sur les contrats passés, la nature et la réalité des prestations fournies par McKinsey au gouvernement” sans que sa demande ne soit, pour l’instant, satisfaite.

L’opposition s’offusque

Toujours à gauche, le député Insoumis Bastien Lachaud cingle le nouveau “pataquès invraisemblable” autour de la stratégie sanitaire des autorités, et estime, dans un tweet, que “la start-up nation” de la majorité est “l’abaissement de l’État et le règne de la majorité.” “La déchéance de notre État est un crève-cœur”, enchérit, sur Twitter, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann.

La droite n’est pas en reste. Le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan s’est offusqué, toujours sur les réseaux sociaux, de voir “la stratégie de vaccination confiée à un cabinet de conseil américain”.

Gilbert Collard pointe de son côté “la discrétion” du ministère de la Santé dans cette affaire. “Les tartuffes de la transparence sont les rois du secret”, écrit l’eurodéputé d’extrême droite ce mercredi, sur son compte Twitter. 

Chez Les Républicains (LR), on juge le recours à ce cabinet privé “sidérant”. “Qu’est-ce que McKinsey vient faire là dedans? On a un ministère de la santé, un ministère de l’Intérieur et un ministère de La Défense armés en gestion de crise... pour peu qu’on sache les mobiliser. Après les ARS hors-sol, un cabinet de conseil US”, s’agaçait Olivier Marleix, le député d’Eure-et-Loir et vice-président de la formation présidée par Christian Jacob, dès mardi. 

Certains se montrent toutefois plus nuancés dans leurs critiques. Le chef de la région Normandie, Hervé Morin a expliqué ce mercredi sur LCI ne pas être “choqué” par le fait de “faire appel à une agence de conseil” mais plutôt de l’incapacité de l’exécutif de “mettre en place une campagne de vaccination”. “Ce ne serait pas le premier gouvernement à faire appel à un cabinet”, rappelait de son côté Gérard Larcher, le président Les Républicains du Sénat sur France 2.

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