Vaccin: Mélenchon, Lula et une cinquantaine de leaders de gauche appellent à lever les brevets

POLITIQUE - Et si les vaccins contre le covid-19 tombaient dans le domaine public? C’est en tout cas le souhait d’une partie de la classe politique française... et de nombreuses personnalités aux quatre coins du monde. Après un premier texte...

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Mélenchon, Lula et une cinquantaine de leaders de la gauche internationale appellent à lever les brevets sur le vaccin covid-19

POLITIQUE - Et si les vaccins contre le covid-19 tombaient dans le domaine public? C’est en tout cas le souhait d’une partie de la classe politique française... et de nombreuses personnalités aux quatre coins du monde. 

Après un premier texte signé en juin dernier par une ribambelle de prix Nobel, d’anciens chefs d’État ou de stars hollywoodiennes, alors que la production de sérums était loin d’avoir débuté, plusieurs leaders étiquetés à gauche s’engagent à nouveau en ce début d’année.

Ils sont une cinquantaine, dont Jean-Luc Mélenchon, les anciens chefs d’État brésilien Lula et équatorien Rafael Correa ou encore le vice-président du comité consultatif au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, Jean Ziegler, à signer une tribune pour la levée des “brevets sur les vaccins contre le Covid.”

Pour “une société de l’entraide”

“Les vaccins, si vitaux pour l’humanité, sont traités comme des marchandises. Les entreprises privées décident à qui elles livrent et à quel prix. Cette privatisation du vaccin, pourtant un ‘bien commun’ selon l’OMS, freine sa diffusion. Une minorité de pays riches s’est approprié l’essentiel des doses disponibles. Dans le reste du monde, certains États doivent payer 2,5 fois plus cher pour les mêmes vaccins”, déplorent ainsi les quelque cinquante signataires du texte publié dans Libération ce samedi 20 février, appelant à construire “une société de l’entraide” à l’échelle internationale.

“Voilà pourquoi nous proposons de lever les brevets sur les vaccins et les futurs traitements contre le Covid. L’argent ne doit pas être un frein à la santé mondiale”, écrivent encore l’eurodéputée suédoise Malin Björk ou les anciens ministres maliens Aminata Traoré et Oumar Sissoko.

“Dans beaucoup de pays, il existe des dispositifs de licences libres, licences d’office ou licences obligatoires. Ils permettent la fabrication et la diffusion libre des vaccins. Nous appelons les dirigeants de ces pays à les utiliser le plus rapidement possible”, exhortent-ils.

“Fausse bonne idée” pour le gouvernement

En France, pour le moment, le gouvernement freine des deux pieds. Supprimer les brevets sur les vaccins est “une fausse bonne idée”, expliquait le dimanche 7 février, la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher. Pour elle, le véritable sujet de “blocage” est de “trouver des sites de production en capacité de fabriquer” les sérums anti-Covid. 

“Vous ne pouvez pas convertir n’importe quel site en site de production de vaccins: il vous faut 4, 5, 6 mois pour le faire”, faisait valoir la ministre en réponse à la mobilisation de dizaines de militants et élus communistes qui réclamaient, quelques jours auparavant, la libération des brevets du vaccin en manifestant devant les sièges de Pfizer à Paris et de l’OMS à Lyon.

Affirmant “partage(r) l’idée que le vaccin doit être un bien public mondial” la ministre a plutôt vanté “des mécanismes de don pour les pays à bas revenus” et la participation de la France à “l’initiative Covax”, un programme international de distribution de vaccins soutenu par l’OMS.

En France et comme dans de nombreux pays autour du globe, un levier juridique existe pourtant, en théorie, pour permettre la levée de ces brevets. Il s’agit de la” licence d’office”, cité par les signataires de la tribune, qui permettrait à des laboratoires concurrents d’exploiter les brevets qu’ils n’ont pas développés. Il faudrait, pour cela, que Bruno Le Maire prenne un arrêté en ce sens, après une période de concertation avec les laboratoires titulaires des précieuses recettes.

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