Vaccination AstraZeneca au point mort: que vont devenir les millions de doses?
SCIENCE - “Pour nous protéger, pour protéger nos proches, vaccinons-nous!” Après avoir reçu une dose lundi 31 mai, à l’occasion de l’ouverture pour tous les adultes à la vaccination, Emmanuel Macron appelait l’ensemble des Français à continuer...
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SCIENCE - “Pour nous protéger, pour protéger nos proches, vaccinons-nous!” Après avoir reçu une dose lundi 31 mai, à l’occasion de l’ouverture pour tous les adultes à la vaccination, Emmanuel Macron appelait l’ensemble des Français à continuer l’effort face au Covid-19 et à prendre rendez-vous.
Dans la semaine qui a suivi, les Français étaient plus de 500.000 à recevoir une injection quotidiennement. Mais derrière ce bilan plutôt positif, qui devrait permettre d’atteindre l’objectif de 30 millions de vaccinés avant la mi-juin, se cache un vilain petit canard nommé AstraZeneca.
Mercredi 2 juin, alors que 390.000 personnes recevaient pour la 1ère fois une dose, seules 2231 1ères injections du vaccin britannique étaient réalisées. Sur la semaine, ce chiffre n’a pas dépassé les 3000, soit moins de 1% du total.
Les causes de ce naufrage sont connues et mêlent des effets indésirables très rares, mais plus importants que pour les vaccins à ARN messager, et une communication désastreuse de la part du gouvernement depuis des mois. Mais si les choses ne changent pas, que faire de ces doses qui risquent de pourrir dans les frigos?
Des stocks qui s’accumulent
Il faut déjà rappeler qu’au global, le nombre de doses d’AstraZeneca injectées est en hausse depuis 15 jours. Mais cela est uniquement dû aux injections de la seconde dose, qui a lieu 12 semaines après la 1ère, comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous.
Au vu du nombre de primovaccinés, il reste encore environ 3,2 millions de secondes doses à injecter dans les semaines à venir. Cela laisse de la marge, même si AstraZeneca n’attire plus les foules. Sauf qu’à l’inverse des 1ers mois de 2021, nous avons des doses en stock. Selon le ministère de la Santé, seuls 62% des flacons ont été utilisés.
Comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous, la France dispose aujourd’hui de 2,8 millions de doses, auxquelles il faut rajouter les 4,4 millions que nous devrions recevoir en juin (à condition qu’AstraZeneca respecte ses délais de livraison).
Le gouvernement veut y croire
Alors que faire? Interrogé par Le HuffPost, le ministère de la Santé rappelle que “8,5 millions de personnes de 55 ans et plus éligibles à AstraZeneca n’ont reçu aucune injection”. En théorie donc, il y a de quoi faire. “Nous comptons sur les professionnels de santé au contact de leurs patients pour rassurer les personnes concernées en communiquant clairement sur le rapport bénéfice/risque de ce vaccin pour les tranches d’âges pour lesquelles il est recommandé”, précise le ministère.
Mais que faire si, malgré tous les efforts du gouvernement et des soignants, les Français continuent de bouder AstraZeneca? À force de rester dans les frigos, la France court le risque de voir des vaccins périmer. La date limite recommandée par le laboratoire est de 6 mois. Pour l’instant, aucune date de péremption n’a été dépassée en France, assure le ministère de la Santé.
D’autres pays sont confrontés au même problème. La Norvège et le Danemark ont entièrement arrêté d’utiliser le vaccin AstraZeneca. Plusieurs provinces canadiennes ont suspendu les 1ères doses également, ce qui a justement créé un problème de surplus de doses dormantes.
Le Canada a donc pris la décision fin mai de repousser d’un mois la date limite d’utilisation du vaccin. Les autorités de santé canadiennes ont expliqué que cette décision était fondée “sur des données scientifiques probantes” fournies par le laboratoire.
En dernier recours, les doses seront données
Un tel scénario n’est pas envisagé en France pour le moment. Par contre, “si malgré tout, les doses s’accumulent en stock, il pourra être envisagé de les donner au système international Covax, auquel la France participe déjà”, explique le ministère de la Santé.
Covax est un système mis en place par l’OMS pour s’assurer que les pays les plus riches participent à l’attribution de vaccins aux pays en développement et n’ayant pas les moyens de réserver autant de doses. Emmanuel Macron s’est engagé à envoyer à travers ce système 30 millions de doses d’ici la fin de l’année, dont 500.000 d’ici fin juin. 105.600 ont déjà été envoyées fin avril.
Reste à voir si les doses d’AstraZeneca françaises seront utilisées ailleurs. Comme le rappelleScience Magazine, la République Démocratique du Congo a reçu en mars 1,7 million de doses d’AstraZeneca, mais a retardé le début de sa campagne suite aux doutes sur les effets secondaires qui émergeaient en Europe à l’époque.
Et si la vaccination a débuté mi-avril, le gouvernement a choisi de renvoyer 1,3 million de doses au système Covax, car celles-ci risquaient de périmer, fin juin, avant d’être utilisées.
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