Vaccination Covid-19: ces professions qui veulent être prioritaires mi-avril

CORONAVIRUS - Les personnes âgées vulnérables, les soignants et puis ensuite... qui pour la vaccination prioritaire contre le Covid? En s’adressant aux Français mercredi 31 mars, Emmanuel Macron a annoncé une “stratégie spécifique” pour “les...

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Quelles professions veulent être prioritaires pour la vaccination mi-avril? (photo d'illustration prise à Champigny-sur-Marne le 12 mars 2021 dans un gymnase transformé en centre de vaccination)

CORONAVIRUS - Les personnes âgées vulnérables, les soignants et puis ensuite... qui pour la vaccination prioritaire contre le Covid? En s’adressant aux Français mercredi 31 mars, Emmanuel Macron a annoncé une “stratégie spécifique” pour “les professions les plus exposées” au virus. Mais certains secteurs la réclament déjà dans les plus brefs délais. 

Jusqu’à présent, la stratégie française s’est appuyée sur le facteur de l’âge, partant du principe que les plus âgés étaient les plus à même de développer des formes graves et potentiellement mortelles du Covid. Par la suite, plusieurs métiers rattachés au secteur de la santé ont été considérés comme prioritaires: les professionnels et intervenants de santé, les pompiers et les aides à domicile au service de personnes handicapées ou âgées.

Au 30 mars, 8.259.656 personnes avaient reçu au moins une injection (soit 12,3% de la population totale). Le gouvernement vise les 10 millions mi-avril, avant un élargissement aux “professions les plus exposées” à savoir “les 1ères et 2e lignes”, selon la ministre du Travail Élisabeth Borne.

Alors qui? Interrogé par Libération, le professeur Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, explique que “beaucoup de critères peuvent intervenir” pour savoir qui vacciner en priorité: “le caractère ‘essentiel’ de la profession, le niveau d’exposition, la capacité de protéger les professionnels concernés, leur vulnérabilité éventuelle en termes de classe d’âge, etc.”

  • Enseignants et policiers, c’est déjà (presque) acté

De plus en plus de classes sont fermées après détection d’un cas de Covid. À la date du 26 mars, le nombre d’élèves contaminés était de 21.183, en augmentation de plus de 6000 cas par rapport à la semaine précédente. Côté personnels, le nombre de contaminations est également en hausse de 1809 à 2515 soit un taux de 0,22%.

Partant de ce constat, ne faudrait-il pas vacciner enseignants et personnel éducatif? Emmanuel Macron est de cet avis. Misant sur les futures livraisons de doses, le président de la République a déclaré que les enseignants faisaient “légitimement partie des professions exposées” qui pourront prétendre à la vaccination dès la mi ou la fin avril.

S’y ajouteront aussi les policiers et gendarmes, à en croire les déclarations du ministre de l’Intérieur, sur le plateau de BFMTV/RMC, avant qu’Emmanuel Macron confirme le 31 mars en désignant “les forces de l’ordre” parmi les professions très exposées qui bénéficieront d’une stratégie vaccinale particulière. Avec ou sans limites d’âge? La question reste entière pour les enseignants comme les forces de l’ordre.

Toutefois, les études scientifiques ne sont pas tout à fait d’accord avec le gouvernement. Le deuxième volet de l’étude ComCor, réalisée par l’Institut Pasteur entre le 1er octobre et le 31 janvier 2021, classe en effet “les professeurs des écoles et instituteurs” et ” les policiers et militaires” parmi les catégories professionnelles les moins à risque. 

Si les auteurs de l’étude mettent eux-mêmes en garde contre certains biais (l’arrivée des variants) et recommandent de “rester très prudent sur la possibilité de généraliser les résultats” à l’échelle nationale, il est à noter que les études américaines et anglo-saxonnes les plus récentes n’alertent pas non plus outre mesure sur le cas des enseignants et policiers. 

  • Les métiers de la grande distribution

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a plaidé pour offrir le vaccin à tous les “salariés de la deuxième ligne (...) dont le mécontentement augmente, parce qu’ils sont de nouveau exposés”. Parmi eux, les salariés du secteur agroalimentaire, de la grande distribution, des commerces de détail, ou les agents de collecte des déchets.

Selon l’institut Pasteur, les “artisans et ouvriers artisans, commerçants et assimilés” sont des professions avec un risque “moyen” d’infection. L’étude britannique parue le 11 février dernier estime elle que le secteur agroalimentaire a enregistré le deuxième nombre le plus élevé de contaminations au mois de janvier 2021, devant le secteur de transport et après celui de la santé.

Le gouvernement n’a donné aucune indication précise sur la vaccination de ce public “2e ligne”. Toutefois, une mise à jour faite le 25 mars sur le site Service public laisse entrevoir une 1ère échéance: “les professionnels des secteurs essentiels au fonctionnement du pays en période épidémique (sécurité, éducation, alimentaire)” sont les 1ers cités pour bénéficier de l’élargissement de la vaccination ... “dans les mois à venir”.

Les éboueurs, agents des services de l’eau ou de l’énergie pourraient aussi se greffer à la liste. C’est en tout cas le souhait du directeur général de Suez Bertrand Camus qui en a fait la demande à Matignon. 

  • Taxis, VTC, chauffeurs de bus... les plus à risque

Mardi 30 mars, deux fédérations FO du secteur des transports ont estimé que les salariés de cette branche devaient être prioritaires. Ceux “en 1ère ligne” dans les “bus, taxis, camions, ambulances, navires, avions (...) peuvent être enfermés dans des lieux clos pendant plusieurs heures parfois avec 500 passagers”, relèvent les syndicats.

“Quelle que soit la circulation intérieure de l’air, ces modes de transport impliquent une concentration de population dans un lieu clos, une circulation de passagers et un respect aléatoire des gestes barrières et des distanciations”, soulignent les deux fédérations. Elles sont rejointes par le syndicat Unsa de la RATP qui a demandé de son côté que les agents de la régie “en contact avec le public soient le plus rapidement vaccinés”.

Cette fois-ci ces syndicats ont la science de leur côté. Une étude menée entre mars et octobre 2020 sur des Californiens de 18 à 65 ans montrait que la mortalité avait augmenté de 28% (le deuxième chiffre le plus haut) depuis le début de l’épidémie dans le secteur des transports, même si là encore des biais peuvent influer sur ces résultats: l’origine des salariés par exemple, ainsi que leur sexe ou leur âge. Mais l’étude ComCor française livre des résultats encore plus éloquents: les chauffeurs sont cités comme la catégorie professionnelle la plus exposée.

Aucun membre du gouvernement ne s’est pour l’instant exprimé sur le sujet

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