Vaccination: Véran se "contrefout" des comparaison avec les pays voisins, vraiment?

POLITIQUE - Les oppositions n’ont pas raté l’occasion de tirer à boulets rouges. Profitant du débat à l’Assemblée organisé ce 1er avril lors duquel Jean Castex a présenté les nouvelles mesures sanitaires, les porte-voix de la gauche comme de...

Vaccination: Véran se "contrefout" des comparaison avec les pays voisins, vraiment?

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POLITIQUE - Les oppositions n’ont pas raté l’occasion de tirer à boulets rouges. Profitant du débat à l’Assemblée organisé ce 1er avril lors duquel Jean Castex a présenté les nouvelles mesures sanitaires, les porte-voix de la gauche comme de la droite n’ont pas ménagé le gouvernement pour sa gestion, fortement décriée, de la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus.

La stratégie vaccinale de l’exécutif s’est notamment attirée une avalanche de critiques. Chez les Républicains (LR), le discours a tout misé sur la comparaison, forcément défavorable, des taux de vaccination avec d’autres pays. Du Perchoir aux plateaux télé, les éléments de langage ont été parfaitement synchronisés: la sénatrice marseillaise Valérie Boyer répétant mot pour mot sur LCI l’argumentaire incendiaire déclamé à la tribune par le chef des députés LR, Damien Abad, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de cet article.

Quand la France passait devant l’Allemagne

Un angle d’attaque contesté par le ministre de la Santé. Piqué au vif, Olivier Véran a d’abord fait mine d’ignorer la comparaison. “Je me contrefous de savoir s’il y a trois pays, cinq pays ou huit pays qui ont plus vacciné”, s’est-il agacé. Pourtant, depuis quelques semaines, le ministre joue lui-même, ici ou là, au jeu des comparaisons. Mais il faut rappeler qu’avant d’accélérer la cadence, le démarrage poussif de sa campagne de vaccination situait la France début janvier en queue de peloton du classement des pays européens, très loin derrière le Danemark, l’Allemagne, l’Italie ou la Pologne. Et s’il assurait alors que “le rythme de croisière de la vaccination [allait] rejoindre celui de nos voisins dans les prochains jours”, l’engagement du ministre de la Santé a tardé à se concrétiser.

Démarrée à la mi-janvier, la deuxième phase du plan vaccinal français réservée aux plus de 75 ans n’a permis à Olivier Véran de fanfaronner qu’à partir de fin janvier. “Hormis l’Angleterre”, prenait-il tout de même soin de préciser, “la France est le pays qui vaccine maintenant au rythme le plus soutenu d’Europe”, claironnait le ministre face aux députés le 26 janvier.

Continuant sur sa lancée consistant à taire le chiffre totalisant le nombre de personnes vaccinées depuis fin décembre, il soulignait le 9 février sur France Info que “sur le rythme de vaccination, hier, sur les primo injections, c’est-à-dire la 1ère dose reçue, la France était passée devant l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne”, tout en concédant que la France restait à la traîne “en termes de secondes injections” anti Covid-19. Rapporté à l’ensemble de la population, le pourcentage de personnes entièrement vaccinées avec deux doses positionnait encore l’Hexagone (0,4%) loin derrière l’Allemagne (1,2%), l’Espagne (1,7%) et l’Italie (2%), selon les calculs du Parisien publiés le 9 février.

“On est à touche-touche”

Et c’est seulement le 22 mars qu’Olivier Véran a annoncé aux députés une égalité quasi parfaite avec des pays voisins. ”À ce jour, la France a vacciné 10,8 habitants pour 100.000 habitants majeurs, tandis que l’Espagne est à 10,7, l’Allemagne à 10, l’Italie à 9,8. Autant dire que nous sommes dans un mouchoir de poche”, s’est-il réjoui. Du quantitatif, le ministre est passé à l’aspect qualitatif des dernières données disponibles. “Le détail des chiffres révèle que l’âge moyen des personnes vaccinées en France est plus élevé que chez la plupart de nos voisins”, a-t-il souligné. Une façon de dire que la France protège un peu mieux que d’autres pays ses seniors, c’est-à-dire les patients les plus susceptibles de développer sans protection vaccinale une forme grave de la maladie.

Mais aussitôt après avoir affirmé ce 1er avril se “contrefoutre” de la comparaison avec les pays voisins, Olivier Véran n’a pu s’empêcher de... comparer la France avec ses pays frontaliers. “On est à touche-touche mais la France est passée devant l’Allemagne, devant l’Italie, devant l’Espagne” a rappelé le ministre qui n’a toutefois pas cité des pays européens certes moins peuplés mais nettement mieux classés comme la Finlande, la Hongrie, l’Autriche ou la Roumanie.

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