Vaccins contre le Covid-19: derrière les doses, de précieux composants
VACCINS - Rappelant que les prochaines semaines seront “très sensibles” sur le front du Covid-19, le Premier ministre Jean Castex a promis ce samedi que le gouvernement allait “mettre le paquet sur la vaccination”. Un effort national autant...
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VACCINS - Rappelant que les prochaines semaines seront “très sensibles” sur le front du Covid-19, le Premier ministre Jean Castex a promis ce samedi que le gouvernement allait “mettre le paquet sur la vaccination”. Un effort national autant qu’une volonté politique qui ne seront possibles qu’à la condition que les précieuses doses de vaccin soient livrées en temps et en heure.
Mais alors que certains fabricants ont accepté d’unir leurs efforts pour répondre à la demande mondiale, la nécessité de sécuriser l’accès aux composants, qui servent à fabriquer et inoculer les fameux vaccins, reste un enjeu stratégique.
10 milliards de doses de vaccin en 2021
L’industrie pharmaceutique pense produire 10 milliards de doses de vaccins anti-Covid cette année, soit le double de la capacité de fabrication de 2019, tous vaccins confondus. Mais pour fabriquer ces doses, il faut non seulement les ingrédients en quantités sans précédent, mais aussi le verre pour les flacons, du plastique ou encore des bouchons, à un moment où les chaînes d’approvisionnement mondialisées sont déstabilisées par la pandémie.
Pour éviter que cette machine complexe se grippe, les partenaires du système Covax (l’OMS, l’Alliance pour les vaccins Gavi et le Cepi, sa branche recherche), la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique (IFPMA) mais aussi des fabricants originaires de pays en développement, des experts et des gouvernements, ont prévu de discuter ce lundi et mardi.
Car il y a dix jours, la ministre Agnès Pannier-Runacher évoquait déjà un “défi industriel inédit” en raison de la “pression sur tous les composants qui rentrent en ligne de compte”, citant les matières premières mais également les bouchons ou encore les capsules.
S’ils ne sont pas inaccessibles ni hors de prix, les composants qui entrent dans la fabrication et la distribution des vaccins sont multiples et viennent parfois des quatre coins du globe. Leur acheminement dépend donc de la libre circulation des biens et des matières premières.
Après l’instauration d’un mécanisme de contrôle des exportations des doses de vaccin en Europe, l’OMS avait fustigé l’attitude européenne, rappelant que “les chaînes de production sont diversifiées et fragmentées”, avec des composants “venant du monde entier”. La mise en place de contrôles pourrait “saper les efforts planétaires pour assurer un accès équitable” aux vaccins, prévenait alors Mariangela Simao, la sous-directrice générale de l’OMS.
Eviter les goulets d’étranglement
Mais aujourd’hui, c’est bien l’Union européenne qui se préoccupe de possibles “goulets d’étranglement” dans l’acheminement des fameux composants.
Pour mieux garantir son approvisionnement en composants américains, soumis par Washington à de sévères restrictions d’exportation, l’UE va entamer à partir de lundi des discussions avec les Etats-Unis, a ainsi indiqué une source européenne.
Le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, chargé des aspects industriels de la fabrication de vaccins, s’entretiendra lundi après-midi avec Jeffrey Zients, coordinateur de l’équipe en charge de la lutte contre le Covid-19 à la Maison Blanche, a précisé à l’AFP cette source proche des discussions.
L’idée est de “travailler de manière coordonnée pour qu’il n’y ait pas de goulet d’étranglement” pour les fabricants européens de vaccins, a-t-elle expliqué.
Parmi les composants concernés figurent des sacs destinés aux cuves (fabriqués dans l’UE par des entreprises américaines ou par des sites de sociétés européennes aux Etats-Unis), mais aussi les nanolipides nécessaires aux vaccins à ARN messager, les fioles ou encore les seringues.
Prévenir plutôt que guérir
Washington encadre strictement l’exportation de l’ensemble des composants nécessaires aux vaccins, soumise à des autorisations spécifiques.
De son côté, l’UE n’applique son mécanisme de contrôle des exportations que sur les vaccins prêts à l’emploi, comme elle vient de le faire à l’initiative de l’Italie, en bloquant 250.000 doses d’AstraZeneca à destination de l’Australie.
Le laboratoire suédo-britannique a annoncé ne pouvoir livrer au premier trimestre qu’un tiers des doses promises aux Vingt-Sept.
“Chacun a ses règles, qui sont légitimes. L’idée n’est pas de les rediscuter”, mais d’examiner “les procédures administratives appliquées” pour les exportations de composants et de voir “comment les faciliter, les accélérer”, souligne la source européenne.
Faut-il comprendre que ces composants manquent déjà? “Il s’agit d’une démarche d’anticipation. A l’heure où la production de vaccins en Europe va monter considérablement en puissance, on veut s’assurer que tous les composants puissent suivre”, précise la même source.
Début février, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen avait pourtant lié les difficultés d’approvisionnement en vaccins en Europe au fait qu’il y avait “une pénurie mondiale de composants importants qui entrent dans la fabrication des vaccins”.
“Nous devons aussi nous préparer à d’éventuelles pénuries de matières premières ou de certains composants des vaccins”, avait-elle mis en garde.
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