Vaccins: le Comité citoyen entre dans le vif du sujet après avoir semé le doute
POLITIQUE - “Excusez ma grossièreté, mais c’est du foutage de gueule.” Voilà comment réagissait Yannick Jadot le 4 janvier dernier à l’annonce de la mise en place d’un nouveau Comité citoyen chargé de plancher sur la stratégie vaccinale du...
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POLITIQUE - “Excusez ma grossièreté, mais c’est du foutage de gueule.” Voilà comment réagissait Yannick Jadot le 4 janvier dernier à l’annonce de la mise en place d’un nouveau Comité citoyen chargé de plancher sur la stratégie vaccinale du gouvernement.
Comme l’eurodéputé sur franceinfo, tour à tour, les oppositions politiques se relayaient dans les médias pour fustiger un “gadget totalement délirant”, une initiative “populiste” ou un procédé “ridicule” à l’heure où l’exécutif était déjà largement critiqué pour sa lenteur dans le déploiement du vaccin sur le territoire.
C’est une interview du porte-parole du gouvernement qui a mis le feu aux poudres. Deux jours avant ces réactions épidermiques, Gabriel Attal expliquait au Parisien que ce Comité, promis dès le 24 novembre 2020 par le président de la République, réunirait “30 citoyens” tirés au sort, représentant toutes les régions. Ils sont finalement 18 femmes et 17 hommes à composer ce collectif, réuni sous la coupe du Cese, le conseil économique, social et environnemental.
Phase d’apprentissage
Ça, c’est pour la méthode. Mais que s’est-il passé depuis l’annonce de ce tirage au sort? “On est à deux doigts de lancer un avis de recherche”, ironisait un conseiller ministériel auprès de franceinfo, le 4 février dernier, constatant la discrétion du Comité qui n’a toujours pas rendu de recommandation publique.
Les citoyens, eux, assument de prendre leur temps... mais promettent d’entrer “dans le vif du sujet”, selon les mots de l’un d’entre eux, pour leur troisième session de travail organisée à partir de jeudi 18 février. Car si le Comité s’est déjà réuni à deux reprises, ces débuts ont surtout été l’occasion, pour les participants, de s’installer et de suivre une sorte de formation express aux enjeux de la vaccination.
“Les premières sessions ont été consacrées à des auditions. On a eu quelques petits échanges, sur les questions de priorisation dans l’accès au vaccin par exemple, mais nous n’avons pas eu de gros débats de fond”, expliquait Jean-Christophe, un des citoyens membres du Comité, lors d’une rencontre virtuelle organisée avec la presse en marge de cette nouvelle session. Et celui qui se dit “indécis” face au vaccin d’ajouter: “il ne faut pas oublier que l’on se rencontrait pour la première fois. C’était important de respecter la parole de chacun, d’écouter et de comprendre.”
Une méthode que le professeur Alain Fischer, le scientifique nommé en décembre par le gouvernement pour chapeauter sa stratégie vaccinale, assume également, évoquant une “phase d’acquisition de connaissances.” “Si on attend d’eux une réflexion de qualité, il faut leur donner du temps. Le collectif à une énorme motivation, il s’est mis en situation de pouvoir réfléchir mais il ne faut pas les presser non plus”, faisait valoir le chercheur, également présent à ce point presse.
Premières recommandations et passeport vaccinal
Cette première étape franchie, le calendrier du Comité devrait maintenant s’accélérer. Concrètement, les 35 citoyens se retrouvent ce jeudi pour échanger autour de quelques thèmes identifiés lors de la précédente rencontre, de la nécessité d’une meilleure information sur le déploiement du vaccin sur le territoire, à l’efficacité même de la campagne sanitaire mise en place par le gouvernement.
Ils devraient formuler de premières “pistes”, et les défendre à partir du 23 février lors de la présentation, en session plénière, d’un rapport d’étape de la commission temporaire du Cese, l’organe qui chapeaute le Comité citoyen.
“On va monter en puissance”, promet Jean-Christophe, un des 35 membres de ce collectif. Alain Fischer ajoute: “le Comité va changer de calibre.” Pour le professeur, “les semaines qui vont suivre seront un temps fort de réflexion”: “La seconde phase capitale qui est celle de la vaccination de la population générale pose beaucoup de questions.”
Celle du passeport vaccinal en premier lieu? Un nouveau module, consacré à cette question vient d’être mis en place sur la plateforme participative créée par le Cese pour accompagner la réflexion du Comité citoyen et de sa commission spéciale. “C’est un point qui revenait souvent sur la plateforme dans les questions ouvertes”, justifie Stéphanie Goujon, co-rapporteur de la Commission temporaire, en présentant ce nouvel outil en marge de la session citoyenne.
Le #PasseportVaccinal : qu'en pensez-vous ? ????
— CESE (@lecese) February 17, 2021
Le #CESE recueille votre avis à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 7 mars sur sa plateforme ➡️ https://t.co/q4Mc0kStjp ! ????????
Les conclusions de cette consultation, attendues pour le 7 mars, devraient ainsi “nourrir” les prochaines réflexions des 35 Français tirés au sort. La première du genre, organisée entre le vendredi 15 janvier et le lundi 15 février, et dont la synthèse sera présentée la semaine prochaine lors de la session plénière du Cese dresse un constat sévère de la communication du gouvernement sur le déploiement du vaccin.
Elle y est jugée “confuse”, “trop sensationnaliste” et “un peu anxiogène”, selon les mots de Stéphanie Goujon. On attend désormais les recommandations qui vont en découler.
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