Vaccins produits en France: où iront les "250 millions de doses" promises par Macron

VACCINS - Les 1ers vaccins anti-Covid-19 produits sur le sol français ont, comme prévu, été mis en flacons ce mercredi 7 avril, a confirmé le sous-traitant Delpharm en charge de l’opération. ″Ça a démarré ce matin”, a déclaré à l’AFP le groupe...

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Les vaccins Pfizer/BioNtech ont été mis en flacons dans l'usine Delapharm à Saint-Rémy-sur-Avre le 7 avril 2021 

VACCINS - Les 1ers vaccins anti-Covid-19 produits sur le sol français ont, comme prévu, été mis en flacons ce mercredi 7 avril, a confirmé le sous-traitant Delpharm en charge de l’opération. ″Ça a démarré ce matin”, a déclaré à l’AFP le groupe qui conditionne en Eure-et-Loir des vaccins Pfizer/BioNTech, confirmant une annonce quelques minutes plus tôt par Emmanuel Macron sur Twitter.

“250 millions de doses de vaccins Covid-19 produites en France en 2021: voilà notre objectif”, s’est félicité le chef de l’État. “Cela commence concrètement dès aujourd’hui avec les 1ers vaccins BioNTech-Pfizer produits sur le site Delpharm de Saint-Rémy-sur-Avre: bravo à toutes les équipes!”. 

Les vaccins en question ont été livrés mardi en vrac à Delpharm depuis l’usine de BioNTech à Marbourg en Allemagne, où ils sont fabriqués. Mais il ne faut pas imaginer que des vaccins anti-Covid 19 seront désormais intégralement produits sur le sol français.

15% de la production de ces sous-traitants devrait être réservée à la France

Delpharm s’occupe du flaconnage du vaccin, à savoir de remplissage des flacons, d’emballage ou d’aseptisation. Ce n’est qu’une étape de la chaîne de fabrication des vaccins, qui nécessite près de 400 composants, importés de l’étranger pour certains d’entre eux, précise BFM TV. Les “principes actifs” de ces vaccins - la substance chimique qui les fait fonctionner - seront, eux, fabriqués ailleurs, dans l’immédiat, en attendant la mise au point d’un vaccin français.

Le défi logistique posé reste cependant de taille: “Nous avons acheté 55 congélateurs et cinq tonnes de glace carbonique seront nécessaires pour assurer l’expédition à -70°C de chaque lot de vaccin”, a indiqué Stéphane Lepeu, directeur général délégué de Delpharm, cité par le magazine Challenges.

Par ailleurs, s’ils sortent aujourd’hui de l’usine du français, de nombreuses étapes précèdent l’injection. Le vaccin Pfizer doit par exemple passer par plusieurs sites en Allemagne avant d’arriver en France, tandis que Moderna passe par la Suisse, a encore expliqué BFM TV.

Les doses produites en France ont donc davantage une couleur européenne, ce qui explique que la France ne puisse pas s’arroger les vaccins fabriqués sur son territoire et que les doses ne seront pas spécifiquement dédiées aux Français. Delpharm a ainsi précisé à l’AFP que la proportion devrait correspondre au contingent de vaccins prévus par l’Union européenne pour la France sur l’ensemble de ses commandes, soit environ 15%. Les autres doses produites seront ensuite réparties dans d’autres pays européens, voire exportés dans des pays en développement. 

Gage d’efficacité dans la production de vaccins 

Il n’empêche que les annonces de Bercy témoignent de multiples collaborations au sein du secteur pharmaceutique, ce qui est gage d’efficacité dans la production des vaccins au niveau européen. L’intérêt est aussi politique en démontrant la capacité d’usines françaises à agir alors que le gouvernement et les industriels font l’objet de critiques quant à une supposée insuffisance de l’industrie nationale.

Lundi, Hervé Morin, président centriste de la région Normandie où va démarrer la production chez Delpharm, a déploré sur LCI le choix des dernières décennies de “sacrifier” l’appareil industriel du pays, “payé” cher aujourd’hui.

“Toute la stratégie collective du pays depuis 20-25 ans a été de créer les conditions qui ont amené des choix de délocalisations, de prélèvements obligatoires trop élevés”, a estimé l’ancien ministre, rappelant les discours de chefs d’entreprise sur le “pas besoin d’usines”. C’est “le choix de sacrifier son appareil industriel” et “aujourd’hui on le paie cher”. 

Outre Delpharm, le Suédois Recipharm va produire des vaccins pour l’entreprise américaine Moderna, à compter de mi-avril, dans son usine française de Monts (Indre-et-Loire, ouest). Le façonnier Fareva devrait lui lancer “fin mai, début juin” la production du CureVac, qui est encore soumis à la condition d’autorisation de mise sur le marché, dans ses usines de Pau et de Val-de-Reuil (Eure, ouest), a précisé Bercy.

Enfin, le Français Sanofi va produire pour Janssen (filiale de Johnson & Johnson), à Marcy-l’Etoile (Rhône, sud-est), à une date qui reste floue, mais cela pourrait être, selon Bercy, au début de l’été. Le géant français pourrait produire à terme son propre vaccin, mais vraisemblablement pas avant le second semestre, si les essais cliniques s’avèrent concluants.

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