Valérie Pécresse n'aime pas la com politique dans les lycées.... sauf la sienne

POLITIQUE - Avant que l’attention médiatique sur la ville de Trappes ne retombe, l’intervention de Valérie Pécresse, ce dimanche 14 février sur LCI, soulignant que “rien n’est perdu” dans cette commune des Yvelines où il passe aussi de “très...

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POLITIQUE - Avant que l’attention médiatique sur la ville de Trappes ne retombe, l’intervention de Valérie Pécresse, ce dimanche 14 février sur LCI, soulignant que “rien n’est perdu” dans cette commune des Yvelines où il passe aussi de “très belles choses”, n’aura dans la suite de son propos pas contribué à apaiser les débats.

Ce n’était pas forcément le but premier de la présidente de la région Île-de-France qui, dans le sillage de Marine Le Pen demandant la “mise sous tutelle” de la commune, a réclamé “la suspension de l’équipe municipale” en raison de “l’irruption du maire et de ses adjoints” dans un lycée pour distribuer un courrier répondant à Didier Lemaire, ce professeur philosophie qui a évoqué dans ses sorties médiatiques l’influence islamiste dans la ville et sur ses élèves.

La requête de Valérie Pécresse ne semble pas totalement dénuée d’arrière-pensées, puisqu’elle fait écho à l’annulation par le tribunal administratif de l’élection du maire de Trappes, Ali Rabeh (Génération.s), après un recours déposé par la liste d’opposition conduite par... un proche de Valérie Pécresse, Othman Nasrou (Libres !), premier vice-président de la région Île-de-France dont la liste avait obtenu 37% des suffrages au second tour.

“On ne peut pas aller faire de la politique dans un lycée”

Accusé de ne pas avoir déclaré tous ses comptes de campagne, le maire Génération.s a fait appel devant le Conseil d’État et restera en poste pendant encore au moins six mois.

C’est au nom de ses “principes pas négociables” que Valérie Pécresse réclame la suspension du maire de Trappes. “Nos écoles sont des sanctuaires”, a-t-elle martelé sur LCI. “On ne peut pas aller faire de la politique dans un lycée” rappelle l’élue francilienne qui juge “indigne” la démarche du maire. Et la présidente de la région Île-de-France d’expliquer que “c’est contraire à la loi [car] les lycées sont des lieux dans lesquels on n’a pas le droit de faire de la politique”. Sauf à trouver un moyen de contourner la loi, comme l’a déjà fait Valérie Pécresse.

Préserver les élèves au sein des établissements scolaires de toute de forme propagande politique, intention aussi louable soit-elle, semble cependant être une notion à géométrie variable pour l’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur de Nicolas Sarkozy.

C’est ainsi qu’à la rentrée 2019 et 2020, Valérie Pécresse a tapé l’incruste dans tous les manuels scolaires, tablettes et ordinateurs offerts aux lycéens franciliens par le Conseil régional qu’elle préside.

Et dans les manuels scolaires?

À la faveur de la réforme du baccalauréat impliquant le renouvellement des supports pédagogiques, elle a profité de l’occasion pour s’offrir une vaste campagne de communication à destination des parents, mais surtout des élèves, dont certains seront en âge de voter lors des prochaines élections régionales prévues, en principe, en juin 2021. Si elle n’est pas encore officiellement candidate, Valérie Pécresse ne cache pas son intention de briguer sa propre succession à la tête de l’exécutif régional.

À la rentrée 2019, un courrier signé par la présidente de la région Île-de-France accompagné d’une photo d’elle, a été collé sur les premières pages de tous les manuels scolaires, 1,2 million au total, distribués par la région. “J’ai décidé d’assurer la gratuité des manuels pour tous les élèves”, écrit-elle notamment dans cette lettre conjuguée de manière très personnelle, jusqu’à sa conclusion imprimée en caractères gras: “vous pouvez compter sur moi pour mettre toute mon énergie au service de votre réussite”, assure la presque candidate à sa réélection.

Coût de cette campagne de communication : 245.000 euros selon le cabinet de Valérie de Pécresse interrogé par le Canard enchaîné. L’hebdomadaire précise que si d’autres exécutifs régionaux communiquent de la sorte, la région Île-de-France est après vérification “la seule à insérer une trombine ‘présidentielle’ dans les manuels scolaires”.

Message politique à l’adresse des lycéens

Sa “trombine”, Valérie Pécresse l’affiche également sur les écrans d’accueil des tablettes et des ordinateurs offerts par le conseil régional francilien aux lycéens. Et le message qu’elle leur délivre pendant deux minutes environ ne se contente pas d’expliquer pourquoi la région investit dans ces outils numériques. Les généralités cèdent rapidement la place à un discours politique plus partisan, comme c’était déjà le cas dans le clip promotionnel financé aussi par des fonds publics que la cheffe de l’exécutif régional s’était offerte sur l’antenne de BFM Paris début 2020.

Dans sa vidéo de présentation, que la rédaction de LCI s’est procurée, Valérie Pécresse semble comparer son action avec celle de la précédente majorité présidée par le socialiste Jean-Paul Huchon. “Nous avons augmenté de 50% en investissement de la région pour vos lycées et pour accompagner au mieux vos études”, souligne-t-elle. Et vanter avec force, comme elle pourrait le faire dans un clip de campagne, les mérites de sa politique qui soutient selon elle “puissamment le pouvoir d’achat des familles”.

“Cette vidéo de Valérie Pécresse n’apparaît que lors de la première ouverture de la tablette et il est même possible de la passer”, se défend auprès de LCI l’entourage de Valérie Pécresse qui pointe une autre vidéo, celle du président du Conseil départemental du Val-de-Marne, le communiste Christian Favier, également activée sur les ordinateurs offerts aux collégiens.

À son opposition qui a de nouveau protesté à la rentrée 2020 contre cette communication jugée trop intrusive et partisane, on fait valoir chez Valérie Pécresse que “la gauche avait déjà saisi le préfet de région” à ce sujet en 2019 et que celui-ci n’avait pas relevé d’irrégularités.

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