Variant delta, contaminations: l'épidémie de Covid au plus bas en France, mais...
SCIENCE - Jusqu’ici, tout va bien. Tout va même mieux que prévu quand on regarde les chiffres de l’épidémie de Covid-19 en France. Alors que les courbes des indicateurs sont au plus bas et que les cartes verdissent avec l’arrivée de l’été,...
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SCIENCE - Jusqu’ici, tout va bien. Tout va même mieux que prévu quand on regarde les chiffres de l’épidémie de Covid-19 en France. Alors que les courbes des indicateurs sont au plus bas et que les cartes verdissent avec l’arrivée de l’été, les restrictions se lèvent les unes après les autres.
Reste un “petit” détail qui incite à la prudence dans ce tableau de sortie de crise: l’émergence du variant delta (indien) sur le territoire français. Si celui-ci reste aujourd’hui grandement minoritaire, la situation fait fortement penser à celle du Royaume-Uni il y a quelques semaines. Or, le pays voit aujourd’hui son nombre de cas et d’hospitalisations grimper, forçant le gouvernement à retarder la dernière étape du déconfinement.
Des courbes et cartes qui virent au vert
Mais si ce n’est le variant, la France est aujourd’hui dans une situation très favorable. Jamais le taux d’incidence n’avait été aussi faible depuis le 15 août 2020. Le taux de positivité, lui, n’a jamais été plus bas. Il faut remonter à la rentrée scolaire de septembre pour retrouver des indicateurs hospitaliers aussi favorables. Les graphiques ci-dessous résument bien la situation.
Un niveau de circulation bas du coronavirus, couplé à l’arrivée des beaux jours et à une campagne de vaccination qui continue de trouver son public laisse donc présager un bel été presque partout en France. Dans tous les départements à l’exception de la Guyane et de la Réunion, le taux d’incidence est en effet inférieur à 50, le seuil d’alerte établi un an plus tout. Il est même sous la barre des 15, le seuil de vigilance, dans 25 départements. Il est également en baisse dans toute la France métropolitaine sur une semaine.
L’exemple anglais du variant delta
Cette analyse aurait pu être réalisée il y a quelques semaines au Royaume-Uni. Début avril, le taux d’incidence chutait sous les 50. Début mai, il était même inférieur à 30. Dans la foulée, les admissions hospitalières touchaient un plus bas jamais atteint depuis l’été 2020. Malheureusement, un mois et demi plus tard, l’incidence est remontée à 85. Les hospitalisations, toujours basses, augmentent elles aussi doucement outre-Manche.
La faute au variant delta découvert en Inde, bien plus contaminant que le variant alpha (découvert au Royaume-Uni fin 2020), qui représente aujourd’hui plus de 90% des cas de coronavirus, selon le dernier rapport des autorités de santé anglaises, publié le 18 juin.
Le 4 avril pourtant, il ne représentait qu’un pourcent des cas dont le génome était séquencé pour vérifier le type de variant responsable de l’infection. En deux mois et demi, le variant delta a complètement remplacé le variant alpha, avant de finalement faire repartir à la hausse l’épidémie.
Au Portugal et en Russie, où l’épidémie est également repartie à la hausse ces derniers jours, la proportion de variant delta semble elle aussi très importante, note le Financial Times, même s’il faut éviter les conclusions hâtives: les capacités d’analyse du génome y sont bien plus limitées.
Toujours est-il que le variant delta circule sans contrôle à Lisbonne, qui représente 60% des cas du pays. À Moscou, environ 90% des nouveaux cas sont dus au variant Delta, selon le maire.
La France au pied du guet
En France, le variant delta est loin d’être majoritaire. Mais il représente 4,6% des nouveaux tests de criblage mis en place par le gouvernement, selon le point épidémiologique de Santé publique France publié le 18 juin. Difficile pour autant de tirer quelque chose de définitif de ce chiffre, car c’est la 1ère fois qu’il est communiqué à l’échelle nationale.
Du côté des données de séquençage, plus précises mais qui demandent plus de temps et analysent bien moins d’échantillons de tests positifs, on voit également que le variant delta est en hausse depuis la fin avril.
Ces dernières semaines, précise Santé publique France, des clusters liés au variant delta sont apparus dans plusieurs zones, notamment les Landes, l’Île-de-France, à Strasbourg ou encore en région Paca, sans pouvoir remonter la source originelle de la contamination.
Nous n’en sommes pas encore là, mais le risque, c’est que le variant delta finisse par devenir dominant en France, si le traçage des cas contacts spécifiquement mis en place pour juguler sa propagation ne suffit pas.
Dans un tel scénario, une nouvelle hausse du nombre de cas serait probable, mais son ampleur et son impact sur le système hospitalier restent très incertains et dépendront fortement du niveau de vaccination dans la population à ce moment-là. Jusqu’ici tout va bien, mais l’histoire de l’épidémie de Covid-19 n’est pas encore finie.
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