Variant "très rare" du coronavirus à Bordeaux: ce qu'il faut savoir

CORONAVIRUS - Après la découverte d’un cluster d’une cinquantaine de cas d’un variant “très rare” du coronavirus, les autorités sanitaires vont mettre les bouchées doubles pour vacciner rapidement tous les habitants majeurs du quartier de Bacalan...

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CORONAVIRUS - Après la découverte d’un cluster d’une cinquantaine de cas d’un variant “très rare” du coronavirus, les autorités sanitaires vont mettre les bouchées doubles pour vacciner rapidement tous les habitants majeurs du quartier de Bacalan à Bordeaux, où a éclaté le foyer. Une mesure de prudence qui sera mise en place grâce notamment à l’ouverture d’un centre de vaccination réservé aux habitants du quartier. 

Le variant en question avait déjà été identifié “au niveau national mais très rare jusqu’à présent, a expliqué Patrick Dehail. C’est un ‘Variant of concern’ (VoC), soit préoccupant, comme par exemple les variants anglais et indien. Sa souche est anglaise mais avec une mutation. Il est connu, il a aussi été vu en Ile-de-France.”

Résistance et transmissibilité

Appelé VOC 20I/484Q, c’est un dérivé du variant anglais, mais il a acquis une mutation supplémentaire (E484Q) qui est soupçonnée d’amoindrir l’efficacité des vaccins. Interrogé par BFMTV, le directeur de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, Benoît Elleboode, s’est montré cependant plutôt rassurant sur la question. “Tous les gens qui ont été testés et reconnus positifs sont plutôt des jeunes qui ne sont pas hospitalisés, qui ne font pas de formes graves, et si ce sont des jeunes, cela laisse à penser que les plus âgés qui sont vaccinés ont été protégés de ce variant”, a-t-il expliqué, précisant néanmoins que la transmissibilité pourrait être accrue: “Pour l’instant, on ne l’a pas encore démontré, mais la nature de la mutation qui a été détectée le laisse penser fortement”.

La mutation E484Q a déjà été observée en Inde, mais accompagnée d’une autre, la L452R. Or comme l’explique la BBC, c’est plutôt la combinaison de mutations qui pose vraiment problème.

Jusqu’à présent VOC 20I/484Q “n’avait été détecté que chez de rares cas sporadiques en Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est et Ile-de-France. Toutefois, des clusters ont été récemment identifiés en Ile-de-France et Nouvelle-Aquitaine”, indique de son côté Santé publique France. 

Dérivé du variant 484K

À ce stade, cinq variants sont classés comme “variants préoccupants” en France, selon l’agence sanitaire: les variants anglais, sud-africain, brésilien, indien (qui vient de rejoindre cette liste selon le point diffusé vendredi) et celui détecté à Bordeaux (comptabilisé avec un autre, quasi-similaire, appelé VOC 20I/484K). La liste des “variants préoccupants” peut toutefois varier selon les pays en fonction de la situation locale.

À propos du 484K, également une version modifiée du variant anglais, le Conseil scientifique se montrait particulièrement prudent évoquant un “impact potentiel en terme d’échappement immunitaire”. Même si les experts soulignaient la faiblesse des données, ils appelaient à la prudence, au regard d’une immunité collective pour le moment insuffisante en France: “Dans les pays où la 1ère vague avait conduit à un niveau d’immunité populationnelle élevé, au-delà de 50% (Afrique du Sud, Brésil), ce sont des virus à mutation E484K/Q capables d’échappement immunitaire (...) qui ont été responsables de la reprise épidémique”.

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