Véran a changé d'avis sur les vaccinodromes et ce n'est pas une première

SANTÉ - Un nouveau revirement que va devoir assumer Olivier Véran. “Il n’y a jamais eu de religion anti-vaccinodrome”, a affirmé le ministre de la Santé face aux députés, ce lundi 22 mars. “Les vaccinodromes, je n’y crois pas”, disait pourtant,...

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SANTÉ - Un nouveau revirement que va devoir assumer Olivier Véran. “Il n’y a jamais eu de religion anti-vaccinodrome”, a affirmé le ministre de la Santé face aux députés, ce lundi 22 mars. “Les vaccinodromes, je n’y crois pas”, disait pourtant, mi-décembre au Sénat, celui qui vient de s’y convertir. Olivier Véran, qui a en effet longtemps prêché contre le déploiement de grands centres de vaccination, vient d’annoncer la création d’au moins 35 “mégacentres” ouverts à partir d’avril. Et c’est loin d’être la première volte-face du ministre depuis le début de l’épidémie de coronavirus, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus.

Si, comme il le rappelle aujourd’hui, Olivier Véran souhaitait effectivement éviter aux personnes âgées, le public prioritaire des premières phases de vaccination lancées début 2021, un trajet parfois long suivi d’une longue attente “dans le froid de l’hiver, avant d’entrer dans un vaccinodrome”, il a bel et bien exclu d’emblée la possibilité d’accélérer les cadences grâce à des vaccinodromes quand la vaccination serait étendue au reste de la population.

“Lorsque que nous vaccinerons en population générale, certains élus auront peut-être à cœur de mettre à disposition des locaux, non pas des immenses vaccinodromes, je n’y crois pas”, expliquait-il aux sénateurs le 17 décembre, disant sa préférence pour “des petits centres de vaccinations” destinés à accueillir toutes les catégories de patients. Et Olivier Véran de “revendiquer”, sur France2 le 29 décembre, avoir fait “un autre choix” que celui l’Allemagne consistant à “mettre en place de grands vaccinodromes” car “cela n’avait pas marché” en France lorsque de grands centres ont mis en place fin 2009 par la ministre de la Santé de l’époque, Roselyne Bachelot, pour immuniser les Français contre la grippe H1N1.

C’est vite oublier la principale raison du manque de motivation des Français à l’époque : si seulement 8,23 % des personnes convoquées par l’Assurance maladie s’étaient fait vacciner selon un rapport du Sénat, c’est parce que l’épidémie de grippe A avait fort heureusement causé beaucoup moins de ravages que le Covid-19, onze plus tard.

Avant cela, les tests et les masques

Ce changement de pied n’est pas un cas isolé dans cette épidémie. Très réticent au départ, Olivier Véran avait tardé à suivre les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconisant dès mars 2020 de tester massivement la population. Promis pour la fin du premier confinement, le 11 mai 2020, le dépistage ouvert à tous s’est traduit par un allongement considérable du délai d’obtention des résultats jusqu’en novembre 2020.

Mais le revirement le plus spectaculaire reste sans doute celui sur les masques de protection. “J’insiste : l’usage du masque en population générale n’est pas recommandé et n’est pas utile”, martelait encore le ministre de la Santé début mars 2020. “Aujourd’hui comme demain, une personne asymptomatique qui se rend dans les lieux publics, qui se déplace dans les transports en commun, n’a pas à porter de masque. Ce n’est pas nécessaire”, insistait-il déjà une semaine auparavant. À la sortie du confinement, le 11 mai, le gouvernement a pourtant rendu obligatoire le port du masque dans les transports en commun, avant de l’étendre à tous les lieux clos recevant du public fin juillet et dans les entreprises début septembre. Et c’est Olivier Véran qui est venu en personne le 12 août sur le plateau du 20h de France 2 pour évoquer “la possibilité de généraliser le port du masque, y compris à l’extérieur”.

“L’OMS a mis du temps pour bouger (...) Ce n’est que le 4 ou 5 juin que l’OMS a considéré que le masque grand public pouvait, sans faire consensus scientifique, être intéressant” s’est justifié le ministre de la Santé, fin septembre devant les sénateurs. Pourtant la fiche publiée par l’Organisation mondiale de la santé le 6 avril, intitulée “Conseils sur le port du masque dans le cadre de la COVID-19″, se montre moins hostile au port généralisé du masque que ne veut bien le reconnaître Olivier Véran.

Tout en mettant en garde contre “le faux sentiment de sécurité qui peut amener à négliger d’autres mesures de prévention comme la distanciation physique et l’hygiène des mains”, l’OMS écrivait alors que “le port du masque par les personnes en bonne santé dans les espaces collectifs a comme avantages potentiels de réduire le risque d’exposition potentielle à une personne infectée pendant la phase présymptomatique”.

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