Vers une troisième dose élargie? L'Allemagne officialise, la France attend la HAS
VACCIN - Israël a dégainé en 1er. Depuis le 1er juillet, les plus de 60 ans peuvent recevoir une troisième dose contre le Covid-19, s’ils ont reçu leur dernière injection il y a plus de 6 mois. Le gouvernement israélien est convaincu de l’utilité...
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VACCIN - Israël a dégainé en 1er. Depuis le 1er juillet, les plus de 60 ans peuvent recevoir une troisième dose contre le Covid-19, s’ils ont reçu leur dernière injection il y a plus de 6 mois. Le gouvernement israélien est convaincu de l’utilité d’un rappel. Et il n’est plus le seul.
Les Allemands les plus vulnérables et ceux n’ayant pas reçu de vaccin à ARN messager auront aussi le droit aussi à une troisième dose, dès le 1er septembre, selon les déclarations du ministre de la Santé, lundi 2 août. Le Royaume-Uni et la Suède ont également déclaré y réfléchir. Bientôt en France?
“Nous n’avons pas encore toutes les connaissances scientifiques permettant d’établir une campagne de revaccination. La plupart des vaccinés sont protégés au moins neuf mois. Sur un an, on manque encore de recul”, élude le ministère de la Santé, interrogé par Le HuffPost ce mardi 3 août, concernant un éventuel élargissement de l’accès à la troisième dose.
Une troisième dose en France pour certains cas
Car, même si l’on en cause peu, il existe déjà une procédure de rappel vaccinal contre le Covid-19 en France. 84.000 troisièmes injections ont déjà été réalisées dans l’Hexagone, selon le ministère de la Santé. Ce rythme devrait augmenter à la rentrée. Le 12 juillet dernier, Emmanuel Macron a annoncé qu’à cette date, une nouvelle dose du vaccin sera administrée pour les personnes âgées ou vulnérables volontaires vaccinées en janvier et février 2021.
Le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, a précisé le public concerné, le lundi 2 août sur RTL: “Au-delà de 75 ans ou 80 ans et pour les immunodéprimés”, un rappel pourrait être mis en place “dès le début de l’automne”, a-t-il déclaré.
Et pour les autres? Pour se prononcer un usage plus massif, l’équipe d’Olivier Véran préfère attendre un nouvel avis de la Haute Autorité de Santé, prévu fin août. Le 16 juillet dernier, cette institution s’estimait favorable à une troisième dose pour les personnes les plus âgées, et les plus fragiles, car de plus en plus d’études montrent que leur immunité diminue plus rapidement que les autres.
Un avis partagé par l’épidémiologiste Catherine Hill: “On a une épidémie qui galope. Faire une troisième dose à des gens bien vaccinés, protégés pour l’instant, ce n’est pas l’urgence. Israël se le permet, car ils ont une grande couverture vaccinale”.
L’immunité collective, la priorité française
Autrement dit, atteindre l’immunité collective est la priorité française, quand Israël se demande déjà combien de temps les vaccins protégeront ses habitants et son système de soins. De plus en plus d’Israéliens ont reçu leur dernière dose il y a plus de 6 mois.
Or, une étude publiée par Pfizer indique que la protection contre les formes graves du Covid-19, à 96% dans les deux 1ers mois, tombe à 84% environ après 4 mois. Si à l’échelle de l’individu, ces chiffres témoignent d’une efficacité durable, à l’échelle du pays, une augmentation significative du nombre de personnes hospitalisées est à craindre. D’autant plus que dans les pays très vaccinés, Delta circule beaucoup et presse de plus en plus les systèmes de soin.
Les laboratoires ont bien compris le risque encouru. Ils poussent pour vendre des troisièmes doses pour toute la population, arguant que cela permettrait de réduire encore un peu plus le nombre d’hospitalisations et d’éviter ainsi de nouvelles mesures.
A tel point que l’OMS a rappelé à l’ordre les fabricants, en conférence de presse le 12 juillet dernier: “Moderna et Pfizer ne devraient pas donner la priorité à l’approvisionnement de doses en tant que boosters d’immunité dans les pays où la couverture vaccinale est relativement élevée”, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’organisation internationale.
L’Allemagne et le Royaume-Uni ont de leur côté fait un choix inédit, qui n’est pas exactement de l’ordre du rappel. Ces deux pays souhaitent pallier à la moindre efficacité du vaccin AstraZeneca, en proposant un rappel d’une technologie différente (ARNm, par Pfizer ou Moderna). Les études tendent à montrer que ces “schémas vaccinaux hétérogènes” amélioreraient la protection contre les formes graves.
Et la France de préciser: “Nos vaccinés AstraZeneca de moins de 50 ans ont très souvent reçu une deuxième dose de Pfizer ou Moderna, car Astra a été déconseillé aux plus jeunes, entre-temps”. Et pour les plus de 50 ans qui ont reçu ce vaccin? La question reste en suspens. L’exécutif promet de prendre les “arbitrages” nécessaires la semaine prochaine.
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