Viande à la cantine: Pompili prend le contre-pied des "clichés éculés" de ses collègues du gouvernement
POLITIQUE - La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a regretté lundi “un débat préhistorique” autour de menus sans viande à Lyon, prenant le contre-pied d’autres membres du gouvernement, tout en prônant la “concertation”.“Je...
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POLITIQUE - La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a regretté lundi “un débat préhistorique” autour de menus sans viande à Lyon, prenant le contre-pied d’autres membres du gouvernement, tout en prônant la “concertation”.
“Je regrette beaucoup que sur ce sujet, on retombe dans un débat préhistorique”, a déclaré la ministre en marge d’un déplacement en Charente-Maritime dans une cantine scolaire. Elle a regretté “des clichés éculés, du type ‘l’alimentation végétarienne serait une alimentation déséquilibrée’, alors qu’on sait que la viande peut être remplacée par du poisson, des oeufs, des légumineuses qui apportent toutes les protéines nécessaires”.
“On entend aussi que des enfants de milieux un peu défavorisés mangeraient moins de viande que les autres, des études montrent l’inverse”, a poursuivi Barbara Pompili, prenant ainsi le contre-pied du ministre de l’Intérieur Gérarld Darmanin, pour qui le choix de la mairie écologiste de Lyon d’imposer un menu sans viande dans les cantines scolaires pour répondre à des contraintes sanitaires “exclut les classes populaires”.
“On sait que par rapport aux recommandations nutritionnelles, les enfants de moins de 10 ans en moyenne mangent plus de viande que prévu”, a insisté la ministre. Ces “clichés” “empêchent d’avoir un vrai débat sur pourquoi on veut mettre en oeuvre des menus végétariens”, a déploré la ministre de la Transition écologique, rappelant que l’élevage est responsable de 15% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et qu’il contribue fortement à la déforestation.
“Pas une opération de promotion du véganisme”
“Nous ne sommes pas dans une opération de promotion du végétarianisme ou du véganisme puisque nous allons offrir des protéines animales aux enfants chaque jour”, comme du poisson et des oeufs, a affirmé lundi 22 février le maire EELV de Lyon Grégory Doucet, interpellé en conseil municipal par son opposition qui l’accuse d’avoir une “idéologie anti-viande”.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est également exprimé sur le sujet ce lundi 22 février, estimant qu’il “n’y a pas lieu de polémiquer” après que des membres du gouvernement ont dénoncé le menu sans viande imposé par la mairie EELV de Lyon dans les cantines scolaires en raison des contraintes sanitaires.
“Je comprends que dans les familles en précarité, la viande, le poisson peuvent coûter cher, donc quand on met son enfant à l’école et à la cantine, c’est aussi l’occasion pour l’enfant d’avoir des protéines animales qui sont importantes dans un régime nutritionnel”, a déclaré le ministre à la presse en marge d’un déplacement dans une Caisse d’allocations familiales (CAF) à Lyon.
Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie avait, lui, demandé aux élus locaux à “faire le pari” de la viande de jeune bovin dans les menus scolaires, afin de soutenir des éleveurs.
Le gouvernement porte l’expérimentation de menus végétariens quotidiens dans les cantines scolaires, dans le cadre de la loi Climat et résilience tirée des travaux de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). Cette dernière défend “un choix végétarien quotidien dans les self-services à partir de 2022”.
À voir également sur Le Huffpost: Quand Collomb et Doucet disaient exactement la même chose sur la viande à la cantine