Victoires de la musique : “N’entendez-vous pas les inquiétudes qui tournent au désespoir ?”

Métro, boulot, Jean-Louis Aubert. Il est 21H05 et le leader claudiquant des Insus rêve d’un autre monde en direct à la télévision française, tandis qu’Indochine termine son show sur RTL. Le couvre-feu n’est pas qu’une mesure sanitaire, c’est...

Victoires de la musique : “N’entendez-vous pas les inquiétudes qui tournent au désespoir ?”

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Métro, boulot, Jean-Louis Aubert. Il est 21H05 et le leader claudiquant des Insus rêve d’un autre monde en direct à la télévision française, tandis qu’Indochine termine son show sur RTL. Le couvre-feu n’est pas qu’une mesure sanitaire, c’est aussi un vortex temporel.

Désigné président d’honneur de cette 36e édition des Victoires de la musique, Aubert a donc inauguré en grande pompe une cérémonie dont l’organisation aura été chahutée par les contraintes du temps pandémique (public restreint, staff minimal, catégories revues et corrigées). Malgré une année assassine pour une partie de l’industrie, l’association des Victoires a tenu à offrir aux Français ainsi qu’aux artistes présents ce soir un moment suspendu, en forme d’hommage au secteur du live, laminé par la crise du Covid-19 (et ses variants). Bien.

“Nous irons jouer partout car c’est notre métier”

Il n’empêche, la question se pose : à quoi bon distribuer des prix dans un contexte pareil ? The show must go on, même sur un champ de bataille jonché de rêves brisés. Outre les rappels à l’ordre de Jean-Louis Aubert et Benjamin Biolay à l’endroit de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, c’est surtout la prise de parole du clarinettiste et saxophoniste Thomas Savy que l’on retiendra ce soir.

Membre de l’orchestre des Victoires,  Savy, sans trembler, a évoqué le sort des dizaines de milliers d’intermittents du spectacle “qui ne travaillent plus depuis que les salles sont fermées”, interpellant la ministre par la même occasion : “Madame la ministre de la Culture, n’entendez-vous pas les inquiétudes qui tournent au désespoir ?” Appelant le gouvernement a prolongé l’année blanche accordée aux intermittents, “puisqu’il nous est impossible de travailler”, précisa-t-il, Thomas Savy a réaffirmé la détermination des musiciens à aller “porter la musique partout en France, dans les villes, les banlieues et les villages”. “Nous irons jouer partout car c’est notre métier et notre vie”, a-t-il encore martelé.

Biolay en pole position, Jane B. for ever

Pour le reste, au terme d’une soirée millimétrée à l’encéphalogramme relativement plat, Benjamin Biolay, sans trop de surprise, a été sacré artiste masculin et repart avec le V de l’album de l’année. Pomme, quant à elle, est couronnée artiste féminine, transformant l’essai après un Victoire de la révélation féminine remportée l’année dernière. A noter, quand même, l'interprétation du Déshabillez-moi de Juliette Greco par Clara Luciani et le bel hommage rendu à Jane Birkin, a qui sa fille, Lou Doillon, a remis une Victoire d’honneur, à l’issue d’un discours poignant. Jane B. forever.

L’intégralité du palmarès est à retrouver ci-dessous.

Artiste masculin : Benjamin Biolay
Artiste féminine : Pomme
Révélation masculine : Hervé
Révélation féminine : Yseult
Album de l'année : Grand Prix de Benjamin Biolay
Création Audiovisuelle : Nous de Julien Doré
Chanson originale : Mais je t'aime, Camille Lellouche et Grand Corps Malade
Titre le plus streamé : Ne reviens pas, Gradur et Heuss L'Enfoiré