Victor Sjöström célébré à la Fondation Pathé avec la rétrospective de 25 de ses films
Avec ses presque trente ans de carrière en tant que cinéaste, le Suédois Victor Sjöström est l’une des figures majeures de l’histoire du cinéma. Comme Griffith aux États-Unis, il est l’un des pionniers du cinéma muet. En développant le langage...
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Avec ses presque trente ans de carrière en tant que cinéaste, le Suédois Victor Sjöström est l’une des figures majeures de l’histoire du cinéma. Comme Griffith aux États-Unis, il est l’un des pionniers du cinéma muet. En développant le langage cinématographique, il a réussi à déployer des récits dramatiques et à dresser des portraits psychologiques d’une subtilité inédite pour l’époque. Outre ses chefs-d’œuvre comme Le Vent ou La Charrette fantôme, le cycle proposé par la Fondation Pathé permettra de découvrir les films moins connus de ses débuts, projetés pour la plupart en copies 35 mm et restaurés par la Svenska FilmInstitutet.
Rétrospective, conférences, séances spéciales, exposition de photographies
Pour cette célébration à l’ampleur inédite, la Fondation Pathé n’a pas fait les choses à moitié. Si chaque séance sera accompagnée par les pianistes issu·es de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel, elles seront également présentées par des nombreux·euses spécialistes et historien·nes du cinéma.
Par ailleurs, une exposition de photographies est également organisée en parallèle des projections. Comme le souligne le conservateur suédois Jon Wengström dans son texte de présentation du cycle, cette collection issue de la collection de la Svenska FilmInstitutet constitue “une source majeure sur les débuts du cinéma en Suède, sur les tournages en studio et en extérieur, sur la mise en scène et le jeu des acteurs, ainsi que sur l’utilisation de la lumière et des décors”. Et pour comprendre encore mieux l’importance et le rôle de Sjöström dans le cinéma suédois, Jon Wengström proposera une conférence le 22 septembre sur la trajectoire de ce cinéaste essentiel.
L’un des pères fondateurs du cinéma suédois
Engagé en 1911 en tant que réalisateur par le producteur Charles Magnusson, Victor Sjöström fait ses débuts pour la société de production Svenska Biografteatern. Par son utilisation de la profondeur de champ, un jeu d’acteurs discrets et sa manière d’allier tournage en studio et en extérieur, Sjöström donne une ampleur inédite au cinéma, incitant ainsi le studio à produire des films plus longs et à adapter des récits littéraires plus complexes. La profondeur psychologique de ses films pourra même provoquer des débats de société, comme avec Ingeborg Holm (1913) qui entraînera même une modification de la législation sociale suédoise en faveur des mères célibataires.
Plus qu’aucun autre avant lui, Sjöström s’empare des paysages et des éléments naturels pour accompagner les drames de ses personnages par la photogénie expressive des décors. Avant même son sublime film américain Le Vent, il filme déjà avec une vitalité inouïe le vent, les vagues ou les montagnes dans Terje Vigen (1917) ou Les Proscrits (1918) – une innovation formelle qui fera même dire au critique et cinéaste Louis Delluc à propos des Proscrits : “C’est sans doute le plus beau film du monde.”
Sa maîtrise de la mise en scène atteindra sans doute l’un de ses sommets avec La Charrette fantôme en 1921, dans lequel il multiplie les surimpressions pour entremêler les temporalités et déplacer les frontières entre rêve et réalité. La technique est mise au service d’une vision onirique et surréaliste qui touche au sublime et fait du film l’un des plus grands chefs-d’œuvre du cinéma suédois.
Une brillante carrière hollywoodienne
Le cinéaste migre ensuite vers Hollywood, inaugurant un mouvement que suivront les acteur·rices Lars Hanson et Greta Garbo ou le cinéaste Mauritz Stiller. Avec ses neuf films réalisés entre 1923 et 1930, Sjöström réussira à importer son style singulier aux États-Unis et travaillera avec les plus grands acteur·rices de l’époque, comme Lon Chaney (Larmes de clown) ou Lillian Gish (Le Vent).
Enfin, cette rétrospective sera également l’occasion de le découvrir comédien. S’il joue déjà dans certains de ses propres films comme Terje Vigen ou La Charrette fantôme, on le croise également dans La Parole de Gustaf Molander, et surtout dans le chef-d’œuvre d’Ingmar Bergman, Les Fraises sauvages, dans lequel il interprète Isak Borg, un vieil homme qui se remémore sa vie passée.
Toutes les facettes de cette œuvre immense seront donc au programme de ce cycle exceptionnel : le détail de la programmation est à retrouver sur le site de la Fondation Pathé.