Violences conjugales et 3919: Moreno dément la suppression du numéro

VIOLENCES CONJUGALES - La polémique enfle. A en croire certaines voix féministes, le 3919, ligne d’écoute pour les femmes victimes de violences conjugales, pourrait être supprimé. Ou son numéro du moins. Un scénario fermement démenti par le...

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10 écoutantes par jour sont disponibles pour répondre aux femmes violentées.

VIOLENCES CONJUGALES - La polémique enfle. A en croire certaines voix féministes, le 3919, ligne d’écoute pour les femmes victimes de violences conjugales, pourrait être supprimé. Ou son numéro du moins. Un scénario fermement démenti par le gouvernement.

Dans une vidéo publiée lundi soir sur les réseaux sociaux, la militante féministe Caroline De Haas, membre du collectif Nous Toutes, assure que “le gouvernement a confirmé qu’il avait décidé purement et simplement de supprimer ce numéro de téléphone, de le faire disparaitre”.

“Le 3919 est un numéro qui commence à être connu et reconnu partout en France. Ça fait des années qu’on se bat pour faire reconnaitre ce numéro (...)”, précise Caroline De Haas. “Des femmes continueront à appeler le 3919 et n’auront plus personne au bout du fil”, ajoute-t-elle, estimant que “cette décision va mettre en danger des milliers de femmes victimes de violences”.

Dans cette vidéo, elle cite notamment une “réponse à une question sur la plateforme des marchés publics”. “Ils disent que le futur numéro de téléphone n’est pas encore prévu”, mais “qu’ils savent que ça ne sera pas le 3919″, détaille-t-elle.

Sollicité par Le Huffpost, l’entourage d’Elisabeth Moreno, la ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, dément toutefois cette affirmation. “Il n’est aucunement question de supprimer le 3919 ou de changer le numéro”, nous indique-t-on, ajoutant que “le cahier des charges définit les exigences attendues en matière de qualité de service”.

“Le numéro est clairement identifié, les campagnes de communication sont articulées autour de ce numéro”, ajoute cette même source, qui assure qu’il serait incohérent d’en changer, l’objectif étant plutôt “de le faire connaître”.

Des questions autour de la mise en concurrence du 3919

Caroline De Haas met également en garde contre la mise en concurrence de ce numéro. En effet, le gouvernement a lancé fin 2020 une procédure de marché public, afin d’aboutir à un nouveau cadre juridique pour le 3919 d’ici juin ou juillet 2021. 

Ce changement doit permettre l’élargissement des horaires de la ligne d’écoute, pour tenir compte notamment du décalage horaire avec les départements et territoires d’outre-mer, et son accessibilité aux personnes sourdes ou ayant des troubles du langage.

Une décision dénoncée en novembre par la Fédération nationale Solidarités femmes (FNSF), qui gère actuellement la ligne téléphonique, et d’autres associations qui la soutiennent, comme la Ligue des droits de l’homme, le Planning familial ou l’Union nationale des familles de féminicide.

Elles demandaient dans un communiqué “au gouvernement de renoncer” à cette procédure de marché public, qui selon elles risque de “fragiliser” le service rendu aux femmes en danger. “La lutte contre la violence et la protection des femmes est une cause d’intérêt général et non une activité marchande à laquelle on peut appliquer les lois du marché”, affirment les signataires.

Une “procédure strictement encadrée par le marché public”

“Il s’agit d’une procédure strictement encadrée par le marché public”, justifie-t-on dans l’entourage d’Elisabeth Moreno. Du fait que nous améliorons la qualité du service, nous n’avons pas le choix que de passer par un appel d’offres.” “Nous avons décidé d’ouvrir ce marché aux acteurs de l’économie sociale et solidaire”, assure cette même source, ajoutant que la FNSF a “toutes les capacités de répondre à ce marché”.

Le ministère chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes va même plus loin, expliquant que s’il n’était pas passé par l’appel d’offres, il prenait le “risque de mettre en péril le 3919”.

Chaque année, quelque 220.000 femmes subissent des violences conjugales et 93.000 sont victimes de viol ou tentative de viol. 146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex en 2019, soit 25 de plus que l’année précédente. 

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