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Thomas Bangalter Mythologies Sous la direction musicale de Romain Dumas de l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine, les vingt-trois tableaux se succèdent sur scène comme ils s’enchaînent naturellement sur disque. En écho à l’agilité des danseur·ses,...
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Thomas Bangalter Mythologies
Sous la direction musicale de Romain Dumas de l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine, les vingt-trois tableaux se succèdent sur scène comme ils s’enchaînent naturellement sur disque. En écho à l’agilité des danseur·ses, les morceaux sont portés par moult cordes, les violons survolant l’ensemble, flûtes, hautbois, trompettes, trombone ou cor. Si la mélancolie ne cesse de pointer, imprégnant plus largement Les Gémeaux, Icare ou encore l’avant-dernier titre, la majestueuse Danse funèbre, nul besoin d’être initié à la sculpturale hybridité de Preljocaj pour être emporté·e par les roulements de tambours d’Icare ou le geste baroque des Gorgones. Car cette proposition se prête aussi bien à la danse qu’à un cinéma qu’on imagine volontiers épique. Lorsque La Guerre clôt ce voyage entre antique et contemporain, on est bouleversé·e. Car si la musique dépeint des corps gracieux, ils sont également soumis à rude épreuve, jusqu’à chuter… pour mieux se relever et avancer à tâtons. Malgré l’adversité et l’obscurité du monde, auxquelles Thomas Bangalter oppose une sensible composition.
Lire notre chronique : Thomas Bangalter fait danser les “Mythologies” d’Angelin Preljocaj avec un lyrisme assumé
Everything But The Girl Fuse
Qui aurait cru à un nouvel album d’Everything but the Girl près d’un quart de siècle après Temperamental, qu’on avait fini par considérer comme l’ultime legs d’un duo parmi les plus importants de la musique britannique ? Pourtant, ni Tracey Thorn ni Ben Watt ne sont depuis resté·es mutiques, mais leur destin commun ne semblait plus épouser la même trajectoire artistique. D’où l’immense et belle surprise de ce comeback insensé. Quarante ans après ses débuts et jamais décontenancé par le succès astronomique du single Missing (1994) remixé par Todd Terry, ce couple à la ville comme à la scène a donc repris secrètement le chemin des studios près de Bath, avec leur ami et ingénieur du son Bruno Ellingham, comme si de rien n’était.
Lire notre chronique : Everything but the Girl : le retour en grâce des deux Hibernatus de la pop anglaise
Feist Multitudes
Toujours entourée de Mocky, son compatriote et plus fidèle serviteur musical, et du producteur Robbie Lackritz, elle revient aujourd’hui avec un disque inspiré par deux événements intimes et paradoxaux : la naissance de sa fille et la mort soudaine de son père, “portant la vie à une nouvelle température”, comme elle le résume elle‑même. Avec une sincérité lyrique exemplaire et touchante, Feist adopte un parti pris tantôt acoustique, tantôt orchestral, qui sied à merveille à son propos dans douze chansons nées littéralement d’une multitude d’expériences, en particulier d’une tournée expérimentale baptisée Multitudes en 2021 et 2022.
Lire notre chronique : Même voix exceptionnelle, même grâce étourdissante : on a écouté “Multitudes”, le nouvel album de Feist