Voyage de Mélenchon: "faites ce que je dis, pas ce que je fais"

Comme beaucoup, j’ai été surpris par la visite de Jean-Luc Mélenchon en Amérique du Sud pour faire revivre l’Internationale socialiste en pleine crise sanitaire. Alors que nous nous sommes habitués à suivre nos conférences par internet, que...

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Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 30 mars 2021 à Paris. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)

Comme beaucoup, j’ai été surpris par la visite de Jean-Luc Mélenchon en Amérique du Sud pour faire revivre l’Internationale socialiste en pleine crise sanitaire. Alors que nous nous sommes habitués à suivre nos conférences par internet, que tous les grands sommets entre chefs d’État et de gouvernement se déroulent par visioconférence, le Président de la France insoumise considère comme impérieux de se déplacer en Bolivie pour la journée de la Terre. 

Ses contradictions, nous y sommes habitués. C’est ce même Mélenchon qui déclarait qu’en aucun cas, il se ferait vacciner par le vaccin Pfizer, tout en réclamant à cor et à cri l’achat de vaccins russes et chinois, dont l’homologation du 1er se fait toujours attendre et dont l’efficacité du second est remise en cause par les autorités chinoises elles-mêmes. C’est lui qui demande tout et son contraire sur les mesures de confinement et de déconfinement, exigeant systématiquement l’un lorsque la France est dans l’autre et vice versa. C’est lui qui s’opposait aux règles de distanciation sociale avant de soutenir le contraire, celui des paroles plutôt que des actes.

Pour ma part, député d’Amérique du Nord, représentant 250.000 Françaises et Français installés aux quatre coins d’un continent 50 fois plus grand que la France, je n’ai pas traversé l’Atlantique depuis plus d’un an, car je m’astreins à la même discipline que mes administrés, à qui nous demandons de limiter leurs déplacements pour réduire la circulation du virus. 

En effet, celui-ci n’a jamais autant circulé dans le monde, de nombreux gouvernements ont dû limiter les déplacements internationaux et les variants continuent de prospérer. Face à cette situation, les Gouvernements sont au travail, mais nous devons tous modifier nos comportements. 

En mars 2020, alors que je m’apprêtais à aller à la rencontre des Françaises et Français de Montréal, du Texas et de la Floride, j’ai pris un avion, je suis rentré à Paris, et je suis depuis un député sans ailes. 

Comme tout le monde, j’ai dû m’adapter et avec mon équipe nous avons réinventé notre travail au quotidien. Les réunions publiques se sont transformées en réunions virtuelles, les permanences sont devenues des newsletters plus fréquentes et les échanges en face à face se sont réduits, laissant la place à plus de 4000 mails depuis un an. Malgré ces changements qui coûtent à nombre d’entre nous, je veille à garder ce lien privilégié avec mes administrés. Chacune de leur demande et chacun de leur témoignage m’ont permis de travailler avec le Gouvernement afin d’adapter les dispositifs à la réalité du terrain. 

Il me tarde de retourner en circonscription et retrouver physiquement les Français et les Français avec qui j’échange virtuellement. En attendant, comme je le dis depuis plus d’un an à nos compatriotes à l’étranger, c’est notre discipline individuelle qui est le garant de notre réussite collective. Monsieur Mélenchon, permettez-moi de retrouver mes administrés, permettez-leur de rentrer en France, agissez donc en citoyen et appliquez à vous-mêmes les discours que vous tenez aux autres.

 

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