"WandaVision" sur Disney+: une série Marvel aux airs de déjà-vu
SÉRIES – Seuls les passionnés de l’univers Marvel les connaissent. Wanda et Vision font partie des super-héros les moins connus de la franchise américaine, et pourtant lorsque vous regarderez la série qui les porte à l’écran, vous aurez comme...
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SÉRIES – Seuls les passionnés de l’univers Marvel les connaissent. Wanda et Vision font partie des super-héros les moins connus de la franchise américaine, et pourtant lorsque vous regarderez la série qui les porte à l’écran, vous aurez comme une impression de déjà vu. La série “WandaVision” qui fait ses débuts sur Disney + ce vendredi 15 janvier a beau puiser la majeure partie de son esthétique dans les sitcoms américaines des années 50, il est difficile de ne pas avoir une pensée pour “Ma sorcière bien aimée”, pourtant diffusée à partir de 1964, en regardant la mini-série.
Imaginez Captain America qui passe l’aspirateur ou Black Widow apportant son costume au pressing. C’est un peu ce qui arrive à la sorcière rouge, Wanda, et à l’androïde Vision qui se retrouvent tous les deux mariés dans une banlieue chic des années 50. Les deux super-héros n’ont aucun souvenir de leur rencontre et maîtrisent à peine les codes sociaux mais sont bien décidés à s’intégrer. Wanda est désormais une femme au foyer, facilement débordée par les tâches ménagères et Vision tente d’impressionner son patron alors qu’il travaille au sein d’une entreprise qui met au cœur du travail la productivité sans que ses employés ne comprennent dans quel but.
Comme Jean-Pierre et Samantha
Dîners improvisés à la dernière minute avec un patron exigeant et sa femme, voisins curieux qui débarquent sans prévenir et événements sociaux aux enjeux démesurés, les vies de Wanda et Vision rappellent celles d’un couple bien connu des amateurs de séries TV: Jean-Pierre et Samantha Stevens de “Ma sorcière bien aimée”. Les génériques des deux séries sont par ailleurs très proches.
Alors qu’une animation nous montrait Samantha Stevens parcourir un ciel étoilé sur un balai, l’introduction de “WandaVision”, également animée, représente la sorcière rouge volant dans un ciel étoilé.
La comparaison ne s’arrête pas là. Chez les Stevens, Jean-Pierre, un mortel travaillant dans une agence de publicité et aspirant à la vie la plus monotone possible, interdisait à Samantha d’utiliser ses pouvoirs, la forçant même à accomplir les tâches ménagères de ses propres mains plutôt que de les expédier grâce à ses facultés. Entourés de voisins trop curieux et recevant à dîner des collègues et le chef imposant de Jean-Pierre, leur quotidien consistait souvent à cacher la vraie nature de Samantha à ceux qui les entouraient.
Une vraie héroïne
Et comme les Stevens, les Vision sont eux aussi confrontés à l’obligation de garder leurs pouvoir secrets, à la différence près que Wanda est libre d’utiliser sa magie comme elle le souhaite. Elle apparaît par ailleurs comme la voix de la raison au sein du couple hors du commun qu’elle forme avec Vision. L’androïde maladroit et rêveur a besoin d’être guidé par Wanda, qui lui dit qu’il est temps d’utiliser ses pouvoirs alors que son patron s’étouffe après avoir avalé de travers par exemple. L’invoquant d’un simple: “Vision, sauve-le.” Elle vient aussi à son secours et cache l’imprudence de Vision faisant étalage de ses pouvoirs en public pendant un spectacle de talents.
En projetant ces deux personnages dans l’univers guindé et stéréotypé d’une banlieue bourgeoise des années 50, Marvel Studios et Disney + n’ont pas hésité à laisser dans le passé des rôles traditionnels et genrés. Tout comme Samantha, dans “Ma sorcière bien aimée”, Wanda est indépendante et libre mais contrairement à notre sorcière du passé, elle a la possibilité d’assumer ses pouvoirs face à son époux et peut même lui venir en aide sans avoir à mettre en place des subterfurge. Wanda est une héroïne assumée et Vision le partenaire qu’elle guide et épaule.
Grâce aux archives
Cette modernité n’empêche pas de maintenir l’illusion que les aventures de Wanda et Vision se déroulent dans les années 50. La série a été tournée avec un public, comme pour les sitcoms des années 50, et un soin particulier a été accordé à l’esthétique noir et blanc. Le style d’éclairage a été minutieusement élaboré, avec du matériel adapté à la période concernée.
“Il a fallu fouiller les archives de plusieurs fournisseurs afin de récupérer des équipements devenus pratiquement obsolètes”, a expliqué Jess Hall, le directeur de la photographie, notamment connu pour son travail sur “Ghost in the Shell”. “Les épisodes des années 1950 à 1970 sont presque entièrement éclairés au tungstène. Les LED n’apparaissent pas avant les épisodes se déroulant dans les années 2000, ce qui correspond au moment où ce matériel a fait son entrée dans le monde du cinéma.”
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